Capcom s’apprête à faire revenir sur le devant de la scène une de ses plus anciennes, mais aussi emblématiques sagas. Aux côtés d’un indétrônable Resident Evil rasant tout sur son passage, Onimusha Way of the Sword compte bien démontrer que, même après une très longue absence, il a su s’adapter aux codes actuels tout en conservant son identité si particulière. Nous l’avons vu, et ça envoie du lourd !
Ces derniers jours, nous avons pas mal entendu parler de Capcom et ce pour une bonne raison. En effet, le géant japonais a profité du Summer Game Fest pour nous en mettre plein les yeux avec non seulement du gameplay sur Pragmata, la nouvelle IP intrigante et originale, mais aussi et surtout Resident Evil 9 Requiem, notre claque de cette édition 2025. Force majeure du salon californien, Capcom ne s’est pas arrêté en si bon chemin en apportant dans sa besace une autre de ses licences historiques et cultissimes, pourtant tombée dans l’oubli depuis trop longtemps : Onimusha Way of the Sword. Non jouable, le titre s’est tout de même laissé approcher par l’intermédiaire de la projection d’une toute première séquence de gameplay réservée à la presse internationale.
Des origines communes pour un jeu unique

Nous évoquions Resident Evil dans notre introduction, un titre étroitement lié à l’histoire de la création d’Onimusha. On ne présente plus le succès de l'œuvre imaginée par Shinji Mikami, devenue rien de moins que l’une des plus grandes franchises du jeu vidéo, toujours active et actuellement sur le devant de la scène avec le très prometteur Requiem. Retour en 1996 sur PS1. Le premier jeu Resident Evil cartonne avec sa proposition alliant de somptueux décors (pour l’époque on s’entend) en 2D pré-calculée avec des personnages en trois dimensions. Vient alors une idée : pourquoi ne pas créer un jeu d’action reprenant les codes de RE mais en les transposant dans un univers de fantasy japonaise ? Le projet est lancé, mais contre toute attente ne sortira pas sur PS1, mais quelques années plus tard sur PS2. Onimusha Warlords est né, et avec lui une licence culte en devenir. Et pourtant, après quatre jeux, elle s’arrête. Modèle souvent inspirant pour de nombreuses autres productions, il restera alors uniquement dans les mémoires comme un souvenir marquant pour toute une génération de joueurs, pendant presque deux décennies. À la surprise générale, c’est en février 2025 durant un State of Play que la nouvelle tombe : Onimusha reviendra bel est bien d’entre les morts avec un nouvel opus.
À chaque épisode, son héros. Après Samanosuke, Jubei, ou encore un Jacques Blanc interprété par notre Jean Reno national, c’est désormais au tour de Musashi Miyamoto de venir trancher du Genma. Onimusha Way of the Sword compte moderniser sa formule, évidemment un bien nécessaire après tant d’années, mais sans jamais trahir ses origines. On relègue les plans fixes pour un univers aux mécaniques actuelles, se déroulant dans une version dark fantasy d’un Kyoto de l’ère Edo, rongé par un mal mystérieux. On adopte également une caméra en vue à la troisième personne, et on plonge pour une virée aux abords du temple de Kiyomizu-dera. D’emblée, on peut d’ores et déjà vous affirmer que l’immersion de ce nouvel Onimusha s’annonce magnifique, avec des environnements travaillés et détaillés, fidèles à la représentation que l’on pourrait se faire de cette période.
Il suffit de voir le soin apporté à la reproduction du temple et sa forêt environnante, le tout agrémenté de bon nombre d’éléments fantastiques, pour comprendre que l’aventure sera unique. Et pourtant, force est de constater que sur un plan purement graphique, Onimusha Way of the Sword semble en deçà des capacités du RE Engine. La colorimétrie paraît terne, peut-être dûe à un choix artistique que l’on pourrait comprendre. Mais d’une manière plus globale, les textures des environnements sont parfois peu détaillées, donnant à l’ensemble une sensation de retard. Le jeu n’en demeure pas laid pour autant, loin de là même, tant sa direction artistique l’emporte sur sa technique. Mais voir les capacités du même moteur graphique quelques minutes plus tard lors de la présentation de RE Requiem ne joue pas en sa faveur.
Une majestueuse et mortelle chorégraphie

Heureusement, Musashi possède bien plus d’une corde à son arc pour nous impressionner et clairement nous donner une folle envie de prendre en main le jeu, à commencer par ses combats et ses animations folles. Un travail remarquable a été fourni par Capcom pour rendre les affrontements dynamiques et jouissifs à regarder, sans même les avoir directement joués. Le héros tranche sans pitié dans les corps démoniaques, procurant à travers l’écran une sensation de puissance et d’impact brut. Les coups se ressentent, les contres raisonnent à grand renfort de gerbes d’étincelles. Il sera d'ailleurs possible d’effectuer des parades à 360 degrés, même dans notre dos, ou renvoyer des projectiles sur leur expéditeur. Les mouvements sont fluides et s’enchaînent avec souplesse dans une chorégraphie merveilleusement mortelle durant laquelle même les éléments environnants pourront être mis à profit. Le tout est complété par des mécaniques de gameplay désormais indispensables : les esquives et contres parfaits qui, avec un timing idéal, débouchent sur des exécutions immédiates et stylisées du plus bel effet, sur un ou plusieurs démons à la fois selon la situation. Oui, Onimusha en met clairement plein les yeux et ne fera pas dans la dentelle avec des démembrements et autres décapitations.
Way of the Sword intègre tout ce qui constitue l’ADN même de la saga, avec les fameuses orbes de couleur à collecter sur les ennemis vaincus pour restaurer sa vitalité, augmenter son XP ou utiliser les capacités magiques de notre gantelet d’Oni, avec lequel Musashi interagi de manière parfois comique et décalée. Univers fantastique toujours, un “masque sombre” permettra aux joueurs de revivre les événements du passé, permettant d’apporter du contexte et de la profondeur en certains lieux qui dévoilent une histoire parfois sombre et douloureuse.
Cette présentation d’Onimusha Way of the Sword s’est achevée sur deux combats de boss épiques. Le premier contre un Sasaki Ganryu expert du maniement d’épée (qui ne sera pas sans nous rappeler le duel intense contre le Genichiro Ashina de Sekiro), et le second face à un démon à la stature nettement plus imposante et bestiale, préférant quant à lui l’emploi d’une hache tout aussi massive. Là encore, la mise en scène envoie du lourd. Ces duels seront l’occasion de nous présenter une autre particularité du gameplay du jeu : les attaques ciblées. En effet il sera possible après avoir étourdi votre opposant de sélectionner une partie du corps sur laquelle administrer une volée tranchante de votre sabre, toujours de manière très stylisée et visuellement efficace. Vous pourrez ainsi jouer sur les points faibles que vous aurez provoqués.

On attend Onimusha Way of the Sword… avec envie
Pour être totalement honnête avec vous, je n’attendais rien de spécial concernant le come-back de cette saga emblématique que j’avais pourtant beaucoup appréciée dans ma jeunesse. La surprise n’en fût que meilleure avec une proposition intelligemment modernisée, adaptée aux codes actuels du genre. Onimusha garde pour autant sa patte si particulière mélangeant savamment action et dark fantasy dans une interprétation unique d’un Kyoto de l’ère Edo rongé par un mal démoniaque. Un énorme travail a été abattu sur les animations et les combats au rendu viscéral et puissant, donnant une folle envie de nous y frotter par nous-mêmes. Bien que sa partie technique soit pour le moment légèrement en retrait, Onimusha Way of the Sword semble nous promettre un retour réussi de la licence, qu’il nous tarde maintenant d’essayer.