Annoncé il y a maintenant plusieurs années avant de tomber dans un quasi oubli, Pragmata, la toute nouvelle IP de Capcom, a enchaîné les reports et les excuses. Puis, un peu à la surprise générale, le titre a soudainement refait surface il y a quelques jours de cela avec un trailer de gameplay, mais aussi une véritable, et à priori définitive, fenêtre de sortie fixée à 2026.
Très mystérieux dans son concept, Pragmata nous plonge en immersion dans un univers de science-fiction mettant en scène un homme semblant avoir pour mission de protéger une fillette que l’on découvre être une androïde aux capacités bien particulières. Quelles sont leurs motivations, leurs enjeux, leur but ? Nous n’en savons encore rien pour le moment. Pour la première fois, nous avons pu poser nos mains sur le jeu lors d’une courte session de gameplay organisée par Capcom dans le cadre du Summer Game Fest 2025. Peut-être enfin l’occasion d’apporter quelques bribes de réponses à nos interrogations sur une toute nouvelle production éveillant la curiosité de bon nombre d’entre nous ? Voici nos premières impressions.
Pragmata et son concept original
La démonstration débute dans ce qui semble être un vaisseau. Nous y découvrons Hugh, un homme équipé d’une imposante armure futuriste, reprenant connaissance des suites d’un événement que l’on devine peu agréable. A ses côtés se tient Diana, une petite fille blondinette, affairée à le soigner. D’emblée, Pragmata nous fait comprendre et ressentir qu’un lien important joint les deux protagonistes aux destins à priori communs. Mais le plus fragile des deux n’est pas forcément celui que l’on croit…
A peine remis sur pied qu’une phase de combat contre un robot intervient, nous propulsant aux commandes d’un jeu d’action à la troisième personne. Pragmata expose alors sa différence, reposant sur un gameplay asymétrique. Le joueur ne contrôle pas un, mais deux personnages simultanément, chacun possédant ses particularités. Hugh, protégé par sa cuirasse métallique équipée de jets packs, fait office de soldat bourrin et mobile, tandis que Diana utilise son statut d’humanoïde pour hacker les ennemis. Seuls, aucune chance de survie pour l’un comme pour l’autre. En revanche, allier leurs compétences respectives constitue un combo à l’efficacité redoutable, mettant là encore en avant leur complémentarité.
Réfugiée à l'abri sur le dos de son protecteur (vous avez dit Bioshock ?), Diana, et donc vous, devrez effectuer une phase de hacking sous la forme d’un puzzle plus ou moins complexe utilisant les flèches directionnelles de votre manette pour affaiblir la défense des machines avant de pouvoir dégainer l’arme de Hugh et leur infliger des dégâts en des points précis. De prime abord peu intuitive, la manipulation s’apprivoise relativement vite et vous obligera à jongler en permanence entre déplacements, esquives, hacking et tir, le tout simultanément. Pour vous faciliter la tâche, vous pourrez compter sur des armes peu conventionnelles comme un fusil à stase. Ralentir un adversaire pour avoir le temps d’en pirater un second trop menaçant avant de switcher d’arme et d’ouvrir le feu, esquiver une attaque puis recommencer…
Les combats apportent une certaine intensité éloignant Pragmata d’un simple shooter. Il faut bien avouer en revanche que notre session d'une vingtaine de minutes, certainement phase tutorielle, s’est contentée de nous faire répéter plusieurs fois un pattern identique, à savoir affronter un ou plusieurs ennemis pour vider une zone avant d’y activer un commutateur. Une construction pouvant faire craindre une certaine redondance, sans oublier pour autant que nous sommes face à la présentation d'intentions d'un jeu nouveau au gameplay atypique méritant d'être répété pour être apprivoisé. Il en sera certainement autrement pour la version finale du titre, nous l'espérons fortement…
Une proposition que l'on craint fragile
Tout aussi importants que les phases de tir, les puzzles de hacking que nous avons joués étaient eux aussi relativement basiques pour ne pas nous noyer dans un flot d'informations trop complexes. Ils prennent la forme d'une grille, que l'on supposera plus ou moins grande selon le niveau de notre cible. Il s'agit alors d'aller de la case de départ à la case d'arrivée en passant par des relais obligatoires, le tout en allant le plus vite possible, nos deux comparses étant vulnérables pendant ce laps de temps. Nous savons déjà que ces épreuves de vitesse seront plus complexes avec notamment l'utilisation de bonus optionnels à trouver dans votre environnement et à intégrer pour bénéficier d'avantages tels que des dégâts supplémentaires ou un affaiblissement de la cible en cas de réussite. Il n'est en réalité pas très évident d'expliquer le concept, surtout sans images à l'appui, mais il ressemble à d'autres séquences de piratage que l'on aurait déjà pu apercevoir dans d'autres jeux.
La version de démonstration de Pragmata intégrait en dehors de ces phases de combats quelques passages “d'exploration”, un bien grand mot dans un espace relativement confiné, mais vous m'avez compris. De manière très classique il est possible de scanner votre environnement proche pour y déceler d'éventuels éléments interactifs comme des caisses contenant les fameux perks de piratage, des munitions ou même des soins. Les armes quant à elles se trouvent à même le sol. L'architecture des lieux intègre une certaine verticalité mettant à contribution les propulseurs de Hugh pour atteindre des hauteurs normalement inaccessibles, prolonger des phases de saut ou amortir une chute de plusieurs mètres. Étant donné le contexte, on pourra certainement s'attendre à des passages en apesanteur façon Dead Space utilisant là aussi les fonctionnalités du jetpack, bien que cela reste du domaine de la supposition tant les informations sont maigres autour du jeu.
Notre pérégrination spatiale nous a ainsi mené jusqu'à une grande salle circulaire aux allures reconnaissables d'arène de combat de boss. Notre intuition est bonne. Une cinématique met en scène un imposant monstre robotique, et à ce moment précis nous nous frottons les mains. Enfin nous allons pouvoir voir ce que le système de combat a réellement à proposer. Les mouvements à base de dashs vont entrer en action tandis que les puzzles de hack vont certainement proposer des défis plus imposants et complexes. Le tuto, c'est bien et c'est utile, mais maintenant nous voulons nous mesurer à la véritable proposition de Pragmata. C'est à ce moment précis qu'un développeur m'a gentiment tapoté sur l'épaule pour me dire : posez votre manette s'il vous plaît, vous êtes arrivé à la fin de la démonstration. Et c'est ainsi que ni nous, ni aucun de nos confrères, n'aurons pu goûter au vrai potentiel d'un Pragmata nous laissant un goût amer de frustration.
Nous attendons Pragmata… avec impatience mais aussi avec quelques doutes
Cela fait maintenant trop d'années qu'il nous intrigue avec son concept original et son gameplay asymétrique innovant. Et à la fois, nous n'allons pas vous cacher que le jeu nous inquiète, à tort je l'espère. L'univers spatial ainsi que le lien fort qui uni deux personnages que l'on sent attachants nous donne envie de gratter pour en savoir plus. Mais c'est paradoxalement ce manque quasi total de contexte, couplé à une redondance du gameplay proposé dans la démo qui nous fait craindre un jeu fragile, peu aidé il est vrai par ses étranges reports. Il ne nous reste plus qu'à attendre…