C’est le one more thing qui aura secoué la scène du YouTube Theater à l’ouverture de la Summer Game Fest 2025. Alors que Capcom, malicieux, s’est amusé à faire croire à son public à bout de nerfs que les nouvelles concernant le futur de la cultissime saga Resident Evil ne seraient pas à attendre pour cette conférence, ce fût bel et bien tout le contraire à peine vingt minutes plus tard avec la diffusion du tout premier trailer de celui que l’on peut désormais officiellement nommer Resident Evil Requiem.
Terminé l’arc narratif de la famille Winters, Requiem nous plongera en plein cœur de son lore original avec un opus se déroulant à Raccoon City, des années après les événements survenus notamment dans le second opus de la saga. Nous y incarnerons, de manière sûre, le personnage de Grace Ashcroft, qui selon de nombreuses rumeurs ne serait pas la seule à partager l’écran. Un nom qui ne devrait pas laisser de marbre les connaisseurs, puisqu’il s’agit de la fille d’Alyssa Ashcroft, la journaliste du Raccoon Press qui avait mystérieusement disparu lors de la purge de la ville en 1998 (RE Outbreak). Le trailer d’annonce de Resident Evil 9 nous le confirme : la fureteuse et déterminée journaliste a survécu, mais se fera assassiner bien plus tard à l’hôtel Wrenwood, huit années avant le début de l’intrigue de Requiem.
D’emblée, la question de la temporalité s’est posée. Quand se déroule exactement Resident Evil 9 Requiem ? La réponse, Capcom l’avait mise devant nos yeux depuis RE7 via une lettre écrite des mains d’Alyssa et datée du mois de janvier 2016, un détail qui n’a évidemment pas échappé aux yeux acérés des fans de l’univers au parapluie rouge et blanc. Un rapide calcul logique nous indique donc que l’intrigue de Requiem prend place à minima en 2024, soit à notre époque. Une date corroborée par l’état de délabrement des ruines de Raccoon City que nous avons pu apercevoir dans le trailer. Et si nous vous disions que nous avons pu assister en avant première mondiale à la diffusion d’une séquence de gameplay de Resident Evil Requiem ? Retour quelques jours en arrière durant le Summer Game Fest 2025.
La maison Beneviento ? Une aire de jeux pour enfants

La présentation à huis clos de Resident Evil 9 Requiem débute par un passage que nous avions pu apercevoir dans le trailer. Grace, pour des raisons inconnues, est attachée pieds et mains liés la tête en bas sur une table médicale aux allures d’outil de torture. Son sang est ponctionné par une intraveineuse, stocké dans un récipient de verre. Avant même d’aller plus loin, une chose évidente nous saute déjà aux yeux : la qualité du travail effectué sur le RE Engine. Les détails de la peau, des gouttes de sueur qui perlent et roulent, le rendu de ce gameplay capturé sur PS5 Pro s’annonce déjà magnifique. Après avoir trouvé le moyen de s’échapper de cette position inconfortable, la jeune femme va alors partir à la découverte des lieux pour tenter de s’y échapper. Grosse surprise : alors que de nombreuses rumeurs évoquaient un retour de la vue à la troisième personne, le gameplay s’effectue façon FPS, à la manière des Resident Evil 7 et Village.
Pas d’espace ouvert, d’extérieur ou d’aperçu des restes de Raccoon, nous assistons à une séquence à huis clos, dans la plus pure veine Resident Evil. Il fait sombre, des bribes de lumière parviennent à nous faire distinguer ce qui ressemble à une maison dont les détails, tels que les portes blanches ornées de moulures, ne sont pas sans nous rappeler le manoir de Lady Dimitrescu. Là encore nous sommes impressionnés par la qualité des textures et du rendu général proposé sur la console de Sony. L’atmosphère, pesante, est sublimée par une gestion bluffante de l’éclairage, jouant habilement et subtilement avec les contrastes. Je vous le dis de suite, les possesseurs d'écrans OLED vont se régaler. Autre élément nous plongeant encore plus en immersion : le sound design. Pour nous faire vivre son expérience de la plus intense des manières, Resident Evil 9 Requiem offre une qualité et une profondeur sonore glaçante de précision. La maison craque, vit. Le bruit de nos propres pas, sourds, nous effraie. Le plus frappant provient de la respiration haletante de Grace, tremblante et s’accélérant selon son état de stress. Cela restera à confirmer, mais il nous a semblé que celle-ci s’adapte à la situation en temps réel.
L’exploration se poursuit dans des couloirs sombres, sans arme, avec un simple briquet à essence en guise de source lumineuse. Nous sommes dans Resident Evil, progresser ne se fera pas sans passer par des énigmes à base de fusibles à remplacer et de clés à trouver. Aucune présence vivante en vue, et pourtant nous sommes véritablement sous le coup d'une tension palpable tant la mise en scène nous happe. Nous attendons tous le jump scare. Le courant partiellement rétabli nous offre un semblant de zone de confort qui sera, vous vous en doutez, de trop courte durée.
L’horreur, la vraie

Un cadavre derrière une porte sera notre première rencontre, et aussi notre premier sursaut. Pas même le temps de nous remettre de nos émotions qu’un gigantesque bras prolongé par de longs doigts crochus s’empare du corps sans vie, dévoilant alors devant nos yeux une immonde et gigantesque créature, la même que celle aperçue dans le trailer. Difforme et de taille imposante, elle laisse luire devant nos yeux sa mâchoire garnie de dents acérées et ensanglantées. On sentirait presque son haleine fétide. Qui est-elle et d'où vient-elle ? Pas le temps pour les questions, il faut fuir pour survivre. Immédiatement s'ensuit une séquence qui n’est pas sans nous rappeler l’horreur vécue dans la maison Beneviento de Resident Evil Village, et la poursuite intense contre le bébé difforme.
La créature ne se contente pas de simplement nous poursuivre, elle détruit les murs tel Jack Baker, et même les sols et les plafonds. Nous ne jouons pas la scène de nos mains, mais nous la vivons intensément comme si nous en étions l’acteur. Pas d’arme à notre portée pour tenter une défense à priori futile. Une bouteille en verre traînant sur une table est alors ramassée et pourra être lancée sur notre poursuivant avec l'énergie du désespoir. L’horrible jeu de cache-cache qui s'ensuit ne laisse aucun doute sur une chose : la séquence Beneviento, pourtant traumatisante chez de nombreux joueurs, n’était qu’une rigolade. Aurez-vous le courage de vivre ce Resident Evil 9 Requiem en VR si d’aventure ce mode serait de retour par la suite ? Pour être honnête, je ne sais pas si j’en serai capable…
Le gameplay, d’une durée équivalente à une quinzaine de minutes, s’achèvera de manière tragique pour notre héroïne avec un magnifique game over, dévorée par la créature. L'audience est encore sous le choc du moment vécu qu’une courte vidéo se relance à l’écran. Ce n’était pas fini ? Nous y apercevons Grace, dans un des couloirs déjà arpentés quelques minutes plus tôt. Que se passe-t-il, pourquoi nous remontrer ce passage ? Le joueur se met en pause, puis va dans les options du jeu et, à notre grande surprise, modifie le point de vue, qu’il sera possible dans Resident Evil 9 Requiem de switcher à tout moment pour alterner à la volée entre première et troisième personne ! Capcom aime décidément jouer jusqu’au dernier instant… Nous n’aurons aperçu que deux ou trois secondes de gameplay avec cette vue à l’épaule du personnage, difficile donc de réellement en juger, mais cela a été suffisant pour nous assurer qu’il ne s’agira pas d’une feature de dernière minute tant les animations nous ont eu l’air de qualité.
Nous attendons Resident Evil 9 Requiem… avec une furieuse envie et une peur viscérale !
En toute sincérité, Resident Evil Requiem a été, à titre personnel, le jeu marquant de cette édition 2025 du Summer Game Fest. La courte séquence de gameplay présentée s’est révélée bluffante de mise en scène et de réalisation technique. Le RE Engine, déjà convaincant dans RE7 et 8, fait des prouesses en nous plongeant au cœur d’une horreur qui nous mettra à coup sûr dans un état de tension encore plus fort que la scène emblématique de Resident Evil Village. Tout semble extrêmement bien travaillé, avec soin et précision, pour répondre aux codes du survival horror comme jamais auparavant. Même si l’on ne doute pas que l’action sera elle aussi de la partie, nous avons maintenant une hâte folle d’en voir plus sur le jeu, et notamment de ses exterieurs à Raccoon City qui seront, à n’en pas douter, gorgés de détails et de clins d’oeils à destination des fans. Nous avons désormais hâte de poser nos mains dessus lors de la Gamescom 2025, où Resident Evil 9 sera jouable publiquement.