Little Nightmares est adorable. Adorable et effrayant. Le joueur y incarne un enfant baptisé Six, une fillette à l'apparence chétive, vêtue d'un imperméable jaune. Celle-ci va évoluer dans un monde hostile ou chaque pas représente un danger. En effet, les décors du jeu font trois fois la taille de notre fragile héroïne qui va devoir s'enfuir de ce lieu étrange, un sous-marin plongé dans une profonde obscurité et habité par des êtres immondes... Ces derniers, visiblement avides de chair fraîche tenteront par tous les moyens de l'attraper. Et croyez-moi vous n'avez pas du tout envie de ça.

Peur du noir

Cette nouvelle partie du jeu m'aura offert une expérience assez magique. Tout au long de cette session d'environ une heure, j'ai tenté d'échapper à un horrible personnage court sur pattes, aux bras démesurés et au visage dissimulé sous des bandages. Ici, le but du jeu est de trouver le moyen d'avancer de pièce en pièce, principalement en actionnant des mécanismes dans une obscurité quasi-totale où seule la lumière d'un petit briquet vous guidera.

Mais si le visuel sombre est déjà oppressant au possible c'est surtout la présence de ce sinistre individu aux bras longs qui m'aura donné un sacré coup de stress ! Sans compter que l'ambiance sonore, très minimaliste est principalement basée sur des bruits naturels, des coups sourds, des sons étranges difficiles à identifier, le silence assourdissant... L'angoisse.

Mélangeant subtilement plateforme et infiltration le titre vous entraîne donc dans cette folle escapade où la discrétion devra être de mise.

L'individu en question qui ne vous voit pas, est en revanche très sensible aux sons. Inutile de dire qu'il faut donc avancer en pantoufles. Notre héroïne peut s'accroupir pour faire moins de bruit mais le sol peut jouer des tours puisqu'il s'agit parfois de planches grinçantes. Dans mon cas, j'ai donc utilisé le chemin de linges étendus sur le sol pour éviter ce problème non sans stress surtout lorsqu'il a fallu passer dans le dos de mon antagoniste occupé... à découper un autre enfant aussi minuscule que mon aventurière. Charmant.

En pantoufles...

Le principe est simple : si votre ennemi arrive à vous attraper, c'est terminé. Tout comme je l'avais expliqué lors de mes premières impressions en septembre, les mécaniques de jeu sont simples mais rudement bien pensées. En effet, pour s'en sortir il faut user de malice et résoudre des énigmes aux codes intelligents. Ici, j'avais par exemple la possibilité d'utiliser des objets, notamment un petit singe armé de cymbales pour les projeter contre des interrupteurs trop haut mais aussi et surtout pour attirer l'attention de mon poursuivant...

"Me voici dans une bibliothèque sens dessus dessous. Notre assaillant aveugle s'y déplace lentement, j'escalade donc une pile de livres pour passer sur les étagères au dessus de lui, mais il semble soudain rester dans le même coin, précisément là où je dois aller pour sortir... Je fais tomber un petit pot pour l'attirer et en profiter pour courir vers la porte. C'est gagné. Ici, je trouve une petite manivelle dont j'ai besoin pour activer un mécanisme... qui se trouve dans la pièce d'où je viens. Je dois donc à nouveau traverser la bibliothèque. J'observe la pièce et note deux éléments qui peuvent m'aider : une télé et une valise. J'allume le poste et tandis que le son d'une vieille émission en sort, je me cache derrière la valise, manivelle en main. Mon ennemi, attiré par le bruit entre alors dans la pièce et, me tournant le dos, inspecte la télévision avec ses longs doigts... Frisson.

J'en profite alors pour me glisser à l'extérieur et traverser la bibliothèque en courant. J'ai juste le temps de mettre le mécanisme en marche que mon cauchemar aux longs bras revient pour m'attraper mais heureusement je saute sur une pile de livres, l'escalade et saute plus loin. Ouf je suis hors d'atteinte..."

La peur au ventre

Il faut avouer que si le gameplay de Little Nightmares est simple (marcher, courir, s'accroupir et s'agripper) la formule est efficace. La sensation d'être constamment en danger, d'être terriblement vulnérable et l'apparence hideuse des ennemis ajoutés à l'atmosphère glauque au possible jouera sur vos nerfs inlassablement... C'est simple, j'ai passé cette heure de jeu la peur au ventre à me demander si cet horrible personnage allait me trucider. Certaines séquences créent d'ailleurs la surprise avec ces bras cauchemardesques qui surgissent de derrière un mur, tâtant le terrain pour trouver la gamine.

Enfin, on peut saluer les bonnes idées qui se succèdent comme le fait de ne jamais vraiment savoir ce qu'il faut faire au premier coup d'oeil. Chercher dans l'obscurité sans trop oser avancer ou simplement allumer son briquet de peur d'attirer l'attention, rester aux aguets en essayant d'analyser le moindre son, essayer de survivre simplement. Ma petit héroïne montrant des signes de faiblesse a d'ailleurs eu besoin d'ingurgiter un morceau de viande disputé avec les rats traînant dans le coin... On peut donc imaginer que ce sera un des aspects du jeu à terme.

Bref, courage et patience ont été très probablement mes meilleurs atouts lors de cette partie qui s'est révélée être une expérience oppressante et rafraîchissante à la fois, réellement intéressante tant sa patte artistique interpelle. Un titre qui fait une promesse excitante et qui me séduit déjà. A noter que la durée de vie est estimée entre 5 à 6h de jeu. De quoi se faire un ulcère... et s'amuser franchement.

ON L'ATTEND... AVEC IMPATIENCE
Le titre de Tarsier Studios est une expérience très particulière, à l'identité très forte qui me séduit déjà ! Sa protagoniste, frêle et touchante affiche un habile contraste avec l'univers sombre et dérangeant et les mécaniques de jeu sont franchement intelligentes. Plaisant à jouer, Little Nightmares bénéficie d'une patte artistique racée dans un monde où le noir joue avec la lumière. Vivement le test final en avril !