Deux ans à peine après la sortie du reboot de GRID (ou GRID 4 si vous préférez), Codemasters repart à l’assaut de cette franchise avec GRID Legends, un nouvel opus qui débarquera en début d’année prochaine. L’objectif est clair : développer un titre aussi vaste que possible, en y incorporant une bonne dose de narration avec une campagne solo qui nous fasse vivre la vie d’un pilote de course. Nous avons pu prendre le jeu en main sur PC pendant quelques heures, voici nos premières impressions.
Vous l’aurez sûrement remarqué si vous êtes un amateur de jeux de courses, la nouvelle marotte de Codemasters (désormais passé sous pavillon EA) est d’apporter une bonne dose de narration à ses titres. L’histoire avait commencé par F1 2020 où une courte mais sympathique histoire nous était proposée afin de nous plonger dans le bain de la F1.
Casting de choix
Face aux critiques positives devant cette nouveauté, le studio avait sorti les grands moyens pour DIRT 5. Les superstars du voice-acting Troy Baker (Joel dans TLOU, Booker dans BioShock Infinite) et Nolan North (Nathan Drake dans Uncharted ou encore Desmond Miles dans Assassin’s Creed) étaient de la partie, tout comme les youtubers Nolan Sykes et James Pumphrey de la chaine américaine Donut Media.
Seulement cette fois, le résultat était plus que médiocre, et la plus-value apportée au jeu inexistante. Le troisième essai fut transformé avec le mode Breaking Point de F1 2021 sorti il y a quelques mois. GRID Legends va donc continuer dans cette voie et apporter de la narration à ses crissements de pneus. Un mode narratif rempli de cut-scenes en live-action fait donc son entrée, sous le nom de « Driven to Glory ». On y incarnera le pilote n°22 au sein du team Seneca Motorsport, en tant que numéro deux derrière Yume Tanaka afin d’affronter les autres légendes de GRID, dont le célèbre team Ravenwest.
Usual Suspect
Codemasters nous promet entre 8 et 10h de campagne scénarisée et une saison sportive haute en couleurs. L’idée est bien sur de reprendre les codes des documentaires modernes (En clair, la série Drive to Survive de Netflix) en mélangeant des interviews, des lives, des captures de bouts de courses, et des événements chorégraphiés. Le budget n’a pas été restreint, avec plusieurs noms connus, donc Brad Kane (qui a travaillé sur Ghost of Tsushima) à l’écriture, tandis que le pilote de pointe de l’écurie Ravenwest sera incarné par l’acteur Ncuti Gatwa de la série Netfilx Sex Education, et que la production est assurée par Allen Leitch (Call of Duty : Cold War).
Bref, du beau monde, et malheureusement nous n’avons rien pu voir de ce mode, si ce n’est le trailer déjà disponible, et on ne peut pas dire que ce dernier nous ait hypé. Ce sera donc là l’une des plus grosses inconnues du jeu. Le jeu va également proposer un mode carrière plus classique où l’on incarne un pilote patron de sa propre structure qui va devoir faire son chemin à travers les catégories et les différentes disciplines jusqu’à atteindre les sommets. Comme avant, on pourra toujours esquives ce qui nous déplaît, que ce soit les courses de camions, de voitures électriques, ou encore de drift.
Nani ? Kansei dorifto ?
Oui, vous avez bien lu, le drift va faire son grand retour dans GRID Legends, et pour que les nostalgiques des premiers épisodes soient comblés, on nous promet même le retour des circuits les plus emblématiques de la série à l’image du port de Yokohama (présent dans Race driver : GRID).
On a d’ailleurs pu prendre en main une RX-7 lors d’une épreuve de glisse, et les sensations sont immédiatement revenues. L’exercice est bien sûr plutôt arcade pour rester dans la ligne du jeu, mais il faut toutefois un certain doigté pour pouvoir enchaîner les dérapages et ainsi faire grimper le multiplicateur de combo jusqu’au firmament. La seule chose qui nous a dérangés c’est finalement une sensation de poids très importante sur la voiture, alors que le coupé sportif de Mazda est normalement plutôt léger, surtout après une préparation pour le drift. Reste à voir si on pourra profiter d’autres vieilles gloires de la discipline, dont la mythique Nissan Silvia S15 qui était de tous les records dans le premier opus de la série.
La chevauchée des walkyries
D’ailleurs, puisqu’on parle des véhicules, ce sont au total plus de 130 modèles différents qui seront présents dans le jeu, en faisant au passage l’opus le plus richement doté de la série. On y trouvera comme toujours une grande variété, allant des camions de piste aux trophy trucks baja en passant par tout ce qui existe sur piste, de la Clio Cup à la F1 Renault R26 (du sacre d’Alonso) en passant par la très exclusive Aston Martin Valkyrie.
Cette dernière, qui est clairement La voiture emblématique du jeu, n’est d’ailleurs ni plus ni moins que la concurrente directe de l’AMG-One de chez Mercedes, elle-même ornant la jaquette de Forza Horizon 5, soit le concurrent direct de GRID Legends sur le marché du jeu de course arcade.
Au total, 48 classes de voitures sont présentes, sachant qu’on disposera également de courses multi-classes, avec un départ décalé en fonction des catégories. On s’est ainsi retrouvé au volant d’une F1000 à devoir rattraper des VW coccinelles gonflées, puis des camions de compétition afin de pouvoir gagner une course. Les amateurs de courses d’endurance façon WEC devraient donc en avoir pour leur argent, surtout qu’il s’agit là encore du retour d’une fonctionnalité qui était disponible dans le premier GRID.
e-Racing
Niveau circuits, on nous promet un large choix, avec le retour de nombreuses destinations bien connues comme les rues de Dubaï ou de Paris. Codemasters nous promet que 22 pistes seront présentes à la sortie du jeu, pour un total de 143 tracés au total, dont quelques nouveautés, avec londres, Moscou ou encore une piste appelée Strada Alpina qui est censée compenser la perte de la licence du circuit de la Sarthe (celui des 24H du Mans auto).
Les modes de jeu seront eux aussi présents en nombre avec une sélection de tout ce qu’on a déjà pu croiser ailleurs, qu’il s’agisse de courses classiques, de sprint, de drift ou encore d’élimination. La nouveauté vient des courses électriques qui reprennent ce qui se fait en Formula E, avec des boost gates qui permettent d’obtenir un surcroît d’énergie à dépenser en trois fois au max, ou d’un seul coup.
On disposera aussi d’un mode création pour réaliser nos propres épreuves selon notre bon vouloir, tandis que le mode multijoueurs promet de belles innovations. Ce dernier va en effet nous permettre de rejoindre n’importe quelle course en cours sans devoir attendre en remplacement d’une IA. Tant que le lobby n’est pas rempli, cette fonctionnalité devrait donc être disponible, et plus distrayante que de devoir jouer le spectateur jusqu’à la fin de l’épreuve. Au passage, GRID Legends sera totalement cross-platforme, ce qui devrait contribuer à remplir les serveurs.
IA : Intelligence Aléatoire
Si vous êtes du genre asocial, sachez que les développeurs ont tout fait pour vous rendre la vie plus belle. Tout commence par une grille plus chargée (avec 22 voitures contre 16 précédemment), mais aussi via le système appelé Choreographer 2.0. Ce dernier se débrouille pour mettre de l’ambiance en piste en faisant faire des erreurs de pilotage à l’IA pour la rendre plus humaine, en provoquant des pannes mécaniques (qui vont de dégâts mineurs, à la perte d’un élément de la voiture), et en encourageant les courses de peloton afin d’éviter l’effet « petit train ».
De fait, une fois en jeu on constate ces évolutions, on a ainsi pu voir une Clio perdre son haillon arrière sans explication, tandis qu’on voit des adversaires se planter tout seuls comme des grands. Néanmoins, pour l’instant, le résultat n’est pas magique, et on constate toujours la présence de travers classiques, comme la première IA qui largue complètement ses poursuivants, où la présence du rubber-banding (comme si un élastique serre le peloton, cela se traduit par des IA qui vous rattrapent instantanément à la première erreur de pilotage par exemple.).
Full Contact
Manette en mains, le jeu n’est pas non plus transformé, et on retrouve des sensations extrêmement proches de ce qu’on a pu avoir dans l’épisode de 2019. Néanmoins, on ne retrouve pour l’instant pas ce comportement magique du Premier Racedriver GRID. On reste donc un peu plus orienté vers du sous-virage (à l’opposé de GRID 2 qui favorisait la glisse par exemple) ce qui devrait plaire aux novices.
Il faut savoir que les contacts sont toujours encouragés par le jeu, avec de gros messages qui vous congratulent et vous donne de l’XP lorsqu’on pilote de manière virile. Le système de Nemesis est lui aussi de la partie, avec des IA qui n’hésitent pas à nous assassiner pour peu qu’on leur ait fait une crasse quelques tours avant. Reste à voir si les développeurs ont prévu un moyen de contrôler ce type de comportement sur les courses en multi, sous peine de voir toutes les parties se transformer en un demolition derby en bonne et due forme.
On l'attend : avec pas mal de questions !
GRID Legends semble un titre plutôt prometteur au vu du contenu promis par les développeurs. Les sensations de pilotage en font toujours un des meilleurs jeux de course arcade du marché, et certaines nouveautés, comme le hot-seat multijoueur qui permet d’intégrer directement une partie en remplacement d’une IA, vont clairement dans le bon sens. Toutefois, malgré les gros moyens déployés pour la partie narrative, le fait de ne rien en avoir vu, et le trailer pas très motivant qui a été diffusé ne sont pas de nature à nous mettre en confiance. Reste que le plus gros obstacle à l’avenir de GRID Legends est probablement sa date de sortie. En effet, le jeu de Codemasters débarquera le 25 février, soit moins de 10 jours avant l’arrivée de Gran Turismo 7. Pas besoin de vous faire un dessin, ce choix de date est plutôt couillu, reste à voir s’il ne sera pas complètement suicidaire, surtout face à des joueurs en quêtes d’arcade qui ont probablement déjà tous investi dans Forza Horizon 5.