Plus de deux ans se sont écoulés depuis la sortie de Dying Light 2 : Stay Human. Deux années à arpenter les rues et les gratte-ciels de l’aérienne Villedor, abritant l’un des derniers bastions d’une humanité en proie aux créatures infectées régnant sur un monde décharné. Le défi était immense pour Techland, qui avait alors la lourde tâche de succéder à l’opus original de 2015 particulièrement apprécié. Après un long développement parsemé d'embûches, le studio Polonais a pourtant relevé avec brio le challenge en proposant aux joueurs avides de chair putréfiée et de frissons un second opus réussi et globalement bien accueilli, malgré quelques petites errances de lancement vite corrigées.

De l’eau croupie a coulé sous les ponts, et quelques DLC plus tard nous saute au visage la nouvelle : Dying Light 2 n'accueillera pas tout à fait sa seconde extension majeure, pourtant initialement prévue. C’est bel et bien ce qui est annoncé comme étant un tout nouveau jeu qui s'apprête à prolonger la saga. Officiellement présenté à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Gamescom 2024, Dying Light : The Beast nous cache pourtant quelques petites subtilités fort intéressantes.

preview the beast

DLC devenu jeu, un standalone à part entière

S’il n’y aura pas de DLC 2 pour Dying Light second du nom, c’est en réalité parce que ce dernier s’est transformé, non pas en zombie, mais en standalone. Les joueurs amateurs de The Following le savent, Techland n’est pas du genre à lésiner sur le contenu additionnel de leurs jeux. Ils nous le prouvent une fois encore avec Dying Light : The Beast, devenu au fil de son développement suffisamment conséquent et ambitieux pour en devenir une expérience autonome, d’une durée de vie annoncée de vingt heures minimum. Les créateurs n’en oublient pas pour autant leurs engagements initiaux, à savoir fournir aux joueurs deux extensions majeures, incluses sans surcoût dans la version Ultimate de Dying Light 2. Si vous possédez cette édition, alors The Beast vous sera offert dès sa sortie.

L’histoire de Crane, héros absent depuis trop longtemps

Kyle Crane, le héros emblématique et malmené de Dying Light sera bel et bien de retour, plus fort que jamais. Initialement infecté par le virus Virion et promis à un destin pire que la mort, il survivra contre toute attente à sa condition, au prix d’un lourd tribu. Retenu captif pendant plus de dix ans, subissant des expérimentations tel une bête de laboratoire, Kyle parviendra à fuir ses tortionnaires.

La démo présentée nous a ainsi permis de découvrir deux passages pris au cours de l’aventure principale, prenant place dans la région inédite de Castor Woods, une ancienne destination touristique devenue bien moins accueillante qu’à son origine. Les premières minutes nous emmènent explorer les rues et les toits de la cité sous un soleil couchant, l’occasion idéale pour mettre en avant les capacités de parkour hors norme du personnage principal. Si vous avez a minima terminé le premier opus, alors vous n’êtes pas sans savoir que Kyle possède désormais des aptitudes uniques et surhumaines, permettant de dynamiser et fluidifier ses déplacements avec notamment des distances de saut impressionnantes, une vitesse accrue et une endurance renforcée. Nous ne savons pas si, à l’instar d’Aiden, un parapente sera à notre disposition durant l’aventure, quoi qu’il en soit l’incontournable grappin sera présent.

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D’un point de vue général, cette première approche semble en toute logique très similaire à l’expérience vécue sur la vieille Villedor de Dying Light 2. Le level design, l’agencement des rues mais aussi des toits, ainsi que les mécaniques de gameplay et leurs animations associées nous rappellent immédiatement que nous sommes face à une base d’extension construite sur des assets en commun.

Il est désormais temps de quitter la zone urbaine et ses habitants putréfiés pour une escapade champêtre au clair de lune. Élément indissociable de la saga, le cycle jour/nuit ne déroge pas à la règle, s’associant même à une gestion météorologique changeante. Si la journée la majorité des pires atrocités sont réfugiées à l'abri du soleil, la nuit est une toute autre paire de manches, devenant le terrain de jeu favori des chasseurs nocturnes. Pour faire simple, la proie, c’est vous. Courir, se battre ou se cacher constitueront vos seules chances de survie. Il faut alors user et abuser de l'infiltration pour ne pas finir en charpie : hautes herbes pour se dissimuler des regards, pétards à lancer pour distraire les ennemis, corps à corps discret mais efficace sur les zombies accessibles, là encore vous ne serez pas dépaysé. Quoi qu’il en soit Techland parvient une nouvelle fois à instaurer cette ambiance oppressante, une sensation de peur viscérale comme sait si bien le faire Dying Light, renforcée par un sound design efficace, empruntant parfois à des références cinématographiques comme Prédator.

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Des armes à feu trop présentes ?

Changement d’ambiance et de lieu avec la seconde partie de la démonstration présentée par les développeurs. Après la ville et la campagne, le décor est planté par une zone industrielle pas tout à fait à l’abandon, car abritant un complexe de recherche sous le contrôle d’une faction de soldats, bien humains quant à eux. Les amateurs d’univers zombie le savent bien, le plus gros danger provient souvent des vivants, plus aptes à s’entretuer qu’à s’entraider.

Ces derniers arborent un impressionnant matériel militaire, alliant diverses protections balistiques et armes à feu. Pour le moment muni de son seul arc, Kyle n’a d’autre recours que de faire appel à l’infiltration en combinant une nouvelle fois parkour, flèches meurtrières et silencieuses, et takedowns fatals à l'abri des regards environnants. Ce gameplay félin sera pourtant rapidement interrompu par un adversaire plus véloce que ses comparses, obligeant le joueur à utiliser un fusil d’assaut récupéré sur un corps fraîchement neutralisé. L’occasion parfaite pour mettre en avant le dynamisme associé aux phases de shoot : glissades, grappin, attaques sautées viennent alors accompagner les rafales de balles. Les développeurs nous ont assuré ne pas vouloir faire de Dying Light : The Beast un shooter, mais force est de constater que les armes à feu sont clairement beaucoup plus mises en avant que sur un DL2 préférant des affrontements plus primitifs au corps à corps.

Après avoir nettoyé l'intérieur du complexe de ses quelques occupants infectés à l’aide d’un fusil à pompe dévastateur, le joueur se retrouve face à une énigme de progression sur base de câbles électriques à suivre pour en trouver le panneau de contrôle associé et ses fusibles défectueux à changer. Cela vous rappelle quelque chose ? Nous sommes une fois encore dans du Dying Light pur jus, et il ne fait aucun doute sur le fait que The Beast ne prendra pas d’énormes risques en ré-employant dans les grandes lignes ce qui fait la formule de la série. Mais pourquoi changer une recette qui fonctionne après tout ?

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Les pieds dans les gencives, mais les mains dans le camboui

Nous avons plusieurs fois évoqué le DLC The Following depuis le début de cette preview, et les similitudes ne s’arrêtent pas là. Le standalone The Beast signe le grand retour des véhicules. En effet, la fuite de l’usine pillée de son contenu convoité se fait alors à bord d’un pick-up. Nous ne savons pas encore s’il sera le seul type de véhicule disponible ou non, en revanche l’information nous a été donnée que votre voiture nécessitera un entretien à base de pièces mécaniques à dégoter, mais aussi de carburant à collecter. On se doute alors que la customisation sera elle aussi de la partie, à l’image du buggy inauguré en 2016 par The Following. A vous les joies des strikes zombiesques ponctués de sauts et de dérapages sur les routes de Castor Woods, en prenant tout de même garde à ne pas endommager votre moyen de locomotion et, par extension, de potentielle survie.

Cette virée à quatre roues nous conduit sur la fin de la présentation de Dying Light : The Beast, qui se clôture en apothéose par le combat d’un Béhémoth, boss bien connu du lore de la franchise. Après avoir vidé l’intégralité des munitions à disposition dans sa panse tout en esquivant les imposants projectiles qu’il balance, il faut alors se rendre à l’évidence : Crane n’a que très peu de chances de vaincre la créature à la régulière. Mais c’est sans compter sur sa puissance unique, résultat d’une fusion entre son ADN et celui des zombies. La bête, c’est lui, et le béhémoth l’apprendra rapidement à ses dépends. Avec une force décuplée par une furie dévastatrice, notre héros ne fera qu’une bouchée du monstre en lui envoyant un énorme bloc de béton avant de lui asséner une salve furieuse de coups. Le bouquet final de la présentation de Dying Light : The Beast se fera sous une gerbe de sang, provoquée par l’arrachage à mains nues de la tête du colosse.

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On attend Dying Light : The Beast... comme une valeur sûre !

Extension devenue jeu à part entière, il paraît évident que Dying Light : The Beast ne transformera pas une formule déjà bien rodée, construite sur les bases de Dying Light 2. En revanche, les équipes de Techland ont l'intelligence de reprendre toutes ces choses qui nous ont fait aimer leur univers, à commencer par le personnage emblématique de Kyle Crane, désormais plus puissant que jamais. Trop longtemps disparu dans le cœur des joueurs, le héros du premier opus sera enfin de retour pour nous faire vivre la suite de son histoire laissée de côté depuis 2016. L'ajout des véhicules, point introduit et apprécié dans The Following, est également à souligner. On émettra pour le moment qu'une petite réserve concernant les armes à feu, particulièrement mises en avant lors de cette présentation. Bien que jouable jusqu'à 4 en coopération, il ne faudrait pas que Dying Light travestisse son ADN pour devenir un shooter frénétique. D'autres que lui le font déjà parfaitement bien... Il n’en demeure pas moins un titre à surveiller pour tous les amoureux de la franchise et du genre en général.