L'Équipe de Corée du Sud, star du spectacle

Sans surprises, c'est l'équipe à domicile qui gagne le coeur du public, à savoir la Corée du Sud. En plus d'être les favoris du public, les joueurs sud-coréens sont également ceux des pronostics : ils ont remporté la plupart des tournois internationaux de PUBG depuis la création du jeu. L'équipe de la Coupe des Nations est composée de quatre joueurs très connus et classés en haut de la ligue coréenne sur PUBG (la PUBG Korean League) : Cha "Pio" Seung Hoon, Park "Loki" Jung-young (tous deux chez Gen.G, équipe n°1 de la PKL), Na "Inonix" Hee-joo et Yoo "Aqua5" Sang-ho.

Dans la Jang Chung Arena, tout le monde ou presque soutient la Corée du Sud. La foule réagit à chaque action des joueurs, sur lesquels la caméra de l'observateur se focalise souvent. Les commentateurs coréens dégagent tellement d'énergie que, même nous, en zone presse, commençons à la soutenir. La Corée se montre digne du soutien de la foule : les deux premiers jours, elle se place au Top 1 et augmente son avance sur les autres, même sans faire un seul Top 1 en partie. Mais le dernier jour, une équipe remonte petit à petit, un peu plus à chaque partie : la Russie. Et au tout dernier match, seulement 2 points les séparent.

C'est donc dans la dernière partie que tout va se jouer. La Corée du Sud décide de miser sur la sécurité pour survivre le plus longtemps possible. La Russie, elle, décide de prendre un maximum d'éliminations pour rattraper le score. Et cette stratégie paye : la Russie dépasse la Corée du Sud en prenant plus de cinq kills, puis les deux équipes sont éliminées dans le Top 10. La foule est silencieuse, abasourdie : la Russie remporte la Coupe des Nations au dernier moment, sur le sol coréen. En conférence de presse post-match, les médias ne sont pas du tout préparés à poser des questions à cette équipe : les joueurs eux-mêmes, surtout Ubah, qui a le plus d'éliminations dans le tournoi, sont sonnés. Cette conclusion inattendue fait toute la beauté de l'événement : tout peut basculer jusqu'à la dernière minute.

La PUBG Nations Cup s'est terminé sur ce retournement de situation. L'événement a aussi eu son succès à travers le monde, en termes d'audience : le dernier jour, ce sont plus de 100 000 viewers qui se sont rassemblés sur les divers streams sur Twitch, avec le Japon, la Thaïlande et l'Angleterre en haut des audiences. Sur Douyu, les chinois ont été nombreux à le suivre, ainsi que sur Afreeca TV pour les coréens, où plus de 35.000 spectateurs se sont rassemblés.


Les russes en première place. @PUBG Corp.

Le futur de la scène PUBG

Avant le début de l'événement, l'éditeur a tenu une conférence de presse sur ses plans pour les cinq années à venir, avec un focus sur 2020. La société tient toujours le même discours : l'eSport n'est pas présenté comme un « outil marketing », mais comme le moyen de « créer toute une culture autour du jeu qui pourrait se suffire à elle-même », selon Jake Sin, directeur eSportif (fil de la conférence ici).

En 2020, l'accent sera mis sur la stabilisation de la scène. Peu de changements à prévoir donc, mais ils seront attendus au tournant sur la ligue de sa plateforme mobile, qui sera lancée. En attendant, l'éditeur semble encore tâtonner ; il y a encore des soucis sur la collaboration entre PUBG et les organisateurs tiers de tournois (comme au MET Asia Series), ainsi que sur la triche, puisque ce problème n'a pas été totalement enrayé.

Malgré cela, des bases solides ont été posées et le jeu peut se targuer notamment de son mode spectateur : c'est un défi pour tous les Battle Royale, et PUBG est pour l'instant le plus avancé en la matière, devant Fortnite et encore plus Apex Legends. La PUBG Nations Cup nous prouve que l'eSport sur PUBG a encore de beaux jours devant lui, et plus particulièrement en Asie. La prochaine étape est désormais le tout premier mondial de la scène PUBG : il aura lieu en novembre, aux Etats-Unis. Cet événement clôturera les trois phases des ligues régionales, avec notamment des équipes européennes, et sa toute première saison compétitive !