À peine le temps de prendre le métro que les premiers japonais costumés pointent le bout de leur nez. Un homme d'affaire sorti tard du travail se retrouve pris en sandwich entre plusieurs zombies et écolières en sang. Plus excédé qu'amusé par cette scène pourtant inhabituelle, celui-ci sort son téléphone et lance Pokémon Go. Impossible de savoir s'il a déjà attrapé Mewtwo : il est temps de descendre à Shibuya !

Là, c'est le choc : le fameux passage piéton le plus pratiqué au monde est noir de monde... que dis-je, de monstres venus des quatre coins de Tokyo pour passer une soirée d'Halloween incroyable, où fantômes du dimanche et draculas japonais déambulent dans les rues aux côtés de costumes plus élaborés de personnages d'animés, de jeux-vidéo ou autres références à la pop-culture nippone versions gore ou sexy. La qualité des déguisements est également impressionnante. On pouvait s'y attendre venant du pays du Cosplay !

Voici d'ailleurs quelques exemples partagés sur Twitter afin de vous mettre dans l'ambiance !

Que ce soit près de Hachiko (la statue du chien le plus connu du Japon), ou dans la grande rue piétonne Center Gai, la foule ça désemplit pas. Le soir du 31 octobre, et ce soir là seulement, Shibuya accueille la plus grande fête en plein air du Japon. L'alcool, acheté dans l'un des nombreux Convenient Store du coin (sorte d'épicerie du futur ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7) coule à flot. L'ivresse aidant, tout le monde se désinhibe et nos amis Japonais, pourtant réputés comme introvertis, se laissent aller comme jamais. Autant dire que son "joyeux anniversaire", mon ami l'a reçu via Messenger le lendemain après-midi après avoir pris quelques dolipranes.

Il n'y a pas de règle particulière ni d'objectif précis, toutes les personnes se retrouvent ensemble, boivent, rient, se prennent en photo, se rapprochent le temps d'une nuit voire plus si affinité, dans une atmosphère décomplexée et salvatrice, à la fois pour nos japonais et étrangers de passage. La timidité n'a pas sa place pendant Halloween, c'est l'un des rares soir où l'on sort pour voir et se faire voir, et à l'occasion duquel, comme le vendredi soir avec Arthur, tout est permis.