Tiger : Hey Olivier ! Comment ça va ? Dimanche FIFA ?

Olivier : Figure toi que je n'ai pas touché à FIFA du week-end ! Toutes les conditions étaient pourtant réunies pour que je squatte le jeu... sauf l'envie. Et toi, entre deux règlements de compte à Los Santos, t'as eu le temps de refaire le Clasico ?

Tiger : Arf... Le Clasico... Pour moi tu sais, il n'y a qu'un seul Clasico, c'est Barça-Real, rien d'autre ! Mais t'accroches pas trop à FIFA 14 alors ? Parce qu'à la rédac', les retraités prématurés du foot sur console comme Julo se sont enfin remis à jouer grâce à lui. Seul problème, vu que je le pile, je ne sais pas s'il va jouer avec moi encore longtemps... Même Julien (le supporter marseillais d'opérette) s'y est remis !

Olivier : Ouais, j'ai vu ça ! Après, je sais pas si c'est forcément un bien pour le foot virtuel... J'arrive pas à accrocher à FIFA 14, pas plus qu'aux versions précédentes d'ailleurs. Et je n'ai pas envie de me forcer, même si j'ai l'impression que maintenant, si tu ne touches pas à FIFA, tu perds toute crédibilité en tant que spécialiste de foot !

Tiger : Ben, te sachant sportif et amateur de ballon rond, à vrai dire, je me demande comment tu peux passer à côté... Depuis FIFA 13, j'ai enfin revécu des situations à la PES 6, mon Pro Evolution Soccer préféré. Un truc inespéré ! Tu préfères la concurrence Konami du coup, comme une petite partie irréductible de joueurs aujourd'hui ?

Olivier : Même pas, c'est ça qui me fait flipper ! J'ai totalement arrêté de m'investir dans un jeu de foot depuis PES 6, le Nemesis de ma scolarité. J'essaie de me plier aux nouvelles propositions de gameplay. Comme beaucoup j'ai switché sur FIFA avec l'arrivée des PS3/X360 mais sans retrouver les sensations et le plaisir d'antan. Tu vas pas me faire croire que tu préfères le foot virtuel de maintenant ?

Tiger : Le truc, c'est qu'à l'époque de Pro 6, j'étais à la fac. Donc j'avais du temps pour m'investir (au détriment de mes études...) et toute une bande de potes dans le même état d'esprit que moi. Aujourd'hui, j'arrive de nouveau à fédérer des amis autour de FIFA 14 (et l'année passée sur FIFA 13) et on retrouve certaines de nos grandes sensations d'antan ! Je leur ai quand même présenté le nouveau PES, ils étaient atterrés...

Olivier : T'es dur avec PES ! Il n'est pas aussi mauvais que ça mais il y a de telles incohérences que ça devient tendance de le descendre. C'est un peu comme l'émission de Sophia Aram sur France 2. Le concept est tellement inexistant que tout le monde tire sur l'ambulance... Sur tous les PES, même le dernier, il y a un feeling au niveau de la conduite de balle, des frappes, du redoublement de passes courtes que je ne retrouve pas sur un FIFA par exemple.

Tiger : On peut trouver des qualités à ce PES 2014 (le comparo avec l'émission d'Aram est cruel !!) mais niveau gestion de balle, FIFA est intouchable. C'est une des choses qui me plait le plus dans cette dernière version. Il faut anticiper les trajectoires, bien orienter ses contrôles, alors que tout me semble beaucoup plus "robotique" dans PES. Concernant les frappes, c'est vraiment fini l'époque des ballons de plage. Un petit coup de L2 (en "alternatif") et tu as des bonnes mines à balancer !

Olivier : Au contraire, je trouve que dans un FIFA il n'y a de la place que pour un type de football : le modèle tiki-taka du Barça. Dans PES les actions sont plus variées... sous peine de vraiment approfondir son gameplay, de sacrément s'investir. J'ai pas envie de défendre PES parce que je pense que les mecs de chez Konami ont complètement omis ce qui faisait la force du titre et se trompent de voie pour son développement. Mais il y a quelque chose dans ce jeu, venant de l'affect peut-être, qui m'empêche de le clouer au pilori comme toi...

Tiger : J'attendais beaucoup de ce Fox Engine personnalisé pour PES. On n'efface pas d'un revers de main toutes ces années passées sur PES, à modifier des équipes, des noms, à s'éclater, etc... Ça a vraiment été la douche froide pour moi, d'autant plus qu'il y a des trucs hallucinants en terme de stratégie commerciale : le jeu de Konami proposera un patch de modélisation de très nombreux visages de joueurs dans quelques jours. Pourquoi est-ce que ce n'est pas dans le jeu d'office ?! Quitte à repousser la date de sortie face au jeu EA Sports qui aura de toute façon l'avantage ! Pour revenir sur ton analyse du gameplay de FIFA, je suis assez d'accord avec toi. Le jeu à une touche de balle développé par le Barça et l'Espagne triomphants depuis 2008 a été la base de conception de FIFA, de son ressenti. Moi, je ne m'en plains pas mais c'est vrai que par exemple le jeu de tête est encore plein d'imprécisions....

Olivier : Le jeu de tête comme la discipline collective en défense. Avec FIFA 12, EA avait effectué un vrai effort sur le positionnement défensif. Chose que l'on ne retrouve pas sur cette version. Les lignes étaient beaucoup plus resserrées, par exemple. Aujourd'hui, je galère même pour sélectionner le bon joueur lorsque je veux anticiper une passe. De manière générale, à force de vouloir montrer qu'ils ne se reposent pas sur leurs acquis, les développeurs mettent l'accent sur une caractéristique du jeu. En 2014, les frappes (soi-disant) et la gestion des contacts (remarquable). Mais ils faussent du coup l'équilibre du jeu en zappant le reste. T'es pas d'accord ?

Tiger : Pas complètement, nan... L'équilibre est certes dur à trouver mais je préfère un titre, à la manière de PES 6, où l'attaque et le spectacle est favorisée, les appels instinctifs. Pour en avoir beaucoup discuté avec des joueurs anciens adeptes de PES, désormais fous de FIFA, et aussi des développeurs de chez EA, la défense tactique posait problème à beaucoup de joueurs, particulièrement en ligne. Avec FIFA 14, il y a une vraie volonté d'écouter le feedback, et je le ressens vraiment. Certains ne sont pas tendres avec FIFA pour ses incohérences, mais les missiles sol-air des PES d'antan, ça n'a jamais été très réaliste ! Reste à savoir si un jeu vidéo se doit d'être une reproduction exacte du football... Mais si je te suis bien, tu ne vas donc pas jouer à un jeu de foot avant... je ne sais pas quand du coup !

Olivier : C'est justement ce que je reproche aux jeux de foot de cette génération. On est dans cette quête du réalisme poussé jusqu'à l'extrême qui me dérange énormément. Alors j'adore le foot, j'y baigne quotidiennement depuis plusieurs années, mais ce n'est pas ce que je recherche obligatoirement dans un jeu vidéo. Et Konami surfe sur cette même vague (gestion du moral des joueurs, par exemple) alors que son point fort a longtemps été le plaisir ressenti sur chaque contact avec la balle. "We are a Football Tribe", putain !!

Tiger : Super Sidekicks et puis c'est tout ! (rires)

Olivier : (rires) J'ai pas envie de passer pour un jeune con, et dire que c'était mieux avant ! Je rejette ce genre de discours, mais ouais, je regrette le temps des premiers ISS. A l'époque le réalisme venait après le plaisir de jouer. On s'en foutait si Roberto Larcos mettait des mines de 30 mètres et Wiltordu plantait des buts de raccroc. Aujourd'hui, Konami se bat pour avoir le championnat chilien dans sa base de données...

Tiger : Avoir Arsenal ou Chelsea, ce serait déjà pas mal... La course à la simu ultime, ce n'est pas ton truc en fait... Tu devrais jouer à Inazuma Eleven sur 3DS alors, c'est mortel !

Olivier : J'aime beaucoup Inazuma Eleven ! C'est une alternative qui me rappelle mes années Olive et Tom. Mais ça ne remplacera jamais une partie de FIFA ou de PES entre potes.

Tiger : Il faudrait que tu passes à la rédac' quand même, qu'on se fritte un peu sur FIFA 14... Même si alors tu ne voudras peut-être plus jamais toucher à un jeu de foot... (rires)

Olivier : Quand tu veux mec ! Julo a déjà goûté à la puissance de ma Fiorentina. Lui qui voulait s'y remettre sérieusement...