Mais si cette recette avait presque tout pour plaire, il lui manquait quand même pas mal de choses pour devenir incontournable et se confronter directement au champion en titre du jeu de course décomplexé en open world : j'ai nommé Forza Horizon. La franchise a notamment été pointée du doigt pour sa conduite, pas toujours optimale, ou ses sensations de vitesse voire même sa technique quelques fois. Les reproches sont aussi nombreux qu’il y a de fans de la licence. Mais devinez quoi, Ubisoft a mis les mains dans le cambouis pour nous pondre un vrai concurrent de Forza Horizon 5 cette fois : The Crew Motorfest. Et durant près de 4h, à l'occasion d'un événement tenu en ligne, j'ai eu l’occasion de voir ce que la bête avait sous le capot et ça promet.

On change de décor, les USA c'est plus si fou que ça

Le gros continent des US, c’est fini, trop barbant et clairement plus d’actualité compte tenu de la toute nouvelle ambiance que proposera ce The Crew 3. Non, pour ce nouveau volet, Ubi déménage et pose ses valises à Hawaï, véritable paradis sur terre aux environnements ultra variés. C'est là-bas que s’installe le Motorfest, un festival XXL pour les amoureux de belles voitures et de défis en tous genres. Ça ne vous rappelle rien ? Moi si, Forza Horizon et la comparaison est évidente d’autant que les décors à base de petits villages côtiers, de villes plus denses, de jungle de volcan et de zones arides font directement écho au Mexique dépeint dans FH5.

Mais est-ce que l’on va aller crier au scandale pour autant ? Absolument pas. Le monde est vaste et il y a largement assez de place pour les deux, surtout que Hawaï est bien loin du Mexique en termes d’ambiance et d’architecture. Ubisoft a par ailleurs fait un excellent travail pour retranscrire l’environnement et sa culture. On y croit et on y est, même si, évidemment, difficile de statuer définitivement sur la carte en seulement 4h de jeu tant cette dernière est absolument énorme. Encore une fois, même si la taille ne fait pas tout, il y a de quoi s'amuser sur route et hors piste.
C’est grand, dense et vallonné. Les développeurs se sont éclatés à nous dessiner des tracés qui ne sont pas de tout repos pour proposer des courses riches en sensations, mais aussi une carte diversifiée. Puisque oui, bien évidemment, tout est en open world, les courses se passent à même la carte, même si elles sont mises en scène la plupart du temps.

Un jeu pour tous !

Pour ces quelques heures de jeu, je n'ai pu jouer qu’en solo contre l'IA. Bien entendu, le jeu final proposera son lot de fonctionnalités sociales, notamment les Crew. Mais il faudra attendre les phases de bêta qui vont prochainement démarrer pour en avoir un aperçu. En l'état, je me suis donc frotté à l'IA qui représentera d'ailleurs une bonne partie de vos adversaires puisque même si le jeu mise sur le multijoueur, certaines étapes ne seront jouables que seul contre l'ordinateur. Ce sera notamment le cas de toute la partie "narrative du jeu qui servira de prétexte pour introduire les différentes épreuves et sous-épreuves du jeu.

Mais honnêtement, l'IA donne pas mal de fil à retordre et surtout, Ubisoft a eu le génie de proposer une large gamme d'options customisables pour que n’importe quel type de joueur y trouve son compte. Et j'ai fini par trouver le mien après quelques courses à lire les plaques arrière d’une IA hyper agressive. J’attendrai la version finale pour bien faire le tour de tout ce qui est proposé, mais en tant que demi-néophyte au genre, quelques petits ajustements dans les options m'ont permis de passer un moment très agréable durant ces quelques heures de jeu, avec juste assez de challenge pour ne pas s’ennuyer, mais aussi assez de place pour que je puisse me sentir bon (et ce n'était pas gagné).

En termes de conduite aussi, on pourra trifouiller les options d’accessibilité pour se laisser une chance ou, au contraire, se corser l’affaire. Notez par ailleurs qu’augmenter la difficulté vous offrira un multiplicateur d’XP. En revanche, s’amuser à la baisser ne changera rien et vous laissera au gain d’XP standard. Une bonne chose puisque les joueurs qui galèrent ne se sentiront pas mis de côté tandis que ceux qui maîtrisent la piste seront récompensés pour leurs efforts. En laissant les options là où elles sont par défaut, The Crew Motorfest est d’ailleurs très abordable pour le quidam moyen et offre de petites assistances non intrusive, notamment une aide à la conduite qui trace le meilleur chemin sur la route pour nous aider à prendre les virages et contrôler notre vitesse par exemple.

De bonnes sensations et un gros garage

Globalement, la conduite est plutôt bonne et les sensations efficaces. On a beaucoup moins l'impression de conduire une savonnette de 6 tonnes, et le ronronnement du moteur suffit à lui seul pour poser l’ambiance, même s'il est souvent accompagné d’une bande-son qui dépote. En revanche, difficile d’entrer dans les détails concernant la réactivité des bolides, la différence entre les différents véhicules ou encore l’impact réel des conditions météo. Là encore, je resterai sur la réserve au vu des conditions de la preview qui ne m’ont pas pleinement permis de me faire une idée. En revanche, ce qui est sûr, c'est qu'il y a déjà une nette amélioration comparé à The Crew 2, que l'on conduise une voiture, un avion ou un bateau. Puisque oui, les deux autres véhicules sont bien présents, mais prendront beaucoup moins de place qu’auparavant. Ils feront ici davantage office de moyen de déplacement secondaire et ne serviront qu'à remplir quelques défis ici et là. Ubisoft a fait de gros efforts.

Côté garage, il y aura de quoi faire avec plusieurs centaines de véhicules de marques différentes, je ne vais pas m’amuser à toutes les lister, mais il y en a un paquet provenant de tout le globe. De même que les catégories sont très variées. On retrouve de la citadine, des muscle cars, de l'hypercar, de vieux tacots hawaïens, de superbes sportives, des buggys, des SUV ou encore des motos. Ces dernières doivent encore être peaufinées d’ailleurs puisque durant notre session de jeu, notre bécane est devenue totalement folle dès que l’on a levé la roue avant. Notez aussi que les joueurs ayant déjà poncé The Crew 2 pourront récupérer une partie de leurs voitures directement dans Motorfest et sans débourser un centime. Cette fonctionnalité arrivera peu après le lancement du jeu. A l’heure actuelle, il est impossible de savoir si les joueurs n’ayant jamais touché à The Crew 2 pourront ou non récupérer eux aussi les véhicules en question.

the Crew 3 Motorfest

Une tonne de chose à faire, des activités ultra variées

Quoi qu'il en soit, il y aura de quoi faire et ce n’est pas plus mal puisqu'il y aura une quantité folle d'activités. Les courses standard côtoient des sélections spécialement conçues pour les Lamborghini, marque star de ce nouvel opus, mais aussi des courses sur piste façon Grand Prix avec des arrêts aux stands, des pneus qui s’usent et tout le tralala. De gros événements seront également de la partie et se lanceront de manière régulière et en temps réel à la manière des Big Race de Riders Republic. Durant ma session, j'ai pu en voir quelques-unes comme une grosse course sur la côte, du derby façon Destruction Derby et même du Monster Truck.

Malheureusement, je n'ai pas pu tout voir pour le moment et je me suis concentré sur 4 modes différents : Un tour touristique de l’île sur des tracés longs, mais plutôt tranquilles au volant de voitures d’époque, une playlist vintage qui met l’accent sur des véhicules locaux et légendaires en plus de se jouer sans GPS. Il faut en effet utiliser des photos et l’environnement pour se repérer, ce qui change totalement la manière de jouer et c’est très agréable, d’autant qu’ici on ne cherchera pas vraiment la performance, mais simplement à profiter du voyage.

J'ai pu ensuite drifter au volant de japonaises dans tous les virages de l’île et en pleine nuit. Une sélection d'activités qui cherche à grappiller du terrain chez Need For Speed et qui pourrait bien faire valoir ses arguments, surtout lorsque les courses se passent en ville. Ici, les néons pètent la rétine et les effets en mettent clairement plein la vue. Il en sera de même pour la playlist dédiée aux voitures électriques qui, quant à elle, mise à fond sur l’arcade au point de rappeler un certain F Zero par moments. Les bolides font un bruit presque futuriste et avalent le bitume à grande vitesse. Lors de ces courses, la nitro-transformée en booster - est primordiale. Et pour la recharger, il faut rouler sur des tronçons de piste fluorescents pour faire le plein des batteries. Ajoutez à ça des effets de néon rose et des décors tout droit sortis de cyberpunk et vous obtenez une épreuve totalement débridée qui nous fait carrément oublier que l’on joue à The Crew en réalité. Notez par ailleurs qu’en terminant les premières playlists du jeu, vous déverrouillez un véhicule spécial à chaque fois, correspondant au type de la playlist terminée. Mais aussi des Challenges (plusieurs dizaines), des défis à réaliser pour débloquer des bonus et des récompenses. Autant vous dire qu’il y a de quoi faire.

Il y en encore plus à découvrir

Ces différentes sélections ne sont que la partie visible de l’iceberg. En réalité, les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas, même au sein d’une même thématique. Avec ces playlists, Ubisoft vous prépare en réalité aux gros morceaux du jeu, les Series. Ce sont des playlists thématiques qui tourneront au fil des semaines et des mois. Chacune d’entre elle proposera trois types de défis. Des défis à faire en solo en revisitant les premières courses du jeu sous un angle nouveau (nouvelles voitures, conditions…), des défis spéciaux qui comportent tous des spécificités (type de voiture obligatoire, niveau de puissance requis, etc..) et enfin des défis d'exploration qui apparaîtront un peu partout sur la carte et qui vous demanderont de battre des records locaux à chaque fois. Bien entendu, le but sera de terminer un maximum de ces playlists afin de mettre la main sur du butin rare et de grosses récompenses. C’est de toute façon le nerf de la guerre dans The Crew. Ce système pourra d’ailleurs quelque part rappeler une nouvelle fois Forza Horizon et ses saisons. Une bonne chose donc.

Alors oui, vous allez me dire qu'en 4 heures on ne peut rien voir et vous avez totalement raison. L'équilibrage, l’utilité de faire monter sa voiture de niveau, la diversité des compétences et des pièces à gagner, le taux de loot également… tout ça, on ne pourra le voir qu’avec le jeu final et plusieurs heures dans les pattes. En tout cas, les récompenses sont bien présentes et feront partie intégrante du gameplay. Vos voitures pourront toutes être personnalisées de la tête au pied comme dans les précédents opus et chaque pièce fera augmenter la puissance générale de votre véhicule en plus de lui offrir des capacités uniques pour vous aider durant la course. À vous ensuite de créer vos bolides d’exception en fonction de vos besoins et de votre façon de jouer. Côté cosmétique, même son de cloche. The Crew Motorfest met le paquet et ouvre les portes au tuning, le vrai, le dur. La plupart des véhicules disposent de plusieurs kits qu’il sera possible de trifouiller à la pièce, les palettes de couleurs et les textures sont nombreuses, sans parler du créateur de stickers. Autant vous dire que l’on va en voir des livrées complètement dingues.

Attention au dérapage incontrôlé

Peut-être même trop, puisque j’ai pu avoir un aperçu de la boutique, puisqu’il y aura bien des cosmétiques en boutique à acheter avec de l’argent in-game et réel. Et dedans, j'ai pu apercevoir des choses sympa, comme des emotes, ou des stickers stylés, mais aussi des pneus en rubis qui crèvent la rétine et pas dans le bon sens du terme. Alors oui, c’est une version en développement, mais ça nous donne une idée de ce que l’on va retrouver. Et l’idée de voir des voitures customisées avec des pneus en rubis me fait craindre le pire pour l’avenir. On est pas loin de se retrouver avec des feux d'artifice qui dégagent du pot d’échappement et des oreilles de lapin sur le toit… en espérant qu’Ubisoft n’aille pas trop loin. Parce qu’ok, Motorfest est un festival un peu (beaucoup ?) surréaliste, mais il ne faut pas confondre arcade et mauvais goût. Après vous me direz, tous les goûts sont dans la nature.

Quoi qu'il en soit, le mot d’ordre de ce The Crew Motorfest, c’est le fun et le fun avant tout. Attendez-vous à faire des sauts de fou furieux, à participer à des courses décalées, le tout en profitant d’une ambiance totalement décomplexée. Ubisoft a décidé de se lâcher et à première vue, ça a quand même l’air vachement sympa. Reste maintenant à voir ce que donne la conduite en ‘condition réelle”, les fonctions sociales, qui sont quand même le cœur de The Crew, l’équilibrage mais aussi les différentes activités qui m’ont été teasées sans que je puisse y toucher.

On attend The Crew Motorfest... avec grosse curiosité

The Crew Motorfest s’est peut-être laissé approcher près de 4 heures, il ne m’a clairement pas tout montré. Mais ce qui est sûr, c’est qu'il y a une vraie rupture avec les précédents épisodes. Plus fun, décomplexé et à la fois assumé que The Crew 2, et à des kilomètres du premier opus, dont il se rapproche pourtant en misant davantage sur les bolides à quatre roues, Motorfest roule dans les traces de Forza Horizon et semble en être fier et conscient. Il y a beaucoup à faire dans ce The Crew Motorfest et la carte semble aussi diversifiée que réussie. Alors oui, il faudra encore attendre pour se faire un vrai avis, mais en l’état, c’est franchement encourageant et bien plus séduisant que prévu. À suivre donc, tant que vous aimez les jeux de courses arcade et fun.