Nous sommes aux portes de la sortie de la Nintendo Switch 2. Pour accompagner ce lancement tant attendu, le constructeur a décidé de faire vrombir vos moteurs avec l’entrée en piste du nouveau Mario Kart World.
Ce nouvel opus vient bousculer la formule depuis longtemps établie. Finies les barrières, les pistes s’ouvrent pour une expérience bien plus libre. Sur le papier en tout cas, mais en pratique, est-ce véritablement le cas ? Pendant 4 heures, nous avons testé la vitrine de la Nintendo Switch 2. Si Mario Kart World semble bien tenir ses promesses, certains aspects sont déconcertants au premier abord. Voici nos premières impressions.
Mario Kart World repense la formule pour plus de liberté
Plus qu’un nouvel opus, Mario Kart World propose une vraie relecture en monde ouvert de la série. Le jeu s’ouvre sur une grande map interconnectée, où les circuits s'enchaînent naturellement, comme un tout organisé pour les plaisirs de la conduite. Ce vaste environnement impressionne et bouleverse le rapport que nous avions traditionnellement avec les pistes et la compétition. L’inspiration Forza Horizon 5 est clairement là, Nintendo ayant su puiser dans une formule qui a largement su convaincre chez Xbox.

Ainsi, dès les premières minutes, Mario Kart World donne une impression grisante de liberté. Le gameplay se décloisonne pour nous laisser grinder sur les rampes, conduire sur les murs, rebondir sur les éléments de décor… La conduite gagne ainsi en verticalité et, plus généralement, en possibilités. Cela change complètement notre perception des pistes. À nous d’ouvrir les yeux plus attentivement pour voir toutes les invitations à rouler autrement qui se présentent à nous.
En contrepartie, la prise en main est un peu plus compliquée à appréhender. Un tutoriel n’aurait donc pas été de refus pour s’initier aux nouvelles mécaniques encore abstraites lors des premières courses. Pour tout dire, certaines nous ont même paru un peu gadget, en particulier la glissade murale qui est loin d’être intuitive. Par conséquent, c’est sur le long cours que nous pourrons juger de la pertinence de chacune de ces nouveautés.

Mario Kart World, entre familiarité et renouveau
Les sensations en jeu risquent d’en déconcerter plus d’un au premier abord. La physique de Mario Kart World a été adaptée à ce monde ouvert. À ce titre, le pilotage est plus lourd que dans un MK 8 ou un MK Wii, afin de mieux contrôler notre kart et mettre en pratique lesdites mécaniques inédites. En résulte un jeu moins arcade et plus modulable sur la route grâce aux nouvelles mécaniques. Quand on est habitué aux anciens opus, il faut un peu temps pour s’y habituer et retrouver le même plaisir. Mais, ça revient au bout de quelques courses, surtout quand on commence à maîtriser les nouvelles subtilités de la conduite.
Puis, nous ne sommes pas entièrement en terre inconnue. Les mécaniques traditionnelles répondent présentes, comme les pièces à récolter (maintenant au nombre de 20), l’aspiration ou les boosts de dérapage, des incontournables depuis bien longtemps. Cela vaut aussi pour les objets, les plus iconiques faisant leur retour. C’est ça qui est déroutant au départ : on est à la maison avec plusieurs éléments qui rassurent, pourtant ce n’est plus exactement comme avant.
Nintendo s’est appuyé sur ce qui fonctionnait jusque-là pour aller plus loin. Ainsi, la vitesse dépend à présent d’une plus large variété de critères. Les conditions météorologiques, nouveautés de cet opus, entrent en jeu pour vous ralentir ou compliquer votre conduite. À l’inverse, la collision avec les véhicules du décor est moins punitive. De nouveaux objets s’offrent également à vous, à l’image du marteau de Mario qui tombe sur les adversaires, du méga Champi pour devenir géant ou encore de la fleur de glace qui freine vos concurrents. Ils redistribuent alors les cartes en termes de stratégie. En contrepartie, les malus durent moins longtemps. Tout ça peut surprendre au départ, mais dans le bon sens ! On obtient un gameplay plus profond, qui n’aurait pas été possible sans le passage sur Nintendo Switch 2.

La vitrine de la Nintendo Switch 2
Mario Kart World est la vitrine de lancement de la Nintendo Switch 2. Cela dit, il faut le relever d'entrée pour en apprécier les autres qualités techniques et artistiques : certes, le jeu monte en gamme par rapport à MK 8 Deluxe, mais ce n’est pas celui qui donnera l’impression d’une révolution graphique chez Big N. Et en même temps, ce n’est pas pour se prendre une claque que nous jouons à un Mario Kart.
L’efficacité de la licence tient, en partie, à sa technique sans faille. Mario Kart World tient les 60 FPS constants sans accroc en solo. La fluidité d’image offre un confort très agréable. C’est seulement dommage qu’un compromis, peut-être à 40 FPS, n’ait pas été trouvé pour le multijoueur local à 3 ou 4 joueurs, lui qui est bloqué à 30 FPS.
En même temps, il faut voir tout ce que Mario Kart World affiche de plus que ses prédécesseurs. La patte graphique reste fidèle à son essence, mais gagne en détails, surtout pour les textures des environnements et vêtements, un peu moins des persos en eux-mêmes. Dites également au revoir aux foules plates dans les gradins. Le public est bien plus vivant dorénavant. Cependant, ce sont les éclairages qui impressionnent. Les reflets sur les véhicules sont somptueux et s’adaptent selon la météo. Ils contribuent même à la sensation de vitesse. Voilà une touche de réalisme vraiment bienvenue pour un jeu de course et qui, en plus, se mêle très bien à l’univers cartoon de la licence.

Vos héros préférés sont de retour avec des surprises
Les piliers de la licence sont évidemment dans les starting-blocks, à l’instar de nos plombiers moustachus en salopette, de la Princesse Peach, Toad, Yoshi, ou encore Donkey Kong qui a d’ailleurs subi un léger re-dedesign pour mieux coller à l’esthétique du futur Donkey Kong Bananza. La cerise sur le gâteau, ce sont les personnages inédits ! Nintendo a hissé au rang de pilotes plusieurs figures iconiques de l’univers Mario, comme le Pingouin du Royaume Sorbet ou la Vache de la Prairie Meuh Meuh. Le roster est d’autant plus conséquent qu’il permet de débloquer des tenues spéciales pour la plupart de nos pilotes. Mais certains noms manquent à l’appel, comme Link, Marie d’Animal Crossing ou même les Mii. Espérons que, comme à l’époque de MK 8, Nintendo a des plans pour de futures mises à jour.
Le constat est le même pour les véhicules. Dans ce Mario Kart World, nous en revenons à un système plus classique où tous sont prédéfinis. Il n'y a donc plus de customisation, à l’exception de nouveaux autocollants à apposer sur votre carrosserie. À la fois, ça simplifiera les choses pour celles et ceux qui n'aiment pas passer trop de temps à choisir leurs roues ou leur voile pour leur engin. Mais le risque n’est-il pas de faire trop vite le tour de la liste ? Heureusement, on peut déjà se rassurer en voyant qu’il y a pas mal de nouveautés au programme, notamment du côté des modèles à trois roues. Espérons simplement que, là aussi, ils montreront suffisamment d’intérêt sur la durée ou que de nouveaux seront ajoutés à l’avenir.
C’est l’impression qui découle de ce nouveau contact avec Mario Kart World : plus encore que son prédécesseur — dont on connaît pourtant le succès à travers les années —, ce nouvel opus semble avoir été pensé sur le long terme. Outre l’apprentissage des nouvelles mécaniques, ça se ressent particulièrement avec les différents modes de jeu.

Grand Prix et VS : des modes classiques augmentés
Le mode Grand Prix reste fidèle à la formule de base : quatre courses par coupes, avec des pistes inédites et d’autres réinventées. Prairie Meuh Meuh, Désert du Soleil, Alpes DK… Vous risquez d’être surpris ! Tout gagne en verticalité afin de laisser suffisamment de place aux 24 joueurs en simultané qui prennent maintenant part aux courses, mais aussi à toutes les nouvelles possibilités de gameplay.
Sans avoir fait le tour exhaustif des pistes, on perçoit l’ambition de ce Mario Kart World. Tout a été conçu pour donner des libertés avec le tracé de la piste. Le bémol est une impression de vide sur certains rares tronçons de route, tant ils sont larges et pas nécessairement très remplis.
De son côté, le mode Course VS gagne en souplesse. À vous de choisir vos courses (à partir de 3 désormais et non plus 4) avec toutes les personnalisations qu’on connaît. Mais, la nouveauté est que vous pouvez connecter deux pistes pour n’en faire qu’une seule. Le nombre de circuits est décuplé, d’autant que selon le sens de la jonction, le tracé change. C’est non seulement une très bonne idée pour la rejouabilité, mais aussi une prouesse technique tant la transition est fluide entre les deux parties. Cela dit, c’est loin d’être le seul ajout intéressant du titre.

Le mode Balade, pour les pilotes tranquilles
L’autre grande nouveauté de cet épisode, c’est le mode Balade qui donne tout son sens à la dimension « open world ». De fait, vous pouvez vous promener librement sur la grande map du jeu, en solo ou en multi. Voyez-y une parenthèse paisible entre deux courses, pour flâner à loisir ou expérimenter à votre façon les nouvelles mécaniques. Des défis (de vitesse ou acrobaties) et des collectibles y sont d’ailleurs à trouver pour vous encourager à apprivoiser votre environnement.
Là aussi, c’est sur la durée que le mode Balade révèlera probablement tout son potentiel, notamment en termes de contenu à récupérer. Mais, au-delà de tout ce qui est collection et objectifs à remplir, il se présente vraiment comme un espace de détente et d’exploration. Vous pouvez même y immortaliser vos expéditions avec l’aide du mode photo, lui aussi inédit à la licence. Tout le monde ne s’y aventurera peut-être pas, mais il devrait plaire à une grande part du public, en particulier pour les virées en multi, que ce soit en famille ou entre amis.

Le mode Survie, pour les joueurs les plus nerveux
Le voilà, le mode le plus prometteur de ce Mario Kart World ! Le mode Survie reprend un modèle déjà bien exploité dans l’univers des jeux de courses pour encore plus de tension sur la piste. De fait, vous prendrez la route sur un parcours divisé en cinq tronçons, sauf que les derniers à franchir chaque étape sont éliminés, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que 4 pilotes en lice pour tenter d’arriver le premier.
Ce mode inédit de Mario Kart World s’est révélé très exaltant, d’autant plus en jouant en multijoueur local. Rapide, intense et sans pause entre les manches, il vous pousse dans vos retranchements pour mieux vous dépasser jusqu’à franchir, si vous faites partie des meilleurs, la ligne d’arrivée. Les mécaniques complexifiées passent ici au second plan pour laisser place au fun immédiat. Une réussite !

C’est l’embardée pour le mode Bataille
La mauvaise surprise aura été le mode Bataille. La preview ne laissait apparaître que deux types de parties différentes : les traditionnels Ballons et Pièces. Pas d’affolement, d’autres seront probablement disponibles par la suite. Là où le bât blesse, c’est qu’il s’est révélé bien plus punitif qu’auparavant. Avec la Bataille de Ballons, désormais, perdre toutes vos vies avant la fin du chrono ne vous fait plus respawn avec un malus, mais est synonyme de Game Over, sans un seul point à la clé. Il ne vous reste plus qu’à regarder les autres s’amuser sans vous jusqu’à ce que le temps imparti soit écoulé. Loin de l’esprit festif habituel, cette nouvelle règle est bien plus frustrante que nécessaire.
Un autre choix discutable m’a marquée. Au lieu des arènes thématiques conçues pour le mode, vous vous retrouvez maintenant sur des zones du monde ouvert, c’est-à-dire des bouts de circuit. On risque alors de tourner en rond dans un espace qui n'incite pas à aller à la rencontre de ses adversaires. À voir sur l’ensemble des cartes proposées et pourquoi pas des nouvelles à venir ? On croise les doigts pour en tout cas.
On attend Mario Kart World… à vitesse grand V
Mario Kart World est une bonne surprise, autant qu’un pari risqué. Il sort des rails pour proposer une expérience qui modernise la formule. Fun, fluide, beau, le jeu semble à la hauteur des promesses. Cependant, cette refonte pourrait en déstabiliser plus d’un. Les vétérans qui se sont fait la main sur Mario Kart 8 pendant 11 ans pourraient être déroutés tant on a l’impression de réapprendre à jouer, entre lourdeur inattendue et gameplay pluriel. De même, les débutants passeront peut-être à côté de certaines subtilités qui demandent de la maîtrise. Mais au fond, Mario Kart World a été pensé pour durer sur Nintendo Switch 2 — critère qui justifierait son prix de 80 à 90 € selon l’éditeur. Certaines nouveautés, comme les circuits connectés, ainsi que les modes Survie et Balade, sont très prometteurs.