Après une première prise en main début avril, nous avons de nouveau eu l’occasion de l’essayer pendant une durée de 5 heures environ. Grâce à Mario Kart World et Nintendo Switch 2 Welcome Tour, qui accompagneront le lancement de la console dans deux jours, nous avons pu jauger davantage ses performances et fonctionnalités. Et on peut dire que l’expérience vaut le détour. Néanmoins, quelques interrogations subsistent. Voici nos impressions sur la nouvelle console hybride de Big N.

Un design plus sobre et plus adulte pour la Nintendo Switch 2

Dès le premier coup d’œil, la Nintendo Switch 2 affiche un design épuré et discret. Le revêtement d’un noir plus profond et légèrement texturé s’inscrit dans l’air du temps. Ajoutez enfin des sticks sobrement cerclés de bleu et rouge sur les Joy-Con et vous obtenez une console qui dégage plus de maturité.

La Nintendo Switch 2 s’intègrera plus facilement dans vos intérieurs. Ne serait-ce que par ce design, les intentions de Big N sont claires : partir sur une forme familière pour viser de nouveau les familles, mais aussi un public plus adulte. Pour rappel, deux packs seront proposés au lancement : celui à 469,99 € avec la console seule et un second à 509,99 € qui inclut Mario Kart World en numérique. Chacun inclut en outre la paire de Joy-Con 2, leurs dragonnes, un grip pour les tenir comme une manette, le dock et un chargeur USB-C. Ce dernier diffère du précédent puisque le câble se sépare du bloc, ce qui offrira un meilleur confort d’usage.

Nintendo Switch 2 : deux packs console au lancement.
© Nintendo.

Un air familier à l’allumage

Le menu Home de la Switch 2 se modernise discrètemenent. Les icônes des jeux présentent maintenant des bords arrondis. C’est un détail qui traduit là aussi une volonté de proposer une interface plus proche des standards actuels. Autrement, l’affichage est simple et suffisamment clair pour être compréhensible au premier coup d’œil.

La barre d’icônes en bas affiche également quelques nouveautés – du moins, pour celles et ceux qui n’auraient pas procédé aux plus récentes mises à jour de la Nintendo Switch. En plus de celles que nous connaissions donc de longue date, on retrouve à présent celle du GameChat, celle pour prêter des jeux d’une console à une autre (« Share ») et celle des Cartes de jeu virtuelles. Il faudra attendre le lancement pour voir ce qu’elles donneront réellement,  mais ça méritait au moins d’être soulevé.

Nous n’avons pas non plus pu parcourir les paramètres de la console in extenso. Toutefois, ils s'inscrivent aussi dans une logique de continuité. Visiblement, la firme de Kyoto veut éviter de vous dépayer. C’est un avantage pour ne pas perdre l’utilisateur déjà habitué à cet écosystème. Vous ne serez donc pas perdu à l’allumage, loin de là !

Une prise en main fonctionnelle sur Nintendo Switch 2

En mode portable, la Nintendo Switch 2 est agréable en main grâce à son profil élancé. Cependant, elle pèse son poids du haut de ses 530 grammes environ, Joy-Con 2 attachés. Ce n'est pas colossal, mais j'ai ressenti une lourdeur. Rien de rédhibitoire pour des sessions courtes. Cela dit, au bout d’un certain temps, je me suis vue poser les bras sur la table pour ne pas me fatiguer davantage. Sur de longues sessions, ça risque d’être plus handicapant.

Heureusement, la Switch 2 vient avec une bonne nouvelle. Son support arrière, qui court sur toute la longueur de la machine, offre une belle flexibilité pour incliner l’écran à notre convenance. D’ailleurs, le jeu World Tour a fait de cette nouvelle spécificité un mini-jeu à part entière. Nintendo semble avoir bien compris que cette expansion accrue était un atout pour jouer confortablement en mode portable simplement en posant la console devant soi sur un support plat. Mais je vous déconseille de vous acharner dessus ; il paraît encore un peu fragile. Ensuite, il ne reste qu’à choisir sa manette !

Nintendo Switch 2 : Support et Joy-Con 2.
© Nintendo.

Des Joy-Con 2 bien plus confortables

La Nintendo Switch 2 propose des Joy-Con repensés. Grands et fins, leur forme épouse bien la paume et devrait convenir aux grandes mains. Les sticks sont faciles d'accès et souples. On espère seulement qu'ils ne seront pas excessivement victimes du fameux « drift » qui tue les manettes.

Les boutons, en revanche, sont plutôt rigides à l’appui, ce qui augure une fatigue plus rapide. Les gâchettes intégrées pour jouer avec un seul Joy-Con à l’horizontal sont quant à elles très discrètes au toucher, d’autant plus avec les dragonnes attachées. Pour autant, on aurait aimé qu’elles soient véritablement en relief pour être accessibles facilement. Malheureusement, le fait qu’elles ne dépassent pas sur la tranche est un compromis nécessaire pour leur nouvelle utilisation possible : le mode souris.

Nintendo Switch 2 : Joy-Con 2.
© Nintendo.

La grande nouveauté des Joy-Con 2, c’est qu’ils peuvent être posés sur la tranche afin d’être pris en main comme une souris d’ordinateur (mais sur un axe radial, ce qui pourrait faire une sacrée différence pour certains jeux). Au départ, ce n’est pas des plus naturels pour une joueuse manette comme moi. Le clic sur la gâchette traditionnelle demande un petit temps d’adaptation, puisqu’on a toujours en tête qu’il s’agit d’une manette avec laquelle on est habitué à valider des choix en appuyant sur les boutons du pouce. Mais une fois qu’on s’y fait, ça fonctionne à merveille.

La flexibilité est également à l’honneur avec cette prise en main. Comprenez par là qu’on peut utiliser les deux Joy-Con en même temps mais de façon asymétrique : chacun en souris, ou bien un seul et l’autre normalement, passer d’un usage à l’autre d’un coup… Là aussi. La spontanéité avec laquelle la console gère le passage d’une prise en main à l’autre fait mouche ! Nintendo a même pensé à permettre la jouabilité sur une surface plus molle, comme ses cuisses. Selon la texture du pantalon, ça fonctionne plus ou moins bien. Et même avec un jean noir, j’ai constaté que question réactivité, ce n’était pas l’idéal par rapport une table plane et un tapis de souris, qui restent le combo idéal.

Nintendo Switch 2 : Utilisation des Joy-Con 2 en souris.
© Nintendo.

Une autre subtilité des Joy-Con 2, c’est son système de vibration HD 2. Exit les rotations mécaniques, qui laissent place à un ressort décuplant les sensations permises. Là encore, j’ai pu en avoir un aperçu via le Welcome Tour. Une démo du jeu invite à secouer les manettes qui diffusent alors des vibrations imitant, au choix, le rebond d’une balle ou de petites billes, comme si elles étaient à l’intérieur-même de la manette. J’ai été impressionnée par la fiabilité des sensations. On sent que la manette DualSense de la PS5 en a inspiré certains chez Nintendo. Même si on ne retrouve évidemment pas les gâchettes adaptatives ici, on passe à un autre niveau de retours haptiques, plus nuancés et peu bruyants.

Enfin, il ne faudrait pas oublier le nouveau système d’attache des Joy-Con 2. Avec la nouvelle console, vous ne les glisserez pas sur la tranche, mais vous les emboîterez d’un coup grâce à un système magnétique. Pour les décrocher, il suffit d’appuyer sur le bouton prévu à cet effet. Cette nouvelle méthode est vraiment ergonomique, même pour les dragonnes. Pas besoin de forcer pour les détacher. Là, tout se fait d’un geste en instant et sans difficulté. Pour couronner le tout, cette technologie permet d’inverser les Joy-Con 2 de côté sur la console. Ils peuvent même être rebranchés à l’envers (dos au joueur). À voir si cela aura une utilité, mais ça pourrait donner des idées pour certains jeux, notamment les party games.

Nintendo Switch 2 : Attache magnétique des Joy-Con 2.
© Nintendo.

Autant de confort avec la nouvelle manette pro

Nous avons eu l’opportunité de tester la manette Pro de la Nintendo Switch 2 sur Mario Kart World. À ma grande surprise, elle m’a paru très légère avec ses 235 g et compacte, avec une largeur de 148 mm. Pour autant, la prise en main est très confortable. Pas d’inconvénient de lourdeur en main et on accède à toutes les touches facilement. Qui plus est, elle a un design arrondie et noir qui s'accorde très bien avec la console.

On regrettera seulement que les boutons fassent aussi « plastique » pour un hardware qui se veut de qualité supérieure. Ils répondent tout de même très bien. La fatigue est tout de suite moins présente dans le pouce sur un Mario Kart World qu’avec les Joy-Con 2. Les sticks sont également plus agréables, plus précis et offrent un véritable confort de jeu. Ce pourrait être l'accessoire à privilégier pour les gamers assidus.

La manette pro de la Nintendo Switch 2.
© Nintendo.

Des graphismes dignes de 2025 sur Nintendo Switch 2 ?

La Nintendo Switch 2 fait un bond technique non négligeable. Ne serait-ce qu’en portable, la résolution full HD en 1080p fait plaisir à l'œil. Un écran OLED n’aurait cependant pas été de refus pour une profondeur de couleurs plus saisissante. Mais sans faire la fine bouche, il faut reconnaître que l’écran LCD embarqué fait bien le travail malgré tout, notamment grâce à une taille de 7,9 pouces. Le confort visuel s’en trouve tout de suite accru.

C’est tout de même en docké, branché à un moniteur ou un téléviseur, qu’on prend la mesure de ce dont la machine hybride est capable. Cette fois, nous n’avons pas eu l’occasion de la pousser pleinement à 120 Hz, comme lors de notre première prise en main où Metroid Prime 4 était à l’honneur. Tout au plus, Welcome Tour nous a-t-il donné un léger aperçu grâce à un mini-jeu qui consistait à trouver la bonne fréquence d’affichage entre plusieurs propositions. À défaut, nous n’avons pas boudé notre plaisir face à un affichage 4K somptueux agrémenté du HDR. Mario Kart World donne une première idée des graphismes que pourraient afficher les futures productions first-party de Nintendo. Autant dire que c’est prometteur, surtout pour des pattes artistiques à la Zelda Breath of the Wild et son sequel.

Zelda Breath of the Wild : Comparatif Switch 2
Comparatif de Breath of the Wild. © Nintendo.

N'oublions pas enfin les performances en jeu qui laissent entendre un vrai gap par rapport à la précédente Switch. Les 60 FPS sont constants et n’ont pas souffert de ralentissements lors de nos parties de Mario Kart en solo. On ne peut qu’imaginer l’optimisation accrue des futurs jeux, notamment pour les derniers Zelda, y compris Echoes of Wisdom, qui souffraient de baisses de framerate régulières. Il sera d’ailleurs intéressant de réessayer ces titres de la précédente machine sur la nouvelle console. Ainsi, on pourra constater si, oui ou non, le software tient la route, surtout qu’on a déjà pu voir le résultat sur Zelda Breath of the Wild et sa forêt des Korogus, réputée pour ses chutes de framerate violentes.

Néanmoins, il ne faut pas non plus se leurrer. La Nintendo Switch 2 reste une console hybride et ne prétend pas à des performances extrêmees. On s’en est bien rendu compte en passant en multijoueur local sur Mario Kart World. Tout comme MK 8 Deluxe, le jeu ne supporte pas le 60 FPS pour des parties de 3 ou 4 joueurs en local. Passer d’une fluidité sans faille en mode solo aux 30 FPS, ça met un coup, surtout pour un jeu où la vitesse prime. Un entre-deux aurait été souhaitable, a fortiori quand il s’agit d’un des arguments de vente de la machine. Gardons toutefois en tête qu’il s’agit d’un jeu de lancement et que des optimisationspourraient arriver par la suite.

Nintendo Switch 2 Welcome Tour donne un avant-goût d’autres fonctionnalités

Entre le jeu, l’encyclopédie et la démo technique, Welcome Tour offre un tour d’horizon de la nouvelle console. On sent bien que le “jeu-démo” Astro’s Playroom est passé par là chez la concurrent. Le concept est un peu le même : donner un aperçu des fonctionnalités propres à la machine de manière ludique, mais tout de même plus didactique du côté de Big N.

Néanmoins, on peut reconnaître à ce Nintendo Switch 2 Welcome Tour de laisser entrevoir le potentiel pour la console. On a déjà évoqué les 120 FPS et les vibrations HD 2, mais d’autres mécaniques sont mises à l’honneur. Par exemple, si vous n’avez pas d'autres titres pour tester leur usage, un mini-jeu vous donne l’opportunité de passer les Joy-Con 2 en mode souris. Les différents quiz nous apprennent aussi que l’écran tactile multipoint peut gérer jusqu’à 10 doigts en simultané et que les vibrations, au-delà du retour haptique, produisent de légers sons différents. Ces deux derniers points font particulièrement gadget sur le papier. Mais, qui sait ? Certains développeurs pourraient en tirer parti avec ingéniosité.

Aussi, ce Welcome Tour nous permet de “visiter” la console comme s'il s'agissait d'une exposition. Nous déplaçons alors un avatar directement sur et à l'intérieur d'une Nintendo Switch 2 géante. C’est une façon comme une autre de découvrir les différentes parties du hardware. Par exemple, on apprend à situer le microphone si on ne l’a pas repéré nous-même sur notre machine. C'est aussi intéressant d'avoir les schémas des Joy-Con 2 sous les yeux pour comprendre comment les vibrations et le magnétismes sont implémentés.

En somme, ce ne sera pas LE jeu qui vous fera acheter la console. Néanmoins, Nintendo Switch 2 Welcome Tour a de quoi plaire aux plus curieux et aux plus scolaires des joueurs. Il aurait seulement mérité d’être intégré gratuitement machine dès lors qu’il sert de présentation. Même à 9,99 € sur l’e-Shop, l'expérience peut paraître chère pour ce qu’elle propose.

Nintendo Switch 2 Welcome Tour : Key art.
© Nintendo.

Quelques points à éclaircir pour la Nintendo Switch 2

Il reste encore beaucoup à appréhender sur la Nintendo Switch 2. Typiquement, les jeux testés ne nous ont pas encore permis de voir jusqu’où la machine peut aller en termes de performances. Il faudra voir à l’avenir ce que cela donne avec un catalogue de titres plus variés. Dans le même ordre d'idée, vous vous doutez que nous n'avons pas pu évaluer l'autonomie de la console en nomade. Rappelons que les estimations officielles tournent entre 2 et 6h30 selon votre façon de jouer.

Enfin, certaines fonctionnalités sont encore un mystère. Nous pensons notamment au GameChat (chat vocal intégré), au Share, aux cartes de jeu virtuelles ou même à la connectivité. En revanche, nous avons eu un très bref aperçu de la caméra officielle sur Mario Kart World. Difficile de vraiment jauger son utilité pour le moment. Toujours est-il que les quelques minutes avec nous ont amusé en affichant notre visage et celui des autres joueurs en local au-dessus de notre pilote respectif. C'est une manière rigolote de voir la réaction des autres quand on se double ou qu'on envoie une carapace bien placée. Au bout du compte, la Nintendo Switch 2 a encore bien des subtilités à dévoiler.

Nintendo Switch 2 : Photo de la console accompagnée de sa caméra dans un salon.
© Nintendo.

La Nintendo Switch 2, le dépoussiérage qu’on attendait tant

La Nintendo Switch 2 ne révolutionnera pas la formule, mais l’améliore à tous les niveaux. Plus élégante, plus confortable, plus puissante : elle coche toutes les cases qu’on attendait. Elle se montre moderne, sans pour autant renier son ADN de console hybride. Cela implique par conséquent quelques compromis techniques qui ne satisferont pas tout le monde. Néanmoins, elle intervient au bon moment pour se faire une place. Il ne lui reste plus qu’à faire pleinement ses preuves sur le long terme. Avec des jeux qui sauront tirer profit de toutes ses capacités, elle pourrait conquérir un public peut-être plus large, plus mature, voire un autre qui ne verrait pas l’intérêt de délaisser la première Switch.