On ne présente plus Genshin Impact. Le jeude miHoYo a frappé un grand coup sur le marché du MMORPG avec son style anime, son immense monde ouvert et surtout son modèle économique free-to-play. Malgré ses mécaniques gacha décriées, Genshin Impact a séduit par sa générosité, tant il est possible de profiter d’une belle aventure sans dépenser un centime.

Il paraît donc assez logique que dans le sillage du jeu aux 4 milliards de dollars générés, arrivent plusieurs concurrents qui tentent de tirer la couverture à eux. Après Tower of Fantasy, le dénommé Blue Protocol doit voir le jour en 2024 chez nous, lui qui est paru le 14 juin dernier au Japon. Nous avons eu l’occasion d’essayer le jeu développé par Bandai Namco avant sa sortie. Genshin Impact a-t-il du souci à se faire ?

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Un scénario palpitant ou secondaire ?

Notre session de jeu sur Blue Protocol a commencé de la meilleure des manières : nous avons eu droit à un magnifique opening anime réalisé par Ufotbale, qui n’est autre que le studio qui réalise les séquences anime de la licence Tales of… et qui travaille actuellement sur un anime Genshin Impact. Mike Zadorojny, responsable de la franchise chez Amazon Games, nous explique en interview que cet opening avait pour objectif d’immerger le joueur et de lui faire comprendre qu’il pénétrait dans un univers plein de vie. C’est réussi.

Avant de nous plonger pleinement dans l’aventure, nous sommes passés par l’éditeur de personnages. On constate que l’on peut changer beaucoup de paramètres, comme la couleur des yeux, la forme des sourcils, des iris : bref, les options de personnalisation sont particulièrement nombreuses. Vient ensuite un choix déterminant, celui de notre classe. Il en existe cinq dans Blue Protocol : le twin striker, qui se bat avec une hache dans chaque main, le keen strider, un spécialiste du soutien et du combat à distance avec son arc, le spell weaver, un puissant magicien, le foe breaker armé d’un immense marteau et enfin le blade warden, que nous avons choisi et qui est équipé d’une épée et d’un bouclier.

Nous constatons avec plaisir que dès le début du jeu, notre personnage nous fait profiter de sa jolie voix et pas seulement grâce à quelques onomatopées, mais bien en s’exprimant. Cela peut apparaître comme un détail, mais cet effort de Bandai Namco participe à l’immersion et au sentiment de ne pas contrôler une coquille vide comme c’est le cas dans de nombreux MMORPG. Mike Zadorojny confie que l'équipe de développement voulait faire sentir au joueur « qu'il était important dans l'histoire du jeu ». Il faut simplement souhaiter que le studio n’ait pas mis le paquet sur cette scène d’introduction afin de nous vendre du rêve pour ensuite rendre notre personnage muet pour le tout reste de l’aventure. En tout cas, ce début de jeu est aussi l’occasion de constater que l’animation des personnages est particulièrement réussie… sauf les mouvements de bouche, qui paraissent bien peu naturels et sont presque toujours les mêmes, peu importe la phrase ou l’intonation du locuteur.

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L’exploration pas vraiment emballante

D’ailleurs, les quelques minutes de dialogues dont nous avons profité ne nous ont pas permis d’en apprendre beaucoup plus sur le scénario au-delà de ce que nous savons grâce au synopsis, à savoir une quête de vérité sur notre identité et la volonté de sauver le monde Regnas en proie au conflit. Nous avons simplement fait la rencontre de Feste, qui s’est battu à nos côtés lors du premier affrontement du jeu dans de mystérieuses ruines. Nous reviendrons sur les combats un peu plus tard, car juste après ce petit morceau de scénario, la deuxième partie de notre preview nous a propulsé directement dans deux zones ouvertes du monde de Regnas : la vallée de Montegnor, une région minière en partie abandonnée et le plateau de Bahamar. Si ces environnements étaient plutôt étendus, il n’y avait rien de véritablement transcendant à découvrir à pied ou à dos de monture.

Pas de petits secrets à découvrir çà et là ou de mini-boss à affronter, seules quelques ressources qui traînent au sol nous ont fait dévier de notre chemin. On espère que Bandai Namco saura rendre l’exploration de Regnas plus palpitante sur l’intégralité de l’aventure et aussi mieux rythmée, étant donné que Blue Protocol n’est pas véritablement un monde ouvert. Les temps de chargement viennent couper votre exploration de temps en temps, ce qui le distingue de Genshin Impact, qui est un véritable open world. Surtout que le titre de Bandai Namco ne permet pas de planer dans les airs, contrairement à son principal concurrent, ce qui rend forcément la découverte du monde moins palpitante.

En tout cas, sur le plan graphique, le titre de Bandai Namco s’en sort très bien. Si les textures restent assez sommaires, les modèles des personnages sont réussis et la direction artistique est soignée. De nuit, nous avons encore plus apprécié la flore lumineuse et luxuriante de Regnas, mais également ses roches scintillantes et son superbe ciel étoilé.

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Des combats qui prennent une autre dimension face aux boss

Au-delà de l’exploration, l’autre composante essentielle du titre réside dans les combats. Dans Blue Protocol, le tout se révèle peut-être un peu trop classique. Il y a une touche d’attaque légère, une esquive et un saut qui consomment de l’endurance et des compétences (que l’on peut assigner à des raccourcis) qui dépendent de la classe de notre personnage. Si Blue Protocol intègrera bien un système similaire à celui des réactions élémentaires de Genshin Impact, nous n’avons malheureusement pas pu le découvrir ici, ce qui nous a finalement laissé une impression de classicisme assez regrettable. La jauge d’endurance n’apporte pas grand-chose, car elle se vide assez lentement, et surtout parce qu’on passe plus souvent son temps à bourriner et à déchaîner ses compétences qu’à prendre soin d’éviter les attaques ennemies, notre jauge de vie descendant, elle aussi, plutôt tranquillement (nous n’avons d’ailleurs pas pu choisir de mode de difficulté).

Au moins, si le tout se révèle assez rapidement répétitif face aux mobs classiques qui parsèment les différentes zones, les sensations sont déjà meilleures en multijoueur. En effet, nous avons pu nous lancer dans une mission de donjon depuis le menu afin de profiter du jeu à plusieurs grâce au matckmaking. Il faut avoir les yeux bien ouverts, car jouer à six comme nous avons pu le faire rend les situations parfois confuses à cause (ou grâce, c’est selon) de la pluie d’effets spéciaux liés aux compétences et aux magies. Malgré tout, il s’est révélé indispensable de les utiliser étant donné que la difficulté était au rendez-vous, surtout lors du combat de boss à la fin du donjon face à un énorme sanglier.

Entre ses attaques magiques de zone et ses charges puissantes, ce redoutable adversaire ne nous a pas laissé un instant de répit. La coordination était de mise pour profiter au mieux des buffs et des soins prodigués par nos compagnons. Face à un ennemi imposant affronté dans une arène vaste, nous n’avons eu aucun souci de lisibilité, ce qui est une très bonne chose. Ce combat vécu sur une musique épique était donc vraiment grisant (et très long), ce qui nous laisse espérer que les boss seront nombreux dans l’aventure.

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On l’attend… avec curiosité

Blue Protocol nous a donné envie de le découvrir plus en profondeur. En effet, la direction artistique du titre ainsi que sa mise en scène qui laisse entrevoir un scénario plutôt consistant font envie, comme le donjon que nous avons pu parcourir en multijoueur. En revanche, le jeu pourrait pêcher du côté de son rythme si l’exploration s’avère finalement peu intéressante, car pas assez récompensante ou s’il n’offre pas assez de donjons et de combats de boss pour nous pousser à exploiter au maximum l’optimisation de notre classe et le « team play ». Lors de cette preview, nous n’avons malheureusement pas pu découvrir le système de microtransactions de Blue Protocol, un élément important du jeu. Il faudra donc attendre de passer plus de temps sur le titre de Bandai Namco pour se faire une véritable idée de son potentiel.