Pendant les longues révisions qui ont précédé mes derniers examens, j'ai cherché des moyens de me détendre. Et je dois avouer, par expérience, que l'animation a cette faculté de vous reposer sans trop vous prendre la tête. Mais vous le savez bien, je suis assez monomaniaque et il me fallait quelque chose pour faire passer le goût habituel des shonens, qui bien que sympathiques, commencent à ne plus tellement me surprendre. L'âge, en somme.

Et c'est donc au détour d'une discussion entre les amis Snake_in_a_Box et Sirtank que j'ai donc décidé de me lancer dans Hellsing. Visiblement, l'échange était assez passionné alors, pourquoi pas ? Seul souci, je ne suis pas grand fan des histoires de vampires, zombies, créatures venues des Enfers et autres banalités qui se terminent en bain de sang. L'horreur, très peu pour moi.

Mais je dois avouer que l'animé m'a séduit. Vraiment. Et que j'ai pris un certain pied a admiré les monstres qui incarnent les héros de cette série. Petite précision avant de commencer, je ne parlerai que des anims', les mangas, c'est trop cher pour moi.




Je disais donc, Hellsing. Bande-dessinée de Kota Hirano paru dès 1997. Pour les détails techniques, je n'en sais pas plus. Ce que je peux vous dire, en revanche, c'est que les livrets ont fait l'objet de diverses adaptation. Un premier animé du même nom fut réalisé par les studios Gonzo, une série d'OAV dont le titre est accompagné d'un "Ultimate"  fait attendre son dernier épisode, secondée par une autre petite série, Dawn, dont je ne parlerai que très peu, du fait qu'elles relatent de manière assez minimaliste certains événements qui précédent les OAV ainsi que le manga, qui partagent la même histoire.

L'ambiance d'Hellsing n'est d'ailleurs pas si originale dans le fond. L'Angleterre est menacée. Plus précisément par les vampires et les goules, créatures qui semblent émerger d'un long sommeil et qui se font particulièrement actives depuis quelques temps. La tâche de protéger cette terre sacrée a toujours appartenu à une famille, une organisation héritière de la tradition des chevaliers anglicans, chargés de défendre la Reine et son royaume, Hellsing. Et cette dernière est dirigée par le dernier représentant de l'illustre famille, Integra Farbrook Wingates Hellsing (j'espère ne pas mâcher le nom), soutenue par une milice privée et par un démon vampire, Alucard, nosferatu aux pouvoirs inimaginables et occupé par la chasse aux êtres impurs que sont ces soi-disant vampires semant le chaos. L'animal est lui aussi accompagné d'une jeune policière, récemment convertie aux charmes de l'immortalité, Seras Victoria, désormais acquise aux services de Hellsing.

Ce postulat est présent sur tout les supports de l'Histoire. Le premier animé le respecte en partie avant de diverger lors de ses derniers épisodes vers un scénario original, ma foi, pas véritablement intéressant, peu développé et pas particulièrement stimulant. Je ne vous recommande donc que très peu l'idée de mirer les treize épisodes de la première série qui s'attardent sur une technologie capable de convertir les hommes faibles en monstres sanguinaires.




Le paradoxe, c'est que le background de l'OAV et du manga (similaire à 90%) est à mon humble avis plus cliché encore, voire plus mauvais. Car ce sont évidemment aux Nazis que l'Angleterre se frotte. Amusant, n'est-ce pas ? Non, honnêtement, tout cela sent bon le délire de jeunesse mais je dois avouer que ce n'est pas véritablement ça qui fait le sel de ce monde horriblement merveilleux.

Hellsing, c'est avant tout des personnages. Evidemment, on pense instantanément à Alucard, noble vampire totalement fêlé du casque, assoiffé de sang et de violence, extrêmement puissant, capable de nombreux tours propres à sa race élitiste. Entièrement dévoué à la famille de Integra, ce dernier est donc envoyé sur le terrain pour purifier du mal les territoires dirigés par des êtres qu'il juge tout simplement inférieurs. Oui, Alucard est un être dominateur, prétentieux, stimulé par le combat, masochiste et satisfait de se faire blesser ainsi que par le plaisir de tuer tout ce qui ne mérite pas de vivre selon lui.

Clairement, le personnage est une merveille. Complètement taré (je ne vois pas d'autres mots), habillé de rouge comme les émissaires du Pape, Alucard est une créature droite dans ses bottes, fidèle à des convictions qui n'ont jamais changées et ne changeront jamais, son immortalité lui confiant une connaissance que peu ont sur Terre. Néanmoins, une certaine amertume semble jaillir de ses paroles, lui qui semble quelque peu lassé de vivre. Cela ne l'empêche cependant pas de faire tourner en bourrique ses adversaires pour le bonheur simple de voir des créatures prétentieuses se casser les canines sur sa puissance. Son doublage est d'ailleurs d'excellente qualité, rien que pour sa prestation, je vous recommande de vous jeter sur n'importe format de Hellsing.





Le reste du casting n'est d'ailleurs pas moins bon. Seras, jeune vampire ne semblant pas encore s'accommoder de sa condition et ne pas accepter les avantages que lui accorde son sang. Integra, elle aussi, à l'image de son serviteur, est prête à tout pour parvenir à ses fins et est d'ailleurs plutôt bien accompagnée, son majordome Walter (surnommé Shinigami, Dieu de la Mort, rien que ça) étant lui aussi un combattant féroce et dangereux. Je n'oublierai pas non plus d'évoquer Alexander Andersen, paladin aux bottes du Vatican, tout aussi furieux que son rival vampire, doté lui aussi d'une force vitale importante et qui se bat à l'aide de se baïonnettes bénites destinées à détruire les ennemis de la Sainte Eglise catholique.

A l'image des personnages, les références diverses sont elles aussi intéressantes. Notamment à la religion. Si le sujet n'est pas particulièrement poussé et ce n'est pas un mal, les termes utilisés créent une atmosphère totalement décalée. Ne soyez donc pas surpris de découvrir l'existence d'une section XIII au Vatican nommée Iscariote (en référence à Judas) et de retrouver des reliques sacrées aux pouvoirs étonnants. La littérature n'est évidemment pas exclue, les liens avec Bram Stoker étant relativement évidents, tout comme avec l'Histoire, le tout formant un mélange assez savoureux entre sacré, vérité et fantastique. Mention spéciale à Schrödinger, chat incarnant la théorie du scientifique, dont l'explication me fascine encore au moment où j'écris ces mots.

Ce mélange ne serait d'ailleurs rien sans sa bonne dose de violence, le sang coule à flot dans Hellsing et la mort est un événement auquel il faudra vous habituer. Qui plus est, la série d'OAV offre des épisodes allant de 40 à 50 minutes, bien réalisés et bien animés et qui permettent surtout de profiter de la folie des nombreux personnages qui peuplent l'univers.

Je n'irai pas plus loin dans le développement mais il s'agit franchement pour ma part d'une très bonne surprise, bien que le titre dispose déjà une très forte réputation, n'hésitez pas à vous jeter les yeux fermés dans ce monde, je pense que peu d'entre vous seront déçus.