La licence Far Cry est devenue au fil des années, malgré ses nombreux détracteurs et nombreux opus, un incontournable d’Ubisoft. Chaque nouvel opus est toujours un petit événement impatiemment attendu par de très nombreux joueurs. Mais après Far Cry 4, souvent nommé Far Cry 3,5 et le très osé Far Cry Primal, cette licence ne tourne t’elle pas en rond et n’aurait-elle pas besoin à l’instar d’Assassin’s Creed de tout reprendre à zéro ?

 

Far Cry est une licence que je suis depuis un bon moment. Je fus tout d’abord impressionné par le premier opus (2004) que j’avais alors découvert sur PC chez un pote qui possédait une vraie bête de course. Je me rappelle avoir été bluffé et ébloui par le rendu graphique de ce jeu et par le dépaysement tropical qu’il offrait. Je poursuivais l’aventure plusieurs années plus tard avec Far Cry 2 sur 360. Celui-ci ne se déroulait pas sur une île paradisiaque mais en Afrique et nous promettait un dépaysement certain au pays des girafes et des éléphants. Une aire de jeu immense, des ennemis à foison, des armes et des pièges à gogo, mais une saloperie de malaria à soigner tous les quarts d’heure, des ennemis qui ressuscitaient comme par magie, des avant-postes rasés de la surface de la terre qui re-popaient par l’opération du Saint-Esprit… Un beau ratage question gameplay et fun… Un titre qui devint très vite pénible, lourd et chiant à souhait.

Far Cry 3, il faut bien le dire, nous surpris tous car les erreurs du deuxième opus semblaient avoir été comprises et mises de côté afin de nous offrir un excellent FPS et un très bon Far Cry. Une aventure qui nous mettait dans la peau d’un certain Jason Brody, fils à papa, insouciant, arrogant, buvant plus que de raison et dépensant sans compter… En virée avec ses potes dans une ambiance Spring Break, ces derniers allaient se souvenir de leur séjour pendant très longtemps… En effet l’attitude de ces derniers exaspéra un certain Vaas, psychopathe de son état, petit chef de guerre du coin qui ne trouva rien de mieux à faire pour s’occuper que de kidnapper Jason Brody, son frère et certains de ses amis. Après une évasion violente et meurtrière, Jason se retrouva seul au monde, livré à lui-même sur cette île tropicale perdue au milieu de nulle part.

Obligé et contraint de lutter pour sa vie et voulant sauver les siens, Jason trouvera de l’aide parmi certains locaux de l’île et apprendra bien vite à crafter comme un dingue, à dépecer tous types d’animaux comme un boucher en série et à buter ses ennemis aussi efficacement qu’un Rambo surentraîné. En plus de cette quête personnelle, vous essaierez par la même occasion de renverser la mini dictature en place, imposée par des pirates et mercenaires qui contrôlent les points stratégiques de l’île. Je garde de très bons souvenirs de ce jeu et je me rappelle avoir été étonné de tout ce qu’il proposait comme missions annexes, lieux à explorer, missions principales, assauts et prises de camps ennemis, escalades de tours, etc… Un jeu à monde ouvert riche, beau, immense, sublime et jouissif comme les équipes d’Ubisoft savent le faire quand elles ont le temps de peaufiner leurs jeux…

Les mécaniques de gameplay serviront ici de base et de mètre-étalon pour les opus suivants, à commencer par Far Cry 4. Opus qui nous proposait cette fois de laisser derrière nous les contrées tropicales pour nous faire découvrir et profiter de paysages grandioses au coeur du Grand Himalaya et de ses chaînes montagneuses s’étendant du Pakistan au Tibet. Le schéma scénaristique calqué sur celui de FC3 nous proposait d’incarner à nouveau un anti-héros, un certain Ajay Ghale qui devra survivre dans une région hostile dirigée d’une main de fer par le taré du coin : le psychopathe et roi autoproclamé Pagan Min.

Au programme : une map immense, du craft et du loot à gogo, des quêtes annexes à ne plus savoir qu’en faire et un scénario malheureusement assez pauvre… Et c’est vraiment cette redite dans le gameplay, cette impression d’une skin Tibétaine apposée à Far Cry 3 qui laissa nombre de joueurs sur la touche. Comme j’aime bien finir mes jeux je suis allé au bout de ce Far Cry 4, ce qui me procura tout de même pas mal de très bons moments malgré un sentiment de déjà-vu…

Alors que faire pour que cette impression de déjà-vu s’estompe et disparaisse ? Le changement d’époque et donc d’armes semblait être la meilleure solution, sur le papier en tout cas… Pour Far Cry Primal, exit les armes à feu, les véhicules volants, les camions ou bateaux, les grenades ou autres mortiers… Ici retour à l’Âge de Pierre, 10.000 ans avant notre ère… Nous y incarnions Takkar en pleine partie de chasse au mammouth. Cette dernière tourna vite au drame et se termina avec l'extermination du groupe de chasseurs, décimé par une attaque sauvage et meurtrière d’un tigre à dents de sabre.

 

Takkar se retrouve donc sans tribu et se voit confier la mission par son dernier compagnon agonisant, de retrouver le Pays d’Oros et d’autres membres de la tribu Wenja afin de prospérer à nouveau. Seulement voilà, de nombreuses embûches attendent Takkar dans sa longue et dangereuse mission. En plus d’une faune sauvage, brutale et extrêmement dangereuse, des tribus ennemies ont décidé d’anéantir une bonne fois pour toutes les Wenja… C’était sans compter sur nous, notre instinct de survie et notre férocité innée…

Alors que dire de cet opus préhistorique ? L’idée de départ était très bonne mais pour la première fois de l’histoire de cette licence je ne terminais pas un Far Cry. La raison, peut-être la sortie d’autres jeux que j’attendais impatiemment ou peut-être un sentiment d’ennui malgré cette très bonne idée de placer ce jeu à l’âge de pierre… De nombreuses fois je me suis promis de le reprendre et de le terminer… Peut-être que finalement Far Cry reste indissociable des armes à feu, gyrocoptères, véhicules en tout genre et explosions dantesques… Mais je ne désespère pas de m’y remettre un jour… Pendant ma retraite peut-être…

Refroidi par cette dernière expérience, pourquoi devrais-je alors craquer une fois de plus pour cette licence et pour Far Cry 5 ? En premier lieu les mini trailers qui ont fait leur apparition sur le net il y a plusieurs mois ont immédiatement suscités l’envie et la curiosité de tous. En tout cas des aficionados de la licence, dont moi bien évidemment. Dès le visionnage de ceux-ci et la découverte du contexte géographique de Far Cry 5 je me suis immédiatement cru dans les excellentes séries Banshee et Justified.

J’ai tout de suite eu envie d’y jouer et d’être le 27 mars 2018…

Chose faite il y a quelques jours... Enfin, j’allais pouvoir errer durant des heures en plein cœur du Montana, pays des Redneck et tarés congénitaux afin de me confronter à la secte survivaliste de Joseph Seed. Après quelques heures de jeu en solo et en coop je suis passé du tiède au chaud…

Première chose, la mise en place et le début de la campagne sont plutôt efficaces et plantent admirablement le décor d’une manière plus que convaincante. On est dedans en quelques minutes. Une introduction bien mieux foutue que celle de Far Cry 4 et le bad guy de cet opus, Joseph Seed est 1000 fois plus effrayant, taré et convaincant que ce pauvre Pagan Min sorti tout droit d’un rendez-vous raté chez le coiffeur. Joseph Seed et  son attitude d’illuminé et de gourou m’a tout de suite fait penser à David Koresh de part son discours et son groupe d’illuminés le suivant les yeux fermés. Je ne saurai d’ailleurs trop vous conseiller de regarder la série Waco avec Taylor Kitsch (VS Michael Shannon) qui y incarne brillamment ce gourou tristement célèbre.

 

Après l'intro de FC5, vraiment pesante, le jeu débute de la même manière que Far Cry 3 lorsque Jason Brody fuit ses geôliers en courant et à travers la jungle… Aïe… Puis la course-poursuite continue à bord d’une voiture, également poursuivi par les adeptes de Joseph Seed, terminant dans le fossé à l’instar du début de Far Cry 4… Ouch…

Là je crains le pire… Un bon vieux recyclage qui fait peur… Alors je sais très bien où je suis et où j’ai mis les pieds. Si j’achète un Far Cry c’est pour jouer à Far Cry… Mais ici le copier-coller est tellement flagrant que cela en devient dérangeant et fait perdre à ces "nouvelles" séquences toute intensité et tout véritable intérêt…

Mais à l’inverse des adeptes de Joseph Seed, n’enterrons pas tout de suite ce titre.

Après avoir été recueilli par une bonne âme qui nous armera et nous donnera de nouvelles fringues, nous voilà lâché dans la nature afin d’en faire baver la secte de Joseph Seed et d’en profiter pour délivrer nos collègues des forces de l’ordre retenus prisonniers, séparés, au quatre coins de la vaste map de Far Cry 5. Chose nouvelle pour cette licence est cette possibilité de customiser son avatar. Je n’ai pu m’empêcher de me faire la réflexion quant à l’intérêt d’une telle possibilité dans un FPS ? Peut-être que cette fonction, somme toute sympathique, prendra tout son sens et toute son ampleur dans le mode coop. En revanche si vous avez toujours été tenté par une coupe mulet ou tout autres coupes de cheveux et look improbable, c’est le moment de vous laissez tenter…

 

Une fois votre avatar customisé Redneck et une fois les premières missions remplies, vous voilà libre de partir de la petite île où vous avez fait vos preuves et appris quelques mécaniques de gameplay… Et c’est à ce moment que le jeu démarre vraiment puisque vous voilà libre d’explorer à l’envie ce vaste monde ouvert. Première chose qui saute aux yeux et malgré l’emploi du même moteur graphique depuis plusieurs opus, Far Cry 5 est vraiment très beau et l’immersion est immédiatement présente… Quel plaisir de se perdre dans cette campagne tout en croisant ours, couguars et autres bouseux belliqueux qui sont partis à votre recherche. La première fois que je suis tombé sur un lac avec un hydravion flottant à sa surface m’offrant ainsi la possibilité de m’envoler sur le champ, m’a conquis sur-le-champ. Piloter au dessus de cette région magnifique et pouvoir se poser en douceur sur un autre lac avec grande facilité est tout simplement jouissif. Le gyrocoptère de Far Cry 4 était déjà novateur et ultra fun, mais ici pouvoir piloter des avions, mon Dieu, quel pied total !

 

Far Cry 5 reste et demeure un Far Cry pur jus. Attaque de camps, chasse aux animaux sauvages, missions principales et annexes, fabrication de potions en récoltant des plantes et fleurs, arbre de compétences, boost des armes, etc… Pas de grandes surprises de ce côté là. Ce qui sauve cet opus, pour l’instant, c’est bien évidemment le lieu, le contexte survivaliste et sectaire qui est vraiment cool. Et puis se balader au cœur du Montana, aussi fictive soit cette région imaginée dans le jeu, fonctionne vraiment et donne envie d’aller continuellement de l’avant. 
La difficulté me semble un poil plus importante que dans les précédents oups, pour lesquels j’avais le souvenir d’une balade de santé. Même si l’IA est souvent à la ramasse, j’ai réussi à crever très facilement. Sans doute est-ce le début du jeu et n’ayant pas fait trop grimper mes compétences, ceci explique peut-être cela. L’autre feature fort sympathique que l’on avait déjà dans Primal, est la présence de partenaires qui vous escorteront lorsque vous les sauverez et si vous en avez envie. Mais surtout être escorté par le chien boomer, libéré par vos soins est un plus qui fonctionne vraiment. Aucune idée de savoir si ce chien, ou plus tard votre couguar (et non cougar) ou votre ours peuvent mourir ou pas…

  

Quant au mode coop que nous réserve-t-il ? Je n’avais absolument pas fait le mode coop de Far Cry 4 par manque de temps. Mais cette fois je me suis laissé tenter. Effectivement buter des survivalistes ou membres de la secte de Joseph Seed à deux est vraiment, vraiment fendard. Sachant que l’hôte à droit en plus à un partenaire contrôlé par la console. Lors des attaques en coop nous sommes donc 3. Autant dire tout de suite que nous avons laissé de côté ce partenaire virtuel pour nous concentrer à deux sur l’organisation de nos attaques coordonnées. Pour le coup cela fonctionne super bien et les fous rires sont de la partie. Pouvoir se battre à deux, circuler à bord de véhicules fonçant à fond de balles au travers des barrages ennemis ou encore chasser en duo est un plus indéniable et contribue à augmenter de manière significative le plaisir procuré et la durée de vie du titre. Un mode coop incontournable!

Je ne pourrai pas vraiment vous parler du mode Arcade n'ayant pas posé mes mains dessus à l'heure où j'écris ces lignes.

Pour conclure, le contexte géographique et la secte de Joseph Seed sauvent ce titre. Toujours plaisant à jouer, Far Cry 5 n’en demeure pas moins un Far Cry pur jus avec ses avantages et inconvénients. Pour l’instant je m’amuse comme un dingue et c’est bien là ce que j’attends de ce titre et de cette licence. 
Mais attention pour la suite ! Le contexte, même s’il pourra être démentiel, ne sauvera peut-être pas le 6e opus si les équipes d’Ubisoft ne se remettent pas en cause comme ils l'ont fait et réussi de fort belle manière avec Assassin’s Creed Origins. En attendant, ne boudons pas notre plaisir et pourchassons Joseph Seed et ses sbires afin de les envoyer en Enfer une bonne fois pour toute !