« Je
suis Iron Man ». Voilà comment Tony Stark clôturait
la première adaptation au cinéma d'Iron Man, l'homme de
fer, qui avait su séduire son public, notamment grâce à
un personnage (brillamment interprété par Robert Downey
Junior) qui sort complètement des sentiers battus grâce
- ou à cause de - à son narcissisme avancé
et à une adaptation fort inspirée qui a su rendre le
comics plus actuel.

 

Deux ans plus tard, la majeure partie de l'équipe
(Terrence Howard laissant sa place à Don Cheadle) rempile pour
une suite attendue. Tony Stark est de retour, plus égocentrique
que jamais. Six mois après les événements du
premier épisode, Tony Stark est le citoyen américain le
plus médiatisé et aussi le plus armé des
Etats-Unis. Les autorités américaines réclament
que Stark fasse part de ses avancées technologiques à
l'armée et qu'il rende son armure.
Comme vous le savez,
Iron Man est vital à Tony Stark, le noyau énergétique
qu'il s'est implanté en guise de coeur est aussi la source
d'énergie de l'armure de fer high-tech. Toutefois c'est un
Tony Stark rendu malade par son coeur synthétique que l'on
retrouve dans cette seconde itération d'Iron Man. Il lui faut
trouver un substitut, sans lequel ce qui l'a sauvé le tuera.
Iron Man est en passe de devenir une institution mondiale qui a
enfin réussi à apporter une paix internationale.
Cependant, les fabricants d'armes de tous horizons convoitent la
technologie de Stark et vont tout faire pour dépasser leur
prédécesseur. Là où les fabricants
ordinaires ont au moins vingt ans de retard, un ingénieur
russe du nom d'Ivan Vanko alias Whiplash (Mickey Rourke,
particulièrement inexpressif et dont le « I want my
bourde » est un exemple pour tous les fanatiques de
l'accent russe...) va réussir à faire vaciller le
monopole de Stark et se placer en némésis pour ce
second épisode.

Là où Iron Man, en sa
qualité de première adaptation, se devait de ne pas
trop perdre les spectateurs et de planter un décor solide, on
sent que Jon Favreau s'est laissé emballer par les
perspectives scénaristiques qu'offre la licence Iron Man. Iron
Man 2 amène toujours plus d'action, d'effets spéciaux,
de traits d'humour, de personnages que le premier. On saluera cette
volonté, peut être moins sa mise en oeuvre. En effet, le
scénario d'Iron Man 2 fourmille de petites pistes annexes qui
ne sont pas résolues durant le film. De nombreux personnages
intéressants apparaissent sans être forcément
nécessaires à la trame du film dont il est
question.
Cette démarche apparaît plus comme la
préparation d'un Iron Man 3 qu'une véritable nécessité
pour Iron Man 2. Pensons évidemment aux personnages de
Scarlett Johansson et de Samuel L. Jackson qui, sans être
incontournables dans le film, anticipent clairement une suite
prochaine. En l'état actuel des choses, cela laisse plus une
sensation d'inachevé chez le spectateur avide d'en savoir
plus.

On se souviendra donc plus d'Iron Man 2 pour son côté
« toujours plus fort » -très courant
lorsqu'il s'agit de faire une suite - que pour son scénario.
Mais finalement, qu'attend-on d'un film comme Iron Man 2 sinon une
débauche d'effets visuels? Peut être un peu plus de
maîtrise des pistes scénaristiques même si
l'intention de lier tous les épisodes de la saga entre eux ne
peut être que louable. On a toutefois grand plaisir à retrouver ce cher Tony Stark, toujours aussi irritant, et on attendra avec impatience le troisième épisode.

Mordraen