2007, la génération était à peine lancée que nous arrivait déjà un chef d'oeuvre : Bioshock, signé Irrational Games que nous connaissions jadis pour les étranges System Shock. Annoncé très en amont avant qu'il ne voit le jour, Bioshock a mis le temps pour arriver, mais au final, son aura est même encore palpable au jour d'aujourd'hui, car il s'agit ni plus ni moins que de la première véritable révolution du First Person Shooter. Beaucoup disent qu'après Doom, Half-Life fut le nouveau symbole du FPS moderne à son époque. Tout comme d'autres, moi y compris, affirment haut et fort que Halo fut le graäl du FPS qui vint juste après. Certes certes mes amis, mais après tout, ces jeux, bien qu'excellents, n'ont pas non plus révolutionné ni transcendé le concept du genre. Et pourtant, c'est ce qu'a fait Bioshock, lui... L'arrivée au phare au début du jeu, la descente sous les mers en batisphère sous les sermonts utopiques d'Andrew Ryan, les combats contre les Big Daddy... Tous ces moments tous plus mythiques les uns que les autres témoignent tout d'abord que Bioshock a su exploiter comme jamais la vue à la première personne, afin d'en faire naître une immersion aussi profonde et riche en émotions que l'est la cité dystopique sous-marine de Rapture, que l'on arpente tout au long de l'aventure. Mais ils rendent également compte de la grande richesse ainsi que de l'originalité folle de l'univers du jeu. Univers dêchu, violent, sarcastique et porteur des vestiges d'un lourd passé (que le joueur découvre lentement mais sûrement, pièce par pièce via les enregistrements radio ou même en l'état des décors laissés à l'abandon et littéralement métamorphosés par la folie humaine), mais qui paraît paradoxalement d'une beauté à s'évanouir, à travers les courbes sophistiquées de son architecture, et les couleurs chaleureuses de son design typé années 50, que même l'ami Jules Vernes n'aurait pu aussi bien imaginer (mêler ce type de style à une ambiance sous-marine steam-punk c'était quand même vachement bien trouvé). Très axé sur les scripts, l'aspect narratif et l'exploration du joueur, Bioshock  délaisse donc volontairement le côté shooter qui a pourtant toujours fait l'épine dorsale des FPS classiques. D'ailleurs, on ne fait pas que manier une arme, mais également des plasmides, des pouvoirs magiques en somme, ce en vue de tenter des approches tantôt plus réfléchies et ingénieuses, tantôt plus discrètes pour éliminer les ennemis. Bref, des approches qu'un joueur de FPS n'a pas encore l'habitude de calculer. Je pourrais bien entendu faire également mention de la qualité de la bande-son, de la narration, ou même de la relation assez informelle qui existe entre les ennemis du jeu et le joueur, lorsque ce dernier doit par exemple décider de s'attaquer à un Big Daddy alors qu'il ne demandait rien, ou encore lorsqu'il tranche entre le "sauvetage" ou "l'achèvement" des Petites Soeurs. Ou même encore de l'étrange sensation d'humanité qui se dégage de nos principaux adversaires les "Chrosomes" qui contrairement aux habituels strums des autres FPS, n'ont rien de robotiques, mais semblent véritablement dôtés d'un esprit, ce qui change alors du tout au tout l'impact qu'ont nos meurtres durant le jeu. Mais s'en m'attarder, je résumerai en disant que Bioshock a marqué cette génération pour deux raisons : primo, le monde génial de Rapture imaginé par ses créateurs y prend effrayamment vie de par sa crédibilité, et deuxio, pour la première fois, un FPS a la pertinente volonté de rappeler à tous que l'immersion se doit d'être le premier objectif visé par le genre, avant quoi que ce soit d'autre. Et dire que j'ai découvert ce jeu en jouant à la démo sur le Xbox Live... Je peux vous dire que ce moment où on entre dans la tour éclairée par la lueur de la Lune, et qu'on découvre ces statues "à la Metropolis" tandis que les lumières s'allument au fil de nos pas, je m'en souviendrai toujours, encore plus que la descente en batisphère ! Pour ce qui est de Bioshock 2, la qualité était toujours au rendez-vous même si l'effet de surprise n'était clairement plus là. Mais le premier reste bien au-dessus. J'espère sincèrement que j'aurai l'occasion de placer Bioshock Infinite dans mon top, en bonus ou autre, peu importe. En tout cas de ce que j'en ai vu, c'est très bien parti pour...