F-ZERO GX, sorti en 2003 sur GameCube, a traumatisé des milliers de joueurs... Tout d'abord dès l'écran de démarrage avec les noms SEGA & Nintendo accolés ensemble ! Vous imaginez : les frères ennemis des jeux vidéo associés pour sortir un titre ensemble ! Ensuite parce que ce jeu est d'une difficulté infernale...

La série F-ZERO, imaginée par Shigeru Miyamoto, a toujours été une série à part dans l'univers de Nintendo. Pensée comme une démonstration technique des capacités de la Super Nintendo, elle s'avèra être un bijou de jouabilité et d'emerveillement pour les joueurs. Dans l'ombre de Super Mario World, elle devint une référence dans le domaine du jeu de course futuriste, après un second opus sur Super Famicom (via Satellaview, c'est d'ailleurs plus une extension qu'un nouveau jeu) , c'est tout logiquement qu'on retrouva F-ZERO sur Nintendo 64, sur Game Boy Advance puis sur GameCube.

De l'avis général, F-ZERO GX est une pure merveille.

Nintendo a demandé à SEGA de lui concocter un jeu exploitant les capacités du GameCube et l'objectif est atteint. C'est un peu normal, SEGA et les bons jeux de courses, c'est une longue histoire...

Amusement Vision (ex-AM-4), studio dirigé par Toshihiro Nagoshi (le monsieur à l'origine des circuits de Daytona USA), a réalisé une pépite graphique, donnant un indéniable coup de fouet à la série. L'impression de vitesse est sidérante et la jouabilité répond admirablement bien. Un résultat surprenant quand on sait que le moteur utilisé est celui de Super Monkey Ball. Qui plus est le jeu se voit gratifié d'une multitude de modes dont un mode story assez sombre (toute proportion gardée, on est sur Nintendo).

Cerise sur le gâteau, vos parties peuvent être sauvegardées sur carte mémoire pour être rejouée sur borne d'arcade. En effet, SEGA, Nintendo et Namco se sont associés pour créer le Triforce, un système d'arcade basé sur un Gamecube. Objectivement le grand gagnant dans cette affaire c'est Nintendo qui récupère ensuite les jeux sur sa console. Namco et SEGA y trouvaient tout de même leur compte avec un système peu onéreux à fabriquer. Et puis peut-on vraiment dire non à Nintendo ? Surtout quand ce dernier annonce que son Gamecube va tout déchirer, qu'il va plaire aux gamers et qu'il va réduire la PlayStation 2 en cendres (voir mon article sur Rogue Leader).

Si le contrat est rempli, le constat final est amer : Toshihiro ne gardera pas un bon souvenir de son expérience avec Nintendo (lire l'article du GameBloggueur Manga à ce sujet). Shigeru Miyamoto était très exigeant et bridait la créativité d'Amusement Vision. Mais surtout le jeu n'a pas trouvé son public : moins d'un million d'unités vendues ! La faute à une difficulté qui a freiné les ardeurs des novices. Même si le jeu reste abordable (je joue d'ailleurs en mode débutant dans la vidéo et je termine premier sans aucun entrainement), il se révèle être rapidement exigeant, ne pardonnant aucune faute. Quant au mode story, il est très difficile avec des objectifs à atteindre qui semblent irréalisables.

Néanmoins on prend toujours autant de plaisir à y revenir de temps en temps et c'est ce que je vous propose avec ce petit Speed Test...