En fouillant, une nouvelle fois, ses fonds de tiroirs, on retrouve de drôles d'antiquités.
Tombant nez à nez avec Animatrix une première fois, cette fois ci c'est Patlabor 1 & 2. Les jaquettes précisent que c'est Mamoru Oshii, monsieur Ghost In The Shell et scénariste de Jin-Roh, la brigade des loups, à la réalisation. Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me donne envie.

Mamoru Oshii

Ne connaissant rien à l'anime des studios Deen et Toei à la base de la licence, je vais éviter de m'étendre sur l'origine de Patlabor. Sachez qu'au vu du succès de cette série, un manga est apparu sous la plume de Masami Yuki. Moi, tout ce que je connais de la bête, c'est des épisodes picorées au hasard de ma « jeunesse ». Si j'ai la chance de voir l'intégral un jour, on fera un article qui poutre (ou pas) sur la série, promis. ;)


Masami Yuki

Pour en revenir à nos moutons...électriques (on parle de science fiction, oui ou Schnapps ? ^^'), un truc m'a fait marrer.
Au verso des boîtiers MANGA MANIA DVD cheap dont je suis l'heureux propriétaire, on s'aperçoit qu'une même image est utilisée pour illustrer les 2 films. C'est certainement une erreur en provenance direct des clampins de Manga vidéo. J'ose espérer que Patlabor 2, c'est pas Patlabor avec les scènes montées au pif. Ce serait une première. =D

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Dans un futur proche à Tokyo, les Labors (« labeur » en anglais) sont des machines à la pointe de la technologie. Loin d'être svelte, le Labor type à l'allure d'un véritable tank sur pâtes. Peu maniable, gros mais puissant, il sert l'homme dans le bâtiment voir à des fins militaires.
Il faut noter qu'aucun de ces robots n'est autonomes, ils ont constamment besoin d'un pilote pour fonctionner. Constamment ? Et non, comme vous pouvez vous en douter, certaines de ces cochonneries mécaniques tombent parfois dans « une rage » inexplicable, causant ainsi de gros dégâts matériels dans la ville.

Pour empêcher ce genre de désagrément, une unité policière composait de méchas, appelée Patlabor, est envoyée sur place. Loin de ce que je m'imaginais, ce ne sont pas des cow-boys : ils tentent d'opérer le plus calmement possible, sans faire de victime. L'équipe de la seconde division que l'on suit, dont les noms m'échappent totalement à l'heure où j'écris ces lignes, est assez hétérogène. Il y a le héro intélo, sa « copine » courageuse, le taré qui fonce dans le tas, etc. Ils sont ni beaux, ni classes, ni charismatiques ou je ne sais quoi, ce sont de « simples flics ».

D'ailleurs leur boulot n'est pas forcement palpitant. Durant le film, vous verrez à tout casser 3 scènes d'action entre méchas. Certains seront tenter de crier au scandale car quand on parle de robots géants, on veut, en tout logique, qu'ils se mettent sur la gueule. Mais non, Patlabor c'est avant tout un thriller avec de l'enquête et de la discussion. Surtout que la provenance de ce dérèglement chez certaines machines n'est pas évidente.
Ainsi, on prend un vrai plaisir à suivre ces gaillards qui peuvent être à des années lumières de la solution. Loin d'être des dégourdis, ils cherchent à tâtons, avec plus ou moins de succès et en faisant plus ou moins de conneries, la raison de cette « rage » mécanique.

Précisons que les pistes exploitées par la police peuvent être difficile à approfondir lorsque les grandes industries mettent leur grain de sel. Particulièrement quand ces entreprises mettent à jours la majorité des systèmes d'exploitation de ces monstres d'acier. Sans oublier qu'en parallèle, le Japon, avec le projet Babylone, continue d'étendre ses terres à l'aide des Labors. Autant dire que les riches financiers de la robotiques ne souhaitent pas que l'enquête prouve une possible défaillance des machines.

En ayant vu tenant et aboutissant, je peut vous dire que le mystère vaut le coup d'œil. Surtout que, comme à son habitude, Mamoru Oshii joue énormément sur la symbolique. Il n'hésite pas à faire un peu de théologie, désarçonnant un peu les moins initiés d'entre nous (comprenez par là, moi).

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Appréciation : Plus intelligent qu'il n'y parait.
Pour résumer, Patlabor est un film surprenant doté d'un scnénar malin, sympatosh à découvrir. Cependant, il pèche, selon moi, à cause de son âge. Il date de 1989 et ça se sent, les personnages sont détaillés mais sans plus, l'animation n'est pas exemplaire puis il y a aussi un léger soucis de rythme en comparaison à ce que l'on fait maintenant.
En clair, si vous chercher de l'animation qui déchire et des fights de la mort, passez votre chemin. Ce n'est pas le propos de ce film qui est avant tout un « techno-thriller » bien foutu. Malgré les réticences que j'expose, j'ai pris du plaisir. A l'occasion, maté le, ça reste de la bonne came même si j'en consommerais pas quotidiennement. ;)

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Se déroulant toujours au Japon, Patlabor 2 fait suite directement au premier. Une fois n'est pas coutume on suit l'équipe de la seconde division, plus spécifiquement Gotoh, le capitaine de cet brigade (yep, un nom de retenu \o/). Sauf que là, le danger ne vient plus des machines. Pour varier les plaisirs, on a affaire à une réelle machination commanditée par un comité secret dirigé par un « grand michant » (Je ne dirais pas son nom :P). Marqué par le destin, un peu taré et adepte de la philosophie de comptoir, il veut mettre à mal la sécurité du pays. Pour quelles raisons ? Comment ? Quand est ce qu'on mange ? Y'a du poulet au menu ? Vous imaginez bien vous trouverez les réponses en regardant l'anime. ;)

Sachez que l'intrigue est beaucoup plus politique, plus internationale, plus complexe, avec une histoire qui peut changer du tout au tout d'un instant à l'autre. J'ai dû perdre un paquet de neurones en tentant d'intellectualiser la situation et de suivre la réaction de chaque personnage. Il faut donc se concentrer sur les dialogues afin d'éviter l'égarement mental en cours de route.
Pour ma part j'ai eu un peu de mal à tenir le rythme. Avec franchitude (Ségolène, elle est pour toi celle-là), j'ai l'impression que l'action des politiciens, de l'armée et de la police n'est pas cohérente.

Tout du long, le Japon ne fait que se vider des chargeurs dans le panard. Certes, on nous parle de corruption des institutions, du gouvernement, etc. On est d'accord mais je continue de trouver que certains événements, bien qu'ils soient d'importances, ont des conséquences justes abusées. Il se peut que ça soit explicable mais que je suis totalement passé à côté, c'est possible. ^^

L'autre déception vient de l'affecte avec les protagonistes : je me suis exclusivement attaché à Gotoh. La majorité des autres membres de la Seconde division passe au troisième plan, on en parle 10 minutes au début et on les retrouve à la fin. Merci, au revoir.

Attention, j'ai beau me plaindre, Patlabor 2 est une œuvre intelligente. Oshii va jusqu'à nous remettre en question, nous poussant à réfléchir à des sujets comme la guerre juste, la paix injuste, les conséquences de la 2éme GM, etc. Ce n'est pas révolutionnaire cependant la thématique est la bienvenue.

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Appréciation : Kiffant car malin.
En me relisant, on a l'impression que je n'ai pas aimé. C'est faux, j'ai passé un bon moment. Puis au niveau de la rétine c'est plus fluide, plus jolie, plus détaillé, plus de plus quoi. Le soucis, c'est que j'ai vraiment été abasourdi par ce qui se déroule. Je vous conseil de le mater pour m'expliquer quelques éléments qui ont du me passer au dessus du citron.
'Fin, mettons les petits tracas de côté, il faut admettre que l'on nous donne de quoi méditer. Et ça, c'est bien !