C'est en fouillant mes fonds de tiroirs que je suis tombé sur Animatrix. J'ai un peu hésité à le regarder une nouvelle fois, surtout parce qu'il n'y a pas que du bon. Mais je l'ai quand même fait, pour vous ! Il est aussi probable que je ne savais pas quoi faire de mon « aprèm ». ^^''
Alors c'est quoi ce bidule ? Ce bidule c'est 9 courts-métrages d'animation sorti en 2003 sur l'univers Matrix. Vous voyez, le film des amoureux de cuir crée par les frères Wachowski, Lana et Andy. Pour rappel, il n'existe qu'un vrai Matrix, la suite n'est que prostitution de licence.


De gauche à droite : Laurence et Andrew Wachowski

Bref, je reprend. La particularité de ce DVD c'est que les 9 « épisodes » sont des expériences uniques. Comprenez par là qu'ils peuvent être visionnés dans n'importe quel ordre car ils ont chacun une empreinte visuelle, une histoire, des musiques (parfois) et des personnages différents.
Ce qui est assez surprenant c'est de constater la vision de chaque réalisateur, qu'il soit américain, japonnai ou coréen. En particulier, il est rafraîchissant de voir de l'animé pour une production cinématographique étasunienne.


Trailler d'Animatrix avec la grosse voix qui spoil

Pour bien faire mon travail d'analyse, je vais exprimer mon ressentie sur l'ensemble des œuvres. Après, ce n'est que mon avis, je fais mon possible pour être objectif mais j'ai des limites. =)

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Dernier vol de l'Osiris

Critique graphique.
C'est avec ce court métrage en image de synthèse que l'on nous fait débuter l'aventure Animatrix. Visuellement, c'est de la CG qui tache, faut dire que c'est Square USA qui bosse derrière. Quant à la réalisation, Andy Jones met les mains dans le cambouie, un illustre inconnu qui ne bosse plus que sur des effets spéciaux. Il est à l'œuvre sur Titanic, Godzilla, Final Fantasy, les créatures de l'esprit, I-Robot, Superman The Returns ou Avatar. Autant dire qu'il réalise par défaut.


Andy Jones et son pote Oscar pour Avatar.

Critique scénaristique.
Rien d'exceptionnel, c'est basique, sans originalité. On commence par nous montrer un combat totalement nanardeux dans une salle d'entraînement virtuel entre Jue, une jolie asiatique et Thadeus, un noir musclé. En réalité, ils sont train de patrouiller à bord de l'hovercraft Osiris jusqu'au moment où ils tombent sur les Sentinelles, les gros trucs mécaniques avec pleins de tentacules. Grosso modo, c'est très ressemblant à Matrix, même trop. Pas inspiré, pas terrible.

 

La seconde renaissance (2 parties)

Critique graphique.
Cette fois, il s'agit d'un anime classique, une production japonaise du Studio 4°C. On retrouve Mahiro Maeda, il a travaillé sur le design de certains anges pour Evangelion ainsi que pour Hayao Miyazaki en tant qu'animateur. Je trouve le dessin assez classique, vraiment soigné, les couleurs bien choisies et l'animation fluide. C'est le plus gore des « mini-films » d'Animatrix mais ce n'est pas non plus du déluge d'hémoglobine.

Critique scénaristique.
C'est le prologue, expliquant comment les machines se sont révoltées face aux humains. On ne se concentre pas sur la vie d'un citoyen lambda mais bien sur la société humaine et son anéantissement. Vous saurez aussi pourquoi les humains sont transformés en pille et pourquoi il fait constamment nuit noire. Pour ma part, je suis un peu déçu par le scénario. Sans vouloir trop « spoiler » je trouve la réactions de nos sembables particulièrement idiote. 'Fin, vous allez me dire que c'est une fiction et vous avez complètement raison. Au final, sympa mais sans plus.

 

L'Histoire de Kid

Critique graphique.
Aux manettes on retrouve le Studio 4°C sauf que c'est Shinishiro Watanabe (voir Cowboy Bebop) qui réalise. La pâte artistique est particulière, le dessin est extrêmement crayonné, on croirait voir une BD qui prend vie. Les corps sont intentionnellement déstructurés quand ils bougent, donnant une impression de vitesse grisante. Pour résumé, c'est agréable à l'œil.


Shinishiro Watanabe

Critique scénaristique.
C'est une référence au premier film Matrix. On retrouve un gamin, Karl Popper, seul dans sa chambre qui tape sur un clavier. En se « baladant » sur le net, « l'extérieur » le contact avec un message dans le genre « il y a de la réalité dans tes rêves, et des rêves dans ta réalité ». Le lendemain à son école, les agents débarquent, il se met à courir. Je ne vais pas divulguer la fin, sachez juste que même si l'histoire ne casse pas 8 pâtes à un canard unijambiste, c'est plaisant.


Programme

Critique graphique.
Réellement plus rigide que les précédents court-métrages, il est aussi moins coloré. Les artistes du studio Madhouse ont joué sur le minimalisme du décor pour incorporer des personnages qui semblent imposants. A la réalisation c'est Yoshiaki Kawajiri, le mec qui a fait Vampire Hunter D : Bloodlust. Je suis assez déçu de voir un boulot "aussi moyen" pour un gars comme lui.

Critique scénaristique.
La majorité du court-métrage se passe dans une reconstitution numérique du japon féodale. Dans ce monde, un combat s'engage entre un gus qui a trahi les siens pour s'allier aux machines et sa copine. Sa copine, pas contente, veut lui péter la gueule. Je n'ai pas franchement de problème avec le scénario, c'est surtout l'aspect graphique que je ne supporte pas. Les goûts et les couleurs, bla bla bla...


Record du monde

Critique graphique.
Il s'agit aussi d'une œuvre de Madhouse. Encore plus hardcore que le précédent au niveau des décors et des couleurs, on se contente vraiment du minimum. C'est loin d'être un mal car le niveau de détail est parfois affolant, ce manque de couleur et de décor permet alors de faire ressortir les protagonistes. D'ailleurs, les personnages sont méga volumineux, on voit leurs muscles en mouvement se tendre à travers leur peau. Bluffant ! En le revoyant, je me suis dit que ça ressemblait pas mal à Afro Samuraï. C'est logique, c'est Takeshi Koike le réalisateur. Ce dernier avait déjà officié pour le petit passage animé dans le premier Kill Bill.


Takeshi Koike

Critique scénaristique.
Un coureur de fond accusé de dopage veut prouver au monde qu'il est le meilleur. Sur une course, il se donne à fond et va alors se réveiller de la matrice tant son corps s'affranchit des limites de la pesanteur. C'est un scénario simple accompagné d'une mise en scène parfaite. Un de mes coups de cœur.


Au-delà

Critique graphique.
Je ne sais pas trop quoi dire sur ce « segment ». C'est le Studio 4°C avec Koji Morimoto à la réalisation. C'est très propre, de la jolie animation pour certains effets en particulier mais à part ça, rien qui permet à cette production de se démarquer des autres.

Critique scénaristique.
Une jeune fille perd sa chatte (pas de blague salace les gars) et part à sa recherche dans une maison hantée. Parlons plutôt d'une maison « bugée » car l'on se trouve dans la matrice. Le début est très calme, tellement que j''avoue que ça ne m'a pas intéressé. A dire vrai je me suis presque ennuyé.


Une histoire de détective

Critique graphique.
En temps normal je ne suis pas un putain de fanboy, mais comment j'ai kiffé cette « épisode ». Pour pas changer, c'est encore le Studio 4°C avec Shinishiro Watanabe. Graphiquement, on est en plein dans un polar en noir et blanc. L'image granuleuse fourmille de détails et gagne des couleurs chaudes sur quelques éléments. Le rendu est juste classe !

Critique scénaristique.
Les agents ne sont pas foutus de retrouver une hackeuse du nom de Trinity, par conséquent il demande l'aide d'un détective pour la rechercher. Tout se passe dans la matrice sauf que l'univers est totalement différent des films des Wachowski. En effet, ce n'est pas contemporain à notre époque, c'est l'Amérique des années 30/40 mais avec l'ajout des ordinateurs. C'est
une bonne surprise.


Matriculé

Critique graphique.
Alors là, ça a le mérite d'être peu commun. C'est la studio coréen DNA qui s'y colle avec Peter Chung à la réalisation. Faut préciser que je n'aime pas l'univers,  ni la gueule des personnages. Puis un moment t'as un tripe sous LSD avec une explosion d'effets lumineux qui te donne envie de vomir. Précisions que ce n'est que mon avis, ce n'est pas horrible mais je déteste l'esthétisme.

Critique scénaristique.
Un groupe de résistants aux machines reprogramment des robots en passant par un monde virtuel complètement déjanté. Je n'accroche pas à l'idée de modifier le software de créatures cybernétiques par une interface délurée, je trouve ça vraiment louche. C'est le dernier « segment » et je finis pas sur une bonne impression.

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Appréciation : Inhabituel et rafraîchissant.
Au final, Animatrix, c'était de la bonne came. Je vous recommande de l'acheter, direction Amazon. Il n'y a qu'1h30 d'animation et certaines parties ne vont pas vous plaire mais on prend du plaisirs à voyager dans la Matrice, surtout qu'on profite de la vision d'importants acteurs en matière d'anime (Watanabe et Koike <3). Notons qu'il y a des bonus sympathiques : un documentaire sur l'apparition de l'animé (Todd McFarlane inside) et sur la conception des courts-métrages. Il y a aussi une sorte de journal de bord sur le jeu Enter the Matrix, ça m'a fait rire.

Si il ne fallait retenir que 2 de ces courts-métrages : Record du monde et Une histoire de détective.

P.S : Au niveau des musiques, je n'ai rien à préciser car ce sont c'est les mêmes thèmes de Matrix qui reviennent. A part pour Une histoire de détective, c'est du blues/jazz en adéquation parfaite avec l'univers. Il manque des photos pour représenter la totalité des réalisateurs, je n'ai pas réussi à les trouver. Désolé. >.<"