(Note : cet article n'a pas vocation à être un test, mais simplement à évoquer mes souvenirs)

Date de sortie française : décembre 2001

Développeur : Capcom

J'avais patiemment économisé l'argent, il ne me restait plus qu'à l'acheter ; seul problème, la Playstation 2 n'avait pas de jeu. Puis arriva le messie Dante...

Flingues, lames et Rock'n'Roll

Suite à une intro classe/ridicule (toujours difficile à dire avec DMC) et après avoir criblé de balles l'écran de chargement, je faisais mes premiers pas sur l'île de Mallet et prenais une vrai baffe graphique. Ok, on a vraiment sauté une génération.  Je saute, donne des coups d'épée, tire ; les animations de Dante ont décidément la classe. Arrivé dans le manoir, je joue avec les marionnettes démoniaques : je les maintient en l'air à coups de revolver, les envoie valser à grands moulinets d'épée, le tout sur des accents rock super pêchus... Dante est surpuissant, moi aussi du coup, et c'est vraiment cool.

Le bestiaire infernal


Puis arrive le premier affrontement avec un Shadow, tigre à dents de
sabre protéiforme fait d'ombre ; la bête est non seulement superbe, mais redoutable. Et là on ne s'amuse plus. On essaie de rester en vie. Plus d'esbrouffe, d'effet de style, on se bat pour sauver sa peau. C'est tendu, violent. Toujours en mouvement, sautant, esquivant, s'engouffrant immédiatement dans la moindre brèche offerte par l'adversaire, c'est une toute autre "coolitude" qui est à l'oeuvre ici. La maniabilité est parfaite, on fait ce qu'on veut de Dante ; si l'on meurt, c'est qu'on s'est planté. Si le premier Shadow reste un souvenir marquant, le reste du bestiaire est à la hauteur : les Blades, soldats-lézards aux griffes éjectables, les Nobody au sang acide, les Frost téléporteurs, les immatériels Sin Scissors... des ennemis tous différents, et tous mortels. Et que dire des boss : Nero Angelo, le double maléfique, nous amène des duels à l'épée extrêmement tendus ; Nightmare nous assaille sous une variété d'attaques incroyables ; Phantom est moins relevé, mais quel plaisir de le dérouiller. Quant au Griffon, je me rappelle parfaitement de mon premier combat contre lui : après avoir passé de looooongues secondes à esquiver les nuées d'éclairs et autres projectiles dont il inondait l'écran, j'arrive finalement à lui expédier une roquette... et sa barre de vie n'a quasiment pas diminué. J'ai pensé, première d'une longue série dans ce jeu, "j'y arriverai jamais". Mais on s'y remet, on se concentre encore plus, on étudie l'ennemi, on meurt, on recommence, on meurt, on recommence... et on y arrive. Ce bestiaire si menaçant auquel on fait mordre la poussière, ajouté à son attitude dans les cinématiques, nous fait prendre conscience que sur cette île maudite, l'être le plus dangereux reste celui que l'on a entre les mains.

Le seul et unique

Vu comme il m'a scotché à l'époque, pas étonnant que ce premier épisode ai jeté une ombre sur les suivants. J'ai fait l'impasse sur le 2, apprécié le 3 bien que j'ai dès le début fait un code pour pouvoir jouer avec le modèle de Dante du premier, aimé certains passages du 4 (notamment combat Nero/Dante). Mais les environnements n'ont jamais surpassés ceux de Mallet, le bestiaire n'était au mieux qu'une pâle copie (et au design catastrophique dans le 4), et aucune arme ne pourra remplacer la mortelle combinaison Alastor / Ivory&Ebony. Pas très objectif, mais les suites avaient perdus d'avance.

J'ai connu d'autres expériences de jeu plus forte, pour ce qui est de l'immersion, de l'histoire, de l'ambiance. Mais pour ce qui est du gameplay pur, aucun titre ne surpasse à mes yeux le premier Devil May Cry. Maniabilité, difficulté, variété, tout y est parfait. Il a aussi une qualité devenue rare de nos jours : des niveaux de difficultés très élevées. Si le mode Dante Doit Mourir m'a fait m'arracher les cheveux, lancer des manettes, insulter ma console, arriver au bout m'aura procuré une joie insurpassable.