Le jeu de construction et gestion de transport public est un genre assez particulier s'adressant aux comptables, qui en cette période de crise, n'ont plus la place de réserver une pièce de leur maison à l'installation d'un petit train électrique (ils la louent cher à un étudiant). Pour ces gens, il reste donc Cities in Motion, qui vous propose quatre cartes (Vienne, Amsterdam, Berlin et Helsinki), différents types de transports (bus, tramway, métro, batobus et même hélicoptère) et tout un tas de paramètres à manipuler (sept groupes sociaux, salaires, économie locale, publicité, etc.) Vous pourrez jouer à CiM en mode bac à sable, via des scénarios, ou à travers la campagne qui vous place dans les lieux suscités à différentes époques, de 1920 à nos jours.

Une augmentation de 10cts, c'est rien !

Bon maintenant que j'ai bien résumé le manuel, laissez-moi vous parler du gameplay très particulier : tout fonctionne à peu près tant que vous suivez les règles établies par les développeurs, mais on sombre assez vite dans l'absurde si on teste des choses un peu farfelues. Les bugs et les comportements étranges ne manquent pas. Mais en suivant les instructions, on se rend compte que CiM est plutôt ardu. On ne gère pas autant d'éléments que cela, mais pas question de les oublier. Débarquer dans le jeu et placer une ligne de bus sans étudier les lieux (commerces, travail, résidences) et les besoins de la population, c'est prendre un très mauvais départ. Les options pour modifier le prix des tickets, le salaire des employés, ou encore pour faire des emprunts à la banque ou lancer des campagnes de pub ne sont là pour faire joli. Côté gestion, vous vous ferez plaisir.

Laissez donc votre voiture au garage

Côté construction, c'est pas mal, mais on galère un peu à définir les lignes. Pour les bus, il faut d'abord placer les arrêts et les connecter ensuite, ce qui demande une bonne vision globale de ce que vous êtes en train de fabriquer. Le tramway prend souvent la tête à mettre en place. Quant au métro, c'est assez rigolo après quelques erreurs de débutant (trois niveaux sous-terrain possibles, plus le métro extérieur, voire aérien). Au final, le niveau de difficulté vous permettra d'éliminer ou d'accentuer la gestion. Selon vos goûts, vous finirez peut-être avec un simple jeu de modèles réduits, tranquille. Bon, pas de très jolis modèles réduits non plus. Les graphismes sont plats (au moins ça tourne bien), et il n'y a pas grand-chose à voir niveau animations. L'interface est assez claire et va droit au but. Ça ne vole pas haut, mais il n'y a rien d'affreux ni d'énervant (sauf si l'activation Steam obligatoire vous énerve).

Cities in Motion est donc un jeu de gestion à petit budget, un train électrique virtuel doublé d'une gestion assez solide. Il se montre assez typique des titres Paradox, où tout va bien tant que vous rester sur les rails prévus par le développeur, mais sortez un peu de ce que l'on vous demande, et le gameplay part en vrille assez vite. Pour les joueurs pépères et sages, donc.