Virtua Tennis constituait un vrai dilemme pour le fan absolu des jeux de tennis qu'est votre serviteur... D'un côté, une réalisation sans commune mesure pour l'époque doublée d'un gameplay ultra accessible. De l'autre, une quasi absence des fautes et une gestion des angles basée sur la préparation des coups, des principes en totale contradiction avec les fondamentaux du tennis (l'angle n'a rien à voir avec la préparation). Résultat, un plébiscite populaire mais une déception pour les puristes... Puis vint Virtua Tennis 2, entaché des mêmes déficiences, si ce n'est que l'AM3 avait découvert entre temps les vertus du slice. Il fallu donc attendre Virtua Tennis 3 pour que le fameux studio ne se rende miraculeusement compte que le tennis se joue en mouvement ! D'où l'introduction des coups dans la foulée à travers cette itération, une sacrée avancée qui allait permettre à la série de commencer à justifier son appellation...

Virtua Tennis trébuche...

O joie, Sumo Digital a poursuivi ce léger virage vers la simulation avec Virtua Tennis 2009. Bien conscient que la récurrence des plongeons nuisait à la crédibilité des échanges, notre équipe britannique les a remplacé par des trébuchements nettement plus courants dans la réalité. Efficace, d'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'une modification cosmétique, les vacillements étant déclinés en plusieurs formes selon que le joueur est plus ou moins débordé. Autres ajustements profitables au réalisme des matchs, la volée se montre sensiblement plus incisive, tandis que l'intelligence artificielle abuse moins des slices dans les angles (une tactique bien lourdingue qui donnait aux parties de Virtua Tennis 3 des airs prononcés de tennis des années 30). Vous allez dire, mais pourquoi nous parle-t-il si tôt et surtout avec une telle insistance des mutations du gameplay ? Tout simplement car ces dernières s'imposent comme les plus importantes évolutions de Virtua Tennis 2009 ! Fort heureusement ce ne sont pas les seules, loin s'en faut. En effet Sumo Digital a semble-t-il mis un point d'honneur à combler toutes les lacunes de Virtua Tennis 3, reste par conséquent à déterminer si ils y sont parvenus.

Simple lifting ?

Tout d'abord l'œil averti remarquera des courts aux textures un chouïa plus riches, celle du gazon en particulier. La palette de couleur n'a rien perdu de sa vivacité, un aspect bariolé assumé que soulignent les quelques modifications anecdotiques (et pas nécessairement du meilleur goût) opérées dans les arènes. De petits nuages sont toutefois à signaler, - au sens propre comme au sens figuré - concernant les personnages. Je ne parle pas de leur gestuelle, puisque les mouvements typiques de l'ensemble des membres du casting, y compris les nouveaux venus, ont été minutieusement reproduits (raahhh le coup droit d'Ana Ivanovic). Non, c'est de leur modélisation dont il est question, en l'occurrence leurs épaules de déménageurs et par dessus tout leur faciès, pas franchement un modèle d'expressivité avouons le... Et difficile de faire mieux avec l'interface de création de son personnage, les avatars obtenus ressemblants soit à des hommes de Croc-Magnon, soit à des extraterrestres et dans le meilleur des cas à M. Toutlemonde. Il faudra hélas s'en contenter tout au long du traditionnel Tour Mondial, la bonne nouvelle étant que d'autres M. Toutlemonde aux looks souvent originaux arpentent les compétitions de seconde zone. Un gain d'authenticité en comparaison de Virtua Tennis 3, où l'on affrontait les Nadal et autres Federer dans TOUS les tournois, de Trifouilli les Oies à l'US Open.

Le World Tour "Plus mieux"

Dans la même optique, on apprécie l'ajout de la Coupe Davis et de la Fed Cup, ainsi que des scènes de liesse lors des victoires en tournoi, fussent-elles sommairement réalisées. La définition du style de jeu a pour sa part été quelque peu transformée. En effet les exercices proposés à l'école de tennis sont divisés en trois domaines : fond de court, déplacement/technique et service/volée. En fonction des épreuves réussies et des secteurs de jeu développés, notre champion a accès différentes aptitudes (coup droit puissant, excellent service) librement interchangeables. Une méthode beaucoup plus transparente et surtout modulable par rapport Virtua Tennis 3 (où l'attribution était automatisée). Enfin, parmi la kyrielle de petits éléments supplémentaires parfois saugrenus qu'amène Virtua Tennis 2009 (cinq mini-jeux inédits, des matchs déguisés ou même une tombola), on retient le grand retour du magasin. A l'origine bien vides, les étals ne s'étofferont qu'à condition de remporter les matchs, notamment de sponsoring. L'achat de matériel et de courts constitue par conséquent l'un des principaux intérêts du mode World Tour, l'autre carotte étant la réjouissante perspective de débloquer de prestigieux retraités des courts.

Au regard de la somme de petits suppléments qu'apporte Virtua Tennis 2009, il va sans dire que cet opus assoit sans difficulté sa domination dans la catégorie du tennis arcade. Reste que ceux qui possèdent déjà Virtua Tennis 3 risquent de trouver l'addition trop salée, qui plus est sur Xbox 360 car cette version disposait déjà de matchs en lignes contrairement à sa consoeur sur PS3.

Pour les possesseurs de Virtua Tennis 3, notre appréciation passe à 3 étoiles sur 5.