Dix ans. Dix ans déjà que Resident Evil 5 a mis un sacré coup de pied dans la fourmilière en divisant fans et critiques sur ce que devrait être un "véritable" Resident Evil. Et pourtant, comme nous l'indiquait Capcom en août dernier, cet épisode est à ce jour le plus vendu de la saga, remakes exclus, et se positionne juste derrière Monster Hunter World sur l'ensemble des productions de la société Comme quoi. On connaît par ailleurs le goût de Capcom pour les portages, remasters et autres remakes, et au vu du succès considérable de Resident Evil 2 Remake en ce début d'année, le studio ne devrait pas arrêter de puiser dans son catalogue historique de sitôt.
C'est donc tout naturellement qu'après la PS4 et la Xbox One en 2016, ce soit au tour de la Nintendo Switch d'accueillir l'épisode tant décrié, suivant de quelques mois les précédents épisodes HD. Malgré une résolution plus faible en mode portable, le jeu n'a franchement pas à rougir face à la version d'origine ; sur la télé, c'est quasiment du pareil au même. Par ailleurs, il ne souffre d'aucun ralentissement, même lorsque Chris et sa partenaire Sheva font face à des hordes d'infectés. Bien sûr, il faudra se réhabituer à une maniabilité qui était déjà particulièrement rigide en 2009, avec cette impossibilité de tirer tout en se déplaçant, mais l'on s'y fait. Il est bien sûr possible d'exploiter les fonctions gyroscopiques des Joycon ou de se la jouer à l'ancienne. Notons la présence de temps de chargement toujours aussi fréquents, bien qu'écourtés. Cette itération de Resident Evil 5 comporte tout ce que contenait déjà la Gold Edition et les portages PS4/One, à savoir les deux DLC scénarisés Perdu dans les cauchemars et Une fuite désespéré, le mode Réunion des mercenaires, sorte de refonte du mode Mercenaires du jeu original, ainsi que le mode Affrontement pour se frotter aux joueurs en ligne. Concernant la coop, il est possible de jouer en écran splité sur la télé, sur deux Switch connectées ou via Internet.
En somme, il s'agit là de la version ultime du jeu, transportable partout. Malgré les critiques qu'il aura essuyé après avoir abandonné pour de bon l'horreur pure des premiers épisodes, Resident Evil 5 n'en demeure pas moins un jeu très généreux dans son contenu (aventure soutenue, modes de jeu variés, nombreux collectibles), tout en étant, malgré lui, le marqueur d'une époque : celle d'une production nippone en berne et qui cherchait à se renouveler.