Pour la centième édition du championnat, c'est le jeune Patrick Mahomes, talentueux quaterback des Kansas City Chiefs, qui orne la couverture de ce Madden NFL 20. Je ne sais pas vous, mais peu importe le joueur choisi pour prendre la lumière, je perçois de plus en plus chaque année une grosse carotte sur la jaquette du jeu à la place de l'ambassadeur. Celle que EA Sports tente de nous faire avaler en refourguant plus ou moins le même titre avec des effectifs mis à jour et des termes marketing pompeux pour défendre sa boutique. Et cette nouvelle version n'allait pas me décevoir avec l'inclusion du "Superstar X-Factor" et d'un nouveau mode aventure sobrement baptisé "QB1 : Be The Face of the Franchise". Bref, j'étais parti pour mettre un gros "sack" à la poule aux oeufs d'or d'EA Sports. D'autant que dès le premier coup de sifflet, aucun progrès technique n'a flatté mon oeil averti, si ce n'est des retouches cosmétiques apportées sur l'habillage comme la barre des scores ou la teinte des menus. Des modifications légères par rapport au degré d'immersion imposé par NBA 2K et même PES sur et en dehors des terrains. Le moteur Frosbite reste efficace, les actions parfaitement fluides mais l'on reste néanmoins sur sa faim.

Joue-là comme Street Fighter

Alors, pourquoi un demi-point supérieur par rapport au précédent épisode ? Parce que, pour une fois, les nouveautés ne servent pas qu'à remplir le joli communiqué d'EA. Le dénommé "Superstar X-Factor" donne un sacré coup de jeune au gameplay. Il s'agit d'un système de progression mettant en valeur les aptitudes techniques et/ou physiques des cinquante meilleurs joueurs de la ligue. À l'image d'une furie dans un jeu de combat, la superstar peut déclencher sa capacité spéciale grâce à un enchaînement d'actions positives. Un élément dévastateur pour débloquer une rencontre mais qui peut être contré, comme dans un bon vieux Street Fighter des familles. Par exemple, un quarterback, s'il compile une sélection de passes de plus de 30 yards, pourra envoyer l'ogive jusqu'à 80 yards. Mais une interception, un fumble forcé ou un plaquage, le coupera net dans son élan. Cet ajout rend les matches plus spectaculaires et renforce les spécificités de chaque équipe puisque chaque joueur majeur (un par franchise) possède une "Superstar Ability" qui retranscrit sa force sur le terrain. Pour les connaisseurs, cette fonctionnalité ressemble beaucoup aux badges dans la série NBA 2K. Tiens, tiens...

Retour à la fac

D'ailleurs, en s'inspirant du modèle du genre, EA Sports a trouvé un moyen de redonner vie à son mode solo. RIP le mode "Longshot", au scénario cousu de fil blanc, place à "QB1 : Face of the Franchise" qui vient se greffer aux traditionnels Franchise, Exhibition et Ultimate Team. Un nom encore bien barbare qui satisfera néanmoins les nostalgiques de NCAA Football, cette série plébiscitée qui se consacrait au foot universitaire. Le début de campagne nous place en effet dans la peau d'un quaterback que l'on devra personnaliser selon ses goûts, et qui dispute la demi-finale du championnat dans une des dix universités disponibles (USC, Texas, Texas Tech, Oregon, Miami, LSU, Florida State, Oklahoma, Florida et Clemson). De nos performances dans ces play-offs découleront le NFL Combine et notre position dans la Draft pour espérer rejoindre une franchise de l'élite.

Pas loin du touchdown

Le reste de l'aventure est plus classique avec des choix qui auront une incidence sur notre carrière et des interactions sympas mais pas révolutionnaires avec les autres acteurs de notre équipe. Mais l'idée de démarrer à la fac est plutôt bien vue tant on connait là-bas l'engouement populaire pour le sport universitaire. Peut-être la base d'une future expérience uniquement dédiée à cet univers et un retour aux sources ? Pour le reste, Madden NFL 20 reste toujours aussi jouissif à prendre en mains, à condition de prendre le temps d'appréhender cette discipline. Et encore, des tutoriels plutôt explicites viennent vous guider et illustrer les playbooks, truffés de nouveaux schémas offensifs/défensifs et d'animations inédites (célébrations, annulations de lancers, options de passes variées). De quoi se plonger dans un titre, à qui il ne manque pas grand chose (personnalisation des avatars à revoir, ambiance moyenne, scénario limité) pour tutoyer les sommets.