Comme c'était déjà le cas à l'époque, il est important pour définir Saints Row de savoir qu'il ne s'agit pas d'une vulgaire copie moins réussie de Grand Theft Auto mais plutôt d'une version alternative au mauvais goût et à la débilité assumés reprenant les mécaniques de jeu en monde ouvert proposées par Rockstar. Avec ce troisième épisode à l'époque édité par feu THQ, les potards de l'absurde étaient poussés au max, sans beaucoup de subversivité pour autant comme c'est souvent le cas avec ce genre de délires imbéciles, mais avec assez de propositions pour prendre le temps de s'amuser dans Steelport, la nouvelle ville à conquérir pour le gang des Saints.

Saints and Sinners

Au programme donc, fusillades à tout va au flingue, à la mitraillette ou à la valise lanceuse de missiles téléguidés, en liberté dans les rues à l'affichage souffreteux ou dans des missions à la mise en scène et au scénario toujours over the top, de quoi donner le goût d'y revenir, le jeu valorisant tous les comportements maboules avec sa jauge d'expérience et de complétion augmentant au gré des dérapages, du déssoudage des gangs ennemis. En plus de posséder un créateur d'avatars toujours aussi amusant car permettant de donner vie à des monstres de testostérone ou de silicone (ou les deux), cette version Gros Paquet propose les trois packs de missions et plus de trente DLC par rapport à la première version du jeu, en plus d'un mode coop et d'un mode "Horde" présents initialement, histoire de comme au fast-food prendre tous les formats XL en étant conscient que l'ensemble du menu n'est pas de qualité optimale mais au moins roboratif.

Plaisir coupable

Il n'empêche qu'évidemment le titre accuse son âge, lui donc la technique n'était déjà pas remarquable il y sept ans. Mais dans son genre, Saints Row : The Third sur Switch peut tirer son épingle du jeu pour peu qu'on adhère au parti-pris déconnant à l'efficacité immédiate du titre sur une console comme la Switch qui, encore une fois, permet de profiter du confortable jeu portable. Un peu à la manière d'une série de films comme Scary Movie, similaire dans ce processus parodique et méta, personne ne portera Saints Row aux nues mais il n'est pas impossible de s'y amuser franchement.