Soyons honnête, depuis le temps qu'on nous fait le coup du Sonic qui marquera le retour triomphant de la mascotte, mais qui déçoit tout le monde au moment de sa sortie, on a finit par perdre espoir. Dans le cas de Sonic Mania, les premières annonces et vidéos de gameplay nous laissaient caresser l'espoir d'avoir enfin quelque chose qui tiendrait ses promesses, mais la méfiance prévaut après tant d'années de ratage. Il y a forcément quelque chose qui va clocher au moment de sa sortie. Et pourtant, maintenant que l'on a retourné ce titre, c'est une évidence : Sonic Mania marque bel et bien le retour aux sources de la licence que l'on a tant attendu. Les vieux de la vieille qui ont connu les versions 16 bits seront comblés.

Délicieusement rétro(grade)

La première chose qui frappe, c'est que Sonic Mania n'a pas la prétention de renouveler le gameplay des Sonic. Il propose de jouer avec un des trois personnages historiques de la série, Sonic, Tails ou Knuckles, avec lequel on va enchainer les niveaux dans des environnements en 2D qui suintent de gros pixels. Ils ne parlent pas, il n'y a pas d'énième nouvel ami cool qui rejoint la bande, le super vilain est Eggman (ou Robotnik) et le scénario est inexistant. Et vous savez quoi ? C'est positif. Sonic Mania donne avant tout dans le fan service assumé, avec un conservatisme dans l'approche du gameplay qui, une fois n'est pas coutume, est salutaire.

La maniabilité reprend point pour point celle des versions Megadrive. Exit ce système d'attaque téléguidée qui a fait son apparition dans les versions 3D et qui avait été mal intégré dans le médiocre Sonic 4. Il n'y a pas de nouveau geste à part le « drop dash » qui permet à Sonic de repartir à pleine vitesse après un saut. Pour le reste, Tails nage et vole grâce à ses deux queues et Knuckles plane et s'accroche aux parois. On est en terrain connu. On retrouve aussi enfin un level design bien équilibré, qui alterne passages de vitesse et accélération hystériques avec des moments de plateforme purs qui demandent de la précision et une certaine dextérité. On n'éprouve jamais cette sensation de ne plus avoir le contrôle du personnage, malheureusement trop présente dans les précédentes versions modernes, du fait de l'importance que prenait la vitesse extrême dans le gameplay.

Fans, on vous aime

Le tout est présenté dans des décors franchement réussis et bien dans le ton ultra-coloré de la saga. Parmi les 12 zones qui sont proposées, 8 sont issues des Sonic Megadrive et de Sonic CD (Green Hill, Chemical Plant et Oil Ocean entre autres) afin de titiller une fois de plus la fibre nostalgique qui sommeille en nous. Toutefois, il ne s'agit pas de simples copier-coller des anciennes versions, mais bel et bien de nouveaux niveaux dans des environnement connus (à noter qu'il y a des variations dans leur construction en fonction du héros, afin de coller à ses caractéristiques). Cela nous donne un total de 24 niveaux qui se concluent tous par l'affrontement d'un boss. Une quantité plus que respectable surtout si l'on tient compte de leur longueur bien plus importante que celle des classiques de l'époque. A tel point que la limite de dix minutes pour boucler un acte sera cette fois une donnée à prendre en compte. Et, bien évidemment, histoire de faire les choses bien jusqu'au bout, le tout est servi par une bande-son qui colle parfaitement à l'esprit vieille école que le titre s'impose.

La compet' ultime

En dehors de l'aventure principale, somme toute conséquente, un mode Time Attack avec classement online des meilleurs temps est aussi de la partie. Ainsi qu'un mode Compétition dans lequel deux joueurs s'affronte en local qui ressuscite l'écran splitté horizontal de Sonic 2 (écrasement de l'image compris). Et pour aller jusqu'au bout du fan service, on se régalera en découvrant que les développeurs ont inclus de jolis clins d'oeil tels que l'intégration de bonus stages inspirés de ceux de Sonic 3 et Sonic CD, qui permettront de récupérer les fameuses émeraudes du chaos ainsi que certains boss qui font références au passé d'une manière très surprenante.

Au final, on se retrouve avec un jeu cohérent de bout en bout, rendant un magnifique hommage à l'âge d'or de la série qui fera vibrer les joueurs approchant la quarantaine (où l'ayant atteinte), tout en offrant un large contenu original qui n'a rien à envier à la matière première 16 bits dont elle s'inspire.