Steel Division : Normandy 44 est un jeu de stratégie en temps réel qui nous fait revivre la Campagne de Normandie, quelques heures après le débarquement, et nous permet d'incarner l'une des nombreuses divisions des Alliés ou de l'Axe. Dans la Campagne solo, vous devez soit repousser la progression des Alliés, soit au contraire enfoncer les lignes Allemandes pour progresser en terres de France. Evidemment, vous pourrez aussi compter sur le principal intérêt du titre : le multijoueur.

"Du sang, du labeur, des larmes et de la sueur"

Dès le menu principal, on comprend que Steel Division s'annonce grandiose à bien des niveaux. Il suffit de jeter un oeil sur l'onglet "Groupement de Combat" pour se rendre compte de toute la profondeur que le titre d'Eugen System offre. En gros, il s'agit ici de créer ses propres groupes de combat, via les nombreuses divisions disponibles. Si je décide par exemple de choisir la 21ème Panzerdivision du Maréchal Rommel, j'aurais alors la possibilité de composer mon groupe de combat avec les très nombreuses unités qui la composent. Sachant qu'il n'est évidemment pas possible de toutes les avoirs dans son groupe, il va falloir faire des choix, et pourquoi pas créer 2 groupes de combat pour une seule et même division. Les unités sont séparées en 8 catégories :

  • Reconnaissance
  • Infanterie
  • Support
  • Char
  • Anti-char
  • Anti-Air
  • Artillerie
  • Air

Bien plus qu'un bête pierre-feuille-ciseau, chaque unité (au nombre de 400 différentes) peut réserver de bonnes ou de mauvaises surprises en combat. Et en dernier recours, une unité que l'on n'avait pas forcément envisagée pour régler une situation peut s'avérer très efficace. Chaque unité possède sa propre vitesse, sa propre vision, sa valeur anti-blindage, bref : sa propre valeur statistique. En plus de cela, on a la possibilité d'avoir des unités expérimentées ou vétérans, des officiers, etc. Vous l'aurez compris, on peut donc passer une bonne demi-heure sur un même groupe pour chercher à obtenir le meilleur résultat. Chaque unité est sous forme de carte et possède un nombre de déploiement limité. Par exemple, certains chars ne possède qu'un seul déploiement alors que des unités plus légères comme l'infanterie peuvent parfois être déployées au nombre de 4.

Une guerre totale

Impensable pourtant d'avoir un véritable raz-de marée de combattants sur le champ de bataille, car chacun coûte un nombre de points spécifique que l'on gagne au fil de la partie. Une partie se découpe en plusieurs phases, et certaines unités très puissantes ne peuvent être déployées que tardivement (Phase A, B, C). Il faut donc faire attention à ses unités et ne pas les envoyer au casse-pipe comme certains autres jeux de stratégie le permettent. Le système de combat repose en majorité sur une ligne de front évolutive (en rouge pour l'Axe et en bleu pour les Alliés) que l'on doit enfoncer le plus loin possible pour espérer remporter la partie. Chaque fois qu'une unité progresse, la ligne de front bouge avec elle. Mais certaines subtilités viennent se glisser comme les troupes de reconnaissance, qui peuvent infiltrer une ligne ennemie sans la faire bouger. Il est ainsi possible d'espionner tranquillement les mouvements de l'adversaires et d'anticiper ses actions C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de toujours avoir dans ses rangs des éclaireurs, histoire de pouvoir aussi détecter plus facilement la reconnaissance adverse.

Un char peut en cacher un autre

Les moins fins d'entre nous pourront aussi tout simplement bombarder une zone spécifique via l'artillerie ou l'aviation, en cas de doute ou si une forêt ou un village permettent de la guérilla un peu trop facilement. Car oui, la guérilla est le fléau du bocage normand, et s'il est très facile de dissimuler ses troupes derrière un bois, il en va de même pour l'adversaire. Il faudra donc veiller à sécuriser des points clefs de la map pour dérouiller des chemins et faciliter l'avancée du gros des troupes. Les maps qui sont reproduites à partir de photos de reconnaissance de la RAF reproduisent tous les hauts-lieux de la Bataille de Normandie avec une extrême précision. Colleville-sur-Mer, Sainte-Mère-l'Eglise, Pegasus Bridge (Bénouville), Pointe du Hoc, Caen... Bref, si vous recherchez l'historicité, vous en aurez pour votre argent. Idem pour les divisions disponibles et les unités qui les composent. 2ème Division Blindée Française, 101ème Aéroportée Américaine, Panzer Lehr, 2ème SS Division Dais Reich... Chez Eugen System, certains développeurs sont modélistes et maquétistes, donc le moindre char d'assaut est une vraie petite réplique.

« La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu'elle continue. »

Si dans la technique pure ce n'est pas une énorme claque visuelle (certaines animations un peu rigides, etc.), c'est en tout cas une claque pour le reste. L'Iris Zoom, le moteur graphique, fait des merveilles dans ce qu'il sait faire de mieux : gérer un zoom hallucinant, du petit bosquet où se trouve notre éclaireur jusqu'à une vision quasi-satellite au dessus des nuages. C'est tout simplement bluffant. Certaines unités hors-carte comme les croiseurs peuvent pilonner des positions avec de l'artillerie navale, et c'est dans ces moments là qu'on se rend compte à quel point nos batailles peuvent être épiques, même vues de très haut. Mais le zoom ne sert pas qu'à faire joli :il est nécessaire dans le suivi de l'action. Chaque groupe d'infanterie ou véhicule possède son propre champ de vision et sa propre ligne de tir, qu'il faut savoir appréhender. Il faut parfois passer ce bouton analyse (touche C) sur l'ennemi pour savoir si son cannon peut nous atteindre. Bref, de la tactique comme on l'aime.

En multijoueur, que l'on soit en combat 1vs1 ou en titanesque 10vs10, le stress monte petit à petit et l'on doit avoir les yeux partout pour défendre sa propre ligne de front, tout en n'hésitant pas à aider les petits camarades...