Se risquer à toucher un produit signé des mains expertes du studio Housemarque, c'est forcément succomber à ses nombreux charmes. Beautés visuelles mais également du coeur. Souvenez-vous : Caféine avait été hypnotisé par Super Stardust HD, vantant son feeling rétro et nerveux, tandis que Tiger Suplex avait érigé Resogun au sommet du line-up de la PS4. C'est dire si ce Super Stardust Ultra, nouvelle déclinaison du shoot'em up old school, typée Asteroids, était attendue par tous les adeptes de scoring souhaitant reprendre une nouvelle fournée explosive et de gros shots d'adrénaline. Moi-même, étant naturellement réticent à entrer dans cette fameuse "zone", soit ce laps de temps pendant lequel le cerveau reste déconnecté du reste du corps, je me suis étonné à me prendre au jeu de cette fougueuse exploration de planètes. Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas forcément indispensable de vouloir péter les high scores pour se laisser happer par un titre addictif à l'attrait quelque peu suranné.

Le charme de l'ancien...

Archaïque car le concept est vieux comme le monde ; à la tête d'un vaisseau personnalisable, on gravite autour de petites planètes submergées par des chutes d'astéroïdes et de méchants aliens protéiformes. Il faut donc survivre aux vagues ennemies incessantes en jonglant avec les différents lasers mis à notre disposition et qui évoluent selon notre progression. Un principe enfantin mais qui se révèle vite jouissif tant il fait appel à nos vieux réflexes de gamer eighties, mêlant sens du timing, sang-froid et attention de tous les instants. Sans ces trois qualités essentielles, mieux vaut ne pas s'aventurer plus loin dans l'espace et espérer battre ses amis indirectement à travers un tableau des scores archi-complet. Ou alors, on pourra recruter le plus doué d'entre eux pour unir ses forces et combattre en coop. Pour varier les sensations, le contenu un peu chiche du volet HD a été enrichi par deux nouveaux modes de jeux (neuf au total) et par des fonctionnalités sociales spécifiques à la PS4, comme le "Streaming interactif", grâce auxquelles vos "followers" pourront voter pour modifier votre façon de jouer positivement ou négativement. De quoi moderniser un genre que beaucoup pensaient désuet, voire révolu.

... et les vertus du gendre modèle

Mais cette chasse hystérique aux astéroïdes ne pouvait l'être si et uniquement si elle était accompagnée d'une fluidité exemplaire. Sans surprise, Super Stardust Ultra est impressionnant visuellement, poinçonnant son billet dans la charte des lynx de la technique, qui ne jurent que par le 1080p et le 60 images/seconde. Chaque éclat de roche donne lieu à une explosion de pixels et de couleurs qui ravira vos pupilles dilatées sans pour autant ralentir votre évolution. Un festival sensitif transcendé par les compositions psychédéliques d'Ari Pulkkinen, déjà à l'oeuvre sur le fabuleux Outland mais également Trine 2.

Ce délire visuel pourra effrayer certains, tout comme l'intitulé kitchissime au possible du titre de Housemarque ou même le genre du shoot'em up, qui demande une certaine dextérité. Mais à treize balles, sans compter les réductions actuelles, le court investissement vaut largement la peine de se plonger dans ces tableaux futuristes à l'ancienne. Montez à bord les amis, vous ne descendrez pas du vaisseau avant le terminus.