Disponible également sur PC, Project Spark a un premier défaut : il exclut d'office tous ceux qui auraient pu modder de manière plus confortable sur Windows 7 ou sur Windows 8. Un vide conséquent pour un titre qui dépend évidemment de la participation et de l'implication d'une grande communauté. Mais comme c'est ici la version Xbox One qui nous intéresse, laissons de côté ces considérations pour nous intéresser à une interface pensée pour la console. Premier réflexe, s'essayer au tutoriel qui donne une bonne idée des choses... Project Spark offre d'innombrables possibilités : moteurs physique et graphique à disposition, il est un vrai petit laboratoire pour quiconque veut s'essayer à la création d'un jeu vidéo. Mais entre le labo rigolo et l'usine à gaz, il n'y a qu'un pas, et malheureusement avec ce titre, on a plutôt affaire à la seconde catégorie.

Tremble Miyamoto ! J'arrive !

Si heureusement un narrateur (Benoît Allemane, la voix française de Morgan Freeman et de Goliath des "Gargoyles" s'il vous plaît) explique toutes les étapes de création des actions basiques (mettre en place le comportement d'un personnage, créer des décors, des interactions, etc.), force est de constater que l'on se contente dans un premier temps de cliquer là où c'est indiqué sans vraiment apprendre, et une fois lancé dans le grand bain, pas sûr que l'on arrive à se débrouiller seul. En effet, si la somme des objets et des mécanismes auxquels ils peuvent répondre (et même si tout est bien pensé pour faire acheter plus de contenus au joueur via micro-paiements), ils sont presque trop nombreux, et surtout bien mal présentés. L'un des problème majeur de Project Spark, c'est son interface, peu claire et qui manque parfois de répondant, ce qui fait que parfois on ne sait pas pourquoi ce que l'on a voulu faire ne fonctionne pas. Est-ce parce qu'on s'y est mal pris ou parce que l'élément est en train de charger ? Certains allers-retours dans les menus s'avèrent également pénibles et l'on se perd en cours de route. Evidemment, il n'y pas de lignes de code à rédiger dans Project Spark, mais des actions à attribuer entre "When" et "Do" ("quand" et "faire"). De prime abord, on se dit que ça va rouler, mais les variables et combinaisons compliquent l'affaire, en particulier avec les problèmes d'interface cités précédemment. Autant dire d'emblée que sans être chevronné ou avoir pour ambition de créer un jeu vidéo par tous les moyens, vous pourrez vite vous sentir dépassés...

Bon OK, mais pas tout de suite

Au final, on pourrait se dire que Project Spark est un outil de création, mais pas que, et donc qu'on peut profiter des jeux des autres et du mode "histoire"... Mais justement concernant les jeux de la communauté, et même si l'on espère avec optimisme que de bonnes choses verront le jour grâce à cet éditeur, il n'y apour l'instant pas grand chose à se mettre sous la dent. A part une ou deux réussites (un genre de Zelda-like, un jeu de frisbee), les réalisations intéressantes ne sont pas nombreuses. Cependant, ces quelques jeux dignes d'intérêt, de par leur variété, montrent qu'il est possible de faire des choses très différentes les unes des autres, avec des styles variés, certains ayant opté pour le cell-shading par exemple. Cela dit, il ne fait aucun doute que, pour se démarquer et ne pas se limiter au pack de base, il faudra raquer, se payer des packs conséquents de 1.000 sparx (la monnaie du jeu) pour 10 euros... L'option "remix", permettant de remodeler un jeu existant, demande en effet systématiquement des éléments que l'on ne possède pas. Pour modifier les jeux des autres, il faudra donc payer. Reste alors le mode "histoire", intitulé ici "La Quête des Champions" et qui constitue une vitrine de ce qu'il est possible de faire. Malheureusement, l'intérêt reste limitée pour cette partie de jeu vidéo, disons, "classique", là où le fun et l'inventivité sont beaucoup plus prononcés dans un LittleBigPlanet.