Des étudiantes court-vêtues aux poitrines bien rebondies et dont les tenues se déchirent au fil des affrontements, voilà de quoi titiller la curiosité des amateurs de beat'em all. Et pour cause, Senran Kagura a été initialement imaginé pour illustrer de la plus belle des manières les capacités excitantes de l'affichage en 3D auto stéréoscopique, en l'occurrence par le biais des reliefs mammaires des héroïnes. Leurs formes voluptueuses sont ainsi très joliment modelées en cel-shading, contrairement aux décors d'une platitude sans nom. Après tout, quel intérêt aurait-on à regarder ce qui se passe autour de nos donzelles, a fortiori lorsqu'elles revêtissent leurs tenues de combat via une séquence où la caméra s'attarde innocemment sur les parties intimes de leur corps ?

Regardez-les droit dans les yeux...

Évidemment, il faut quand même s'intéresser aux ennemis qui les assaillent de toutes parts, histoire d'affoler le compteur à combos en multipliant les aerial rave façon Marvel Vs Capcom. Avec un panel d'actions composé d'une attaque faible, d'une rapide, d'un saut, d'un dash, d'un limit break et d'arts ninja, le gameplay se révèle aussi simple que bien huilé. D'ailleurs peut-être un peu trop, tant les joutes deviennent vite répétitives, une tendance traditionnelle de la discipline que le manque de diversité des adversaires et des situations ne fait hélas que renforcer. En dépit de variations anecdotiques dans les objectifs, les missions se résument essentiellement à rosser des hordes de sbires en avançant section par section, comme à l'époque de Double Dragon, avec quelques éléments destructibles de temps en temps pour se distraire et récupérer des objets bonus.

De solides arguments

Heureusement, Senran Kagura Burst a d'autres atouts à faire valoir que ses atours affriolants et son approche pragmatique de la baston, résolument axée sur l'offensive en l'absence d'un système de garde. Tout d'abord, nos apprenties shinobi disposent chacune de leurs propres armes, ce qui induit des techniques de combat et des sensations distinctes d'une guerrière à l'autre. En outre, leurs capacités évoluent à mesure qu'elles gagnent en expérience, tandis que se développent leurs affinités avec le Yin ou le Yang, selon que l'on privilégie littéralement le corps à corps ou le transformisme. Enfin, leurs études tumultueuses sont relatées par l'intermédiaire d'un scénario plutôt bien écrit et traduit en anglais, la mise en scène s'appuyant sur des images accompagnées de dialogues souvent doublés (en japonais).

Mi-figue mi-raisin

Si le ton alterne régulièrement mièvrerie et grivoiserie - mention spéciale aux pratiques de dégustation de sushi très suggestives - cette oeuvre aux penchants d'eroge n'en constitue pas moins un visual novel soigné. Autrement dit, Senran Kagura s'inscrit dans la lignée de Sailor Moon et tout particulièrement de Sakura Taisen, comme le soulignent le manga et l'anime issus de ce jeu. D'autant que Burst ajoute un second scénario qui permet de découvrir une autre facette de cette aventure, celle des aspirantes shinobi du mal, même si les notions manichéennes sont ici judicieusement nuancées, voire gommées. En effet, tous les personnages cachent un background plus complexe que ce cortège de stéréotypes ne le laisse penser. Et ces deux histoires, qui comportent chacune cinq chapitres, donnent largement le temps de mieux connaître nos ravissantes nymphettes.

Culotté ?

Au delà de la possibilité de refaire les missions avec les combattantes de son choix pour améliorer sa note et décrocher des titres, Senran Kagura Burst offre de nombreux éléments à déverrouiller, tels que des dessins, les musiques, un glossaire, des personnages, et bien entendu des vêtements et accessoires. On a ainsi loisir de (dés)habiller ces demoiselles pour les lorgner ensuite sous toutes les coutures, le gyroscope et le micro étant même mis à contribution pour ceux qui aiment voir voler les jupettes. Ce fan service luxurieux suscitera un malaise chez certains, à l'instar de la fascination pour les collégiennes et autres idols de la culture nippone, une représentation de la femme politiquement incorrecte en occident. Néanmoins, Senran Kagura reste à distance de ce genre de débats (et du débat des genres) en se cantonnant à un côté fripon sans jamais glisser vers le hentai, la classification 16+ annonçant clairement la couleur. On ne peut donc que saluer cette démarche décidément peu frileuse de Tamsoft (récidiviste depuis Toshinden), de même que l'ardeur de Marvelous qui s'est risqué à amener ce programme fort réjouissant jusqu'à nos contrées d'habitude si chastes, et sur 3DS en prime.