Notre baron raconte a son auditoire médusé ses péripéties face aux hordes de démons et la scène sur laquelle il se trouve se transforme alors en décors successifs, qui remettent à chaque fois l'action dans son contexte. Voici, en substance, le point fort de Foul Play, une mise en scène soignée malgré une direction artistique charmante mais peu inspirée. Allez, en piste !

Un bon plan à deux ?

Si le baron sait méduser les foules avec son discours travaillé (audio en anglais avec de ssous-titres français) et ses vannes bien placées, le coeur de la pièce demeure la castagne omniprésente. Dashforth a de la voix, mais aussi du corps ! En effet, ses aptitudes physiques lui permettent de frapper ses adversaires à grands coups de canne, mais aussi de les rattraper dans les airs, de les contrer et même de les envoyer valdinguer à travers tout l'écran. Si le rendu est plutôt satisfaisant et que l'action est bien présente, il faut avouer que l'ensemble manque de profondeur, avec une palette de coups grandissante mais qui demeure limité sur les 4 à 5 heures de jeu proposées (défis compris, mais je vais y revenir).

Evidemment, il s'agit là d'un "petit jeu pas cher", il ne fallait donc pas s'attendre à ce qu'il puisse rivaliser avec des productions AAA, mais on regrette tout de même que les routines des ennemis ne soient pas plus variées malgré leur nombre. Heureusement, jouer à deux rend le tout un peu plus amusant puisqu'il est possible de combiner ses assauts et de s'envoyer les ennemis entre joueurs, pour des enchaînements particulièrement longs. S'ajoute à cela la possibilité d'enchaîner les coups plus facilement lorsque l'applaudimètre atteint des sommets, après une série de combos de 20 à 30 coups. On termine avec les défis, 3 par acte (23 scènettes réparties sur 5 actes au total), qui permettent de récupérer divers bonus durant les affrontements. De bonnes idées donc, mais vous allez voir qu'il n'y a pas de quoi se lever de son siège pour applaudir au génie...

Le public est-il satisfait ?

il faut bien avouer que l'on peut vite tomber sous le charme de Foul Play : sa forme, sa narration, sa mise en scène, son action trépidante et son prix (un peu moins de 15€) sont des arguments suffisants pour s'acheter un ticket. Mais dans les faits, le manque d'enchaînements fait défaut et, surtout, il n'y a aucune réelle difficulté pour venir à bout du jeu. Les ennemis font souvent le même type d'attaques et une fois que l'on sait les reconnaitre, et les anticiper, le jeu devient une véritable balade de santé. A deux, les choses gagnent en intérêt et se compliquent un peu en termes de gestion d'espace, mais rien d'insurmontable là non plus. Seuls quelques boss viennent corser l'affaire, mais on aurait vraiment apprécié d'affronter des adversaires moins génériques, plus variés et surtout moins stupides. Vraiment dommage !

Dans la forme, il n'y a pas grand chose à reprocher à Foul Play, même si certains discuteront sans doute sa direction artistique. Au moins, elle a un certain cachet. Sur le fond en tout cas, on reste sur sa faim lorsque le rideau se baisse. La répétitivité de l'action, par manque de coups, les monstres pas très vaillants et l'absence de réel challenge feront sans doute assez mal à ceux qui ont payé leur billet plein tarif.