Le Fordisme appliqué à la baston

Le jeu tranche dans le lard à peine l'écran titre passé. On se retrouve sur une arborescence dont chaque case correspond à un challenge particulier. La première épreuve consiste à passer à tabac son mentor à l'aide de ses amis dirigés par le CPU. La mission n'est qu'une excuse toute bidon pour vous familiariser avec les mouvements de votre personnage, qui pourra effectuer des double-sauts prodigieux, s'accroupir ou courir comme un furet fatal (oh le lourd !). Après ce challenge stérile de mise en bouche, on comprend rapidement, avec tristesse, que l'on aura affaire à un titre profondément linéaire et répétitif, et ce malgré la diversité des nombreux objectifs à remplir. En effet, les seules variables des missions tiendront dans la nature du boss à rosser, le nombre d'ennemis à exterminer ou la topologie zarbi des décors, le tout avec une limite de temps plus ou moins généreuse. Bref, Naruto Ninja Council est un soft tout ce qu'il y a de plus bourrin et répétitif dans son concept. Si vous êtes en quête de diversité et de rebondissements de oufs malades, passez votre chemin !

Une histoire de Chakra

Bon, pour ce qui est du système de combat, vous jouirez d'une jauge de Chakra qui, une fois remplie, vous donnera la possibilité d'exécuter des attaques surpuissantes aussi appelées "techniques secrètes". Ces attaques spéciales sont limitées à 4 par personnage et sont plus ou moins efficaces selon les adversaires à molester. Pour les invoquer, il vous suffira de valider l'option choisie sur l'écran tactile, puis de vous conformer aux instructions affichées à l'écran. Selon la technique sélectionnée, vous devrez frotter l'écran dans un geste furieusement masturbatoire, de gauche à droite ou de bas en haut, valider des kanji le plus rapidement possible, ou encore souffler sur le microphone de votre portable comme un golmon des âges farouches. Ca, c'était pour le côté ludique de la chose. Parce que le reste de l'interface de combat est plutôt du genre morne et pas finaud, avec du matraquage décérébré de boutons pour distribuer le plus de mandales dans la tronche de son prochain... zoubèèèèèère.

Un mantra de l'ennui

Graphiquement le soft est plutôt bien réalisé, même si l'on regrettera un peu le look de Lemmings des protagonistes. On aurait préféré un esthétisme plus proche du dessin animé original... mais bon, on ne peut pas tout avoir. Chaque décor dispose d'éléments pouvant affecter le gameplay, comme par exemple la présence de sables mouvants, de trains qui peuvent vous heurter ou d'animaux géants particulièrement anxiogènes... Du déjà vu mille fois, en somme. De tout ce truisme bastonnique exténuant, on ne retiendra au final que le mode multikeums (jusqu'à 4 chalands) plutôt divertissant, qui consiste à collecter comme un rat le plus de rouleaux possible, ou encore à dénicher en premier un trésor planqué en fourbe dans le niveau. En gros, si vous disposez d'assez de recul par rapport au japanimé pour évaluer en toute franchise le véritable potentiel ludique de Naruto Ninja Council, vous risquez de mourir d'une indigestion de baston du fait de son aspect terriblement assommant et récurrent. Les autres - je parle de ceux qui ne jurent que par les péripéties télévisuelles du ninja blond - pourront y voir un gentil soft d'action sans prétention, qui aura toutefois le mérite de les transporter au cœur de l'univers de leur série fétiche... Pour peu qu'ils n'aient pas plus de 12 ans.