Devenu peu à peu la reine des jeux de course arcade, la série Need for Speed commence à souffrir du rythme effréné de ses suites, aussi bonnes soient-elles. En effet, il est indéniable que le nouveau studio de développement, Ghost Games, n'a pas voulu bouleverser la formule mais reprendre le meilleur des deux derniers épisodes, déjà cultes pour certains. Alors même si le résultat est plus que satisfaisant, il est évident que tout cela sent bon le réchauffé...

La beauté du geste

Parlons tout de suite de ce qui ne plaira à personne : Need for Speed : Rivals est bridé à 30 fps (images par secondes). C'est évidemment un problème pour les amateurs de rendus ultra fluides, mais pour autant le jeu se laisse parfaitement jouer dans ces conditions, quel que soit le support. Il compense même d'ailleurs par un rendu absolument somptueux, surtout sur PC. C'est une petite claque visuelle qui s'accompagne de nombreux détails, avec des effets de lumière superbes, des feuilles qui s'envolent de partout, des barrières qui éclatent en des dizaines de morceaux, etc. Franchement, ça claque, aussi bien sur PC que sur les fameuses consoles next-gen, PS4 et Xbox One, dans une moindre mesure.

Retourne ta veste

Comme vous le savez peut-être déjà, Need For Speed : Rivals propose de jouer les fous du volant ou les flics musclés dans un monde ouvert assez vaste. Un véritable terrain de jeu dans lequel on change de camp en passant par le garage, afin de profiter des plaisirs d'être un chauffard avant de faire respecter le code de la route en poussant les pilotes dangereux sur le bas côté, à plus de 200km/h. Vous l'aurez compris, tout le plaisir de Need For Speed Rivals vient donc de là, et du fait de profiter aussi d'une vaste aire de jeu dans laquelle on peut lancer des défis à la volée, à n'importe qui, ou tenter de remettre dans le droit chemin les chauffards avec un attirail digne de James Bond. L'alternance permet de varier les plaisirs, même si, au final, les activités se répètent souvent : poursuites, destructions, courses classiques, poursuites, destructions, courses classiques...

La main sur tous les volants

La conduite reste évidemment très arcade, quel que soit votre camp, et les sensations sont assez agréables, même si les fans de simulations automobiles s'arracheront certainement les cheveux sur certains dérapages abusés. Car c'est ici le plaisir de la conduite qui compte, pas le réalisme. Du fun donc, avec des accélérations extrêmement bien rendues, des sauts de malades mentaux et des carambolages dignes d'un Burnout. En tant que chauffard, il ne faut pas hésiter à aller à contre-sens pour charger sa jauge de boost et prendre des risques inconsidérés afin de récolter des points, débloquer des véhicules inédits et profiter de quelques améliorations sur les voitures (contrôle, vitesse, démarrage, etc.), mais attention, vraiment rien de très profond tout de même puisque NFS Rivals joue la carte du pilotage ultra arcade. Soulignons enfin le garage bien rempli dans cet épisode, qui propose des bolides de tous genres, qui envoient du pâté et séduiront plus d'un amateur de belles carrosseries... à défaut de proposer une customisation poussée, cette dernière se limitant la plupart du temps à l'aspect cosmétique. Un parti pris que certains apprécieront sans doute, puisqu'une belle peinture ou une plaque d'immatriculation originale suffisent souvent à impressionner la galerie. Du côté des flics, il faut souvent courser les chauffards et abuser des différentes options proposées (barrages, herses à clous, EMP, etc.) pour remettre les dangereux pilotes dans le droit chemin. Là aussi des véhicules se débloqueront sur la longueur, pour des poursuites toujours plus musclées. Si on lance généralement la plupart des épreuves dans la foulée sans passer par un menu, on apprécie l'efficacité du GPS pour se repérer sur une carte qui offre pas mal d'environnements différents et, surtout, particulièrement détaillés.

En ligne droite

On ne va pas se mentir : le multi ne révolutionne pas le genre et permet de passer un bon moment entre amis, c'est à dire de deux à six joueurs maximum. C'est évidemment un peu léger en 2013, surtout vue de la taille de la carte globale, mais l'ordinateur sera toujours là pour venir vous déranger si vous êtes en manque d'action. L'occasion de réaliser ses missions par le biais d'une liste d'activités, valables en ligne et en solo. Du classique dans l'ensemble donc, même si on se prend facilement au jeu, surtout lorsqu'on débarque en flic pour calmer les ardeurs dans une partie pleine de chauffards qui croient que la route leur appartient.

Need for Speed Rivals remplit son contrat sur bien des aspects : fun et facile à jouer, beau comme un camion (même s'il est limité à 30 images/seconde), variant les plaisirs en nous laissant passer des flics aux voyous, le tout dans un monde ouvert dont on peut s'approprier les routes, et j'en passe... Pour autant, j'ai beau avoir apprécié l'expérience, tout cela sent vraiment le réchauffé. Les gens qui ont passé des heures sur Hot Pursuit et/ou Most Wanted auront forcément une impression dérangeante de déjà-vu, même si le monde ouvert apporte une nouvelle dimension à l'ensemble.