C'est pour ma part sans avis pré-conçu que je me suis plongé dans Knack. J'avoue même ne pas avoir vraiment suivi le titre de Sony Japan jusqu'à ce que je puisse m'y essayer, manette en main. Un regard frais sur ce jeu de plate-forme clairement à destination d'un jeune public...

La science fantasy

On commence donc par le véritable point fort de Knack selon moi, à savoir son univers et cette ambiance "science fantasy" plutôt bien représentée. Pour faire court, dans le monde de Knack, les reliques sont utilisées comme source d'énergie par les humains pour construire un peu tout et n'importe quoi. Les humains sont par ailleurs en guerre avec les gobelins, et on se retrouve donc dans un monde mélangeant habilement des robots et des technologies avancées, à des éléments tirés de la fantasy tels que les gobelins et leurs épées.

En ce qui concerne Knack, notre héros, il s'agit d'une créature composée de reliques et capable de fusionner avec d'autres reliques afin d'augmenter sa puissance. Le petit golem que l'on connait pourra alors se transformer au fil des niveaux, en un véritable géant à la puissance destructrice.

Manette en main

Là où le jeu devient intéressant c'est qu'il oblige (légèrement hein, n'exagérons rien) à adapter sa manière de jouer en fonction de la taille de Knack. En effet, si aucune relique n'a été accumulée, les attaques de Knack sont moins destructrices et ont une faible portée. En revanche, il bénéficie d'une certaine agilité, et il est donc plus facile d'esquiver les attaques des adversaires. Vous l'aurez compris plus Knack grandit et plus sa puissance augmente, mais il sera aussi moins rapide dans ses mouvements. Une fois que notre héros a accumulé assez de reliques, la sensation de puissance est bien présente lorsqu'on le contrôle, et c'est très agréable à jouer.

Le problème en revanche, c'est qu'on ne décide pas quand ni comment Knack évolue. Le jeu est en effet totalement scripté à ce niveau là, et au final, on commencera tous les niveaux avec une petite taille, pour les terminer en géant. Un autre point problématique, bien que la puissance de Knack augmente en même temps que sa barre de vie, il n'en est pas pour autant vraiment plus résistant. Il faut savoir que le titre est assez exigeant et on se retrouve donc à mourir en 1, 2 voire 3 coups, peu importe notre taille.

Et c'est d'ailleurs un des problèmes du jeu. Je suis d'ordinaire plutôt content de trouver de la difficulté dans un jeu, mais en revanche, j'estime qu'il est important de respecter une certaine homogénéité dans cette difficulté. Knack déçoit malheureusement de ce coté puisque vous aurez l'occasion d'évoluer à travers des tableaux parfois compliqués, suivis d'autres niveaux bien plus simples. Il en résulte une sensation étrange et on se retrouve parfois à mourir bêtement contre des ennemis simples, uniquement car les précédents adversaires nous avaient trop amoché. Manque de chance, les checkpoints vous ramèneront souvent 2 ou 3 tableaux en arrière et c'est alors bien souvent la frustration qui viendra s'emparer de vous.

Enfin, on passera aussi rapidement sur l'évolution du personnage, qui est presque inexistante. Knack dispose du début à la fin du jeu, d'une attaque de base, ainsi que de 3 coups spéciaux qui consommeront votre jauge de pierres solaires (vous en récoltez au fil du jeu). N'espérez pas bénéficier d'autre chose, car vous devrez tout simplement vous contenter de ça.

Alors oui, durant votre aventure vous allez pouvoir récolter plusieurs artefacts afin d'assembler des gadgets ou de débloquer de nouvelles versions de Knack avec quelques capacités spéciales (il se soigne lorsqu'il tue un adversaire par exemple), mais c'est plutôt pauvre, et surtout, vous n'aurez accès à tout cela que vers la fin de l'aventure. Par exemple, j'ai moi même débloqué mon premier gadget après plus de 8h de jeu, et il ne modifiait pas du tout ma façon de jouer puisqu'il me permettait de savoir quand une pièce cachée était dans les parages.

Univers varié

Le titre de Mark Cerny propose par ailleurs une aventure pas si courte que cela (comptez entre 10 et 12 heures pour le terminer) et qui emmènera le joueur dans de nombreux décors. En effet, au fil des 13 chapitres du jeu, vous allez découvrir de nombreux lieux

On se retrouvera donc à arpenter des forêts ou plaines verdoyantes où nous combattrons de valeureux gobelins, archers ou épéistes. Mais on ira aussi dans des décors plus urbains, et on affrontera alors quelques soldats surrarmés ou bien même des chars et des avions de combat... Bref, on voit du pays, même si on regrettera tout de même quelques bonnes idées qui ne sont pas assez développées.

Il faut savoir que Knack pourra à certains moments de l'aventure, utiliser divers éléments pour grandir et créer une énorme carapace. Qu'il s'agisse de la glace, du bois, ou bien encore de l'acier, ces éléments auront tous une particularité. Par exemple, la glace fond, le bois prend feu à cause des flèches enflammées de vos adversaires, et l'acier ne vous sera d'aucune utilité dans un champ magnétique. Il est vraiment dommage que cet aspect du jeu ne soit au final qu'anecdotique.

Jouer avec ton gamin

Avec Knack, il y a tout de même un truc qui n'est pas très clair. A qui s'adresse vraiment le jeu ? A première vue, quand on voit quelques images, on serait tenter de répondre "aux enfants" mais bien mal avisé sera le parent qui achètera le titre de Sony Japan à son enfant, puisque la difficulté dont je vous parlais précédemment, empêchera ce dernier de prendre un quelconque plaisir. Alors c'est peut être un jeu pour les joueurs hardcore ? Non pas vraiment, car il ne propose pas assez de profondeur pour contenter ce public.

En revanche, il y a bien une situation où le jeu arrivera à faire mouche à coup sûr et c'est lorsque vous jouerez avec votre gamin. En effet, Knack propose un mode coopératif qui permet à un second joueur de vous rejoindre en appuyant simplement sur le bouton home. Il contrôlera alors un second personnage un peu spécial, puisqu'il s'agit d'un robot aux vies illimitées.

Ce deuxième personnage pourra donc jouer tout comme le joueur principal, et il bénéficiera d'ailleurs des mêmes statistiques que Knack, à la différence prêt qu'il pourra revivre un nombre illimité de fois (il faut simplement patienter quelques secondes après la mort). Si ce deuxième joueur récolte des reliques, elles seront automatiquement transmises à Knack, et il en est de même pour tous les objets. Voici donc un bon moyen de rendre le jeu plus facile, mais aussi et surtout de permettre aux jeunes joueurs de prendre du plaisir en jouant avec papa ou maman, sans avoir à se soucier du redoutable "Game Over". En revanche, si le joueur principal passe l'arme à gauche, il faudra bien évidemment recommencer, normal.

Un jeu... PS3

Et donc, c'est bien tout ça, mais Knack est-il un jeu qui nous donne l'impression de jouer à la PS4 ? Très honnêtement, la réponse est non. Qu'on se le dise, même si le titre est sympathique et qu'il m'a fait passer un plutôt bon moment, tout laisse penser qu'il aurait très bien pu sortir sur PS3. A quelques détails visuels près.

Aujourd'hui, Knack va être vu comme un jeu de lancement de la nouvelle console de Sony, et forcément, on attend de lui qu'il présente la machine de bien belle manière. Mais non, nous n'aurons malheureusement pas le droit à une quelconque claque, et même s'il n'est pas mauvais, il n'en reste pas moins très classique.

Au final, Knack est sans aucun doute un jeu sympathique et vous passerez probablement un agréable moment en sa compagnie, mais il ne risque malheureusement pas de rester dans les mémoires. Il doit par ailleurs porter le lourd fardeau de "titre de lancement de la PS4", et donc forcément il risque de décevoir de nombreux joueurs qui s'attendaient a être impressionnés par la nouvelle console de Sony.