En débutant Farming Simulator 2013, on se dit que l'on va avoir droit à un open-world agricole pointu, riche, authentique. Après tout, c'est ce que GIANTS Software promet. Le passage obligé qu'est le tutoriel en 11 étapes dévoile tout ce qui attend le fermier en herbe. On découvre la conduite de différents engins agricoles (présents en très grand nombre et fidèlement reproduits), comment labourer, semer, moissonner et aller vendre le fruit de son labeur à l'une des boutiques du coin, selon le prix... Au passage, on apprivoise les informations utiles de son PDA affichant la carte des environs, la météo, les prix du marché, ses finances - à surveiller avec attention - et ses statistiques. Pendant ce délai d'apprentissage, dont sont étrangement absents les façons d'élever son bétail ou encore la collecte des pontes, on constate que le côté laborieux inhérent au genre de la simulation est omniprésent. C'est lourd, long, pénible, rude. Une partie complète, à la ferme européenne d'Hagenstedt ou dans la propriété américaine des Collines de Westbridge, propice à l'apparition de nouveaux monstres d'acier, permet de le confirmer. Entre autres choses profondément désagréables.

Mauvaise herbe

En effet, on réalise très rapidement que les graphismes hideux, la distance d'affichage grotesque, le manque de vie et la rigidité, c'était pas du bluff. Que le maniement lourdingue de chaque engin, ne devant jamais dépasser une certaine vitesse pour éviter que l'outil attaché se fasse la malle - une gageure -, avec lequel on doit parcourir ses terres en lignes droites, c'est tout le temps. Même chose pour la physique, qui amène un tracteur à décoller en n'arrivant pas à éviter une voiture alors que l'on peut dévaler une pente avec une remorque pleine de grains sans que rien ne tombe à côté : permanent. On pardonnerait ces errances si l'aspect simulation se révélait soigné. Mais hormis les véhicules, très bien modélisés, c'est malheureusement peu engageant. Le système économique est souvent farfelu, avec des missions annexes de faible envergure qui peuvent rapporter plus qu'une récolte. Agrandir son garage et gonfler sa main d'oeuvre ne donne pas de nouvel élan et ne confère aucune variété particulière. On ne sort jamais de la monotonie et de la redondance. Le pire reste que le cycle jour/nuit n'a aucune incidence sur vous et vos équipes. Personne ne dort jamais. Sauf les animaux. Idem pour le climat, dont l'impact est inexistant. Et surtout, comment peut-on se passer des saisons, des pluies, des grêles, de la neige ou de la canicule, qui pourraient, que dis-je, devraient, procurer un minimum de challenge ? Ici, l'expérience se résume à une répétitivité harassante (mais avec des coups d'accélérateur possible au niveau du passage du temps), un agacement face à une conduite problématique et une absence de multi et de droit de modder. Autrement dit : c'est pas fameux.

L'intention de Farming Simulator est louable. Dans un sens, et pour peu que l'on ne soit pas regardant sur ses défauts les plus évidents, il offre une approche intéressante et pédagogique de la vie d'agriculteur. Sans oublier que si l'on est fan d'engins de la ferme, il y a de quoi s'amuser. Mais on ne peut pas oublier le fait que niveau simulation, ce n'est pas aussi pointu qu'annoncé et que, du coup, l'expérience manque cruellement d'authenticité.