On ne vous apprendra rien en précisant que Dead or Alive a aussi su conquérir son public grâce aux formes généreuses de ses combattantes, pour la plupart affublées d'une taille de guêpe et d'obus insoumis aux lois de la gravité. Une combo fatale et surtout une bonne occasion d'ouvrir ce test sur la réalisation plutôt séduisante de ce Dead or Alive 5.

Sueurs chaudes

Puisque ce sont les personnages qui priment dans un jeu de combat, sachez que ces derniers sont pour la plupart superbes et qu'ils profitent tous d'excellentes animations. Bien entendu, les demoiselles sont à l'honneur avec des costumes qu'aucune d'entre vous (oui, nous avons aussi des lectrices) n'oserait sortir autrement que pour aller ramasser du beau gosse en boite. Toujours est-il que cela reste agréable à reluquer regarder, d'autant que les développeurs ont forcé sur les ralentis et sur certains détails bienvenus tels que la sueur qui perle dans les décolletés ou encore certains tissus transparents pour plus d'excitation de réalisme. DOA 5 propose donc une excellente réalisation même si deux ombres viennent tout de même assombrir le tableau. Un aliasing persistant pourra en gêner certains (même si on n'y prête absolument plus attention dans le feu de l'action) et un manque de finesse sur la plupart des décors peut décevoir. En effet, le contraste entre les lieux et les personnages est évident, toute l'attention des développeurs s'étant logiquement portée sur les guerriers guerrières au premier plan.

Décolletés et pectoraux

Vingt quatre, c'est le nombre de personnages disponibles dans ce DOA 5. Bien loin de la cinquantaine proposée par Tekken Tag Tournament 2, le titre de Tecmo s'en sort néanmoins avec les honneurs puisque tous les styles de combat sont représentés. La variété est ainsi au rendez-vous avec dix neuf lutteurs issus des précédents volets (dont deux à débloquer), trois stars de la série Virtua Fighter (Akira, Pai et Sarah), venus prêter main forte à ceux que l'on connait déjà, et deux totalement inédits, Mila et Rig. La première est une lutteuse de MMA alors que le second maitrise aussi bien le Taekwondo que Hwoarang dans Tekken. Ou que Plume maintenant qu'il s'y est mis. Il y a largement de quoi faire pour répondre aux doléances de la plupart des joueurs et sachez qu'il faudra évidemment pas mal de temps pour tous les maîtriser à la perfection. Soulignons enfin que les combattants de la série de SEGA ont été parfaitement adaptés au style de jeu de DOA, sans pour autant oublier d'apporter un peu de fraîcheur dans le casting global.

La main à la patte

DOA 5 reprend bien entendu le système de combat en triangle que l'on doit aux précédentes itérations de la saga. Les coups de poings et de pieds surpassent les projections, celle-ci ont l'ascendant sur les prises au corps qui dominent, elles, les coups classiques. Une mécanique qui a déjà fait ses preuves pour un gameplay toujours aussi nerveux et spectaculaire. Violent et jouant sur la rythmique (modifiable parfois) des enchaînements de coups, DOA 5 impressionne donc avec des magnifiques combats et de belles chorégraphies. Le contre, marque de fabrique de la série, permet toujours de retourner la situation en cas de danger et propose encore quelques subtilités avec différents types, ceci afin d'occasionner plus de dégâts moyennant une plus grosse prise de risques.

Au programme des nouveautés, le joueur peut désormais compter sur deux coups spéciaux, le Critical Burst et le Power Blow. Le premier permet de déstabiliser la garde adverse pour le mettre à sa merci et le second est une frappe chargée, et par conséquent difficile à placer, qui projette la victime dans le décor. Notez que cette dernière n'est utilisable que lorsque la vie de votre avatar est dans le rouge, un peu à la manière d'une furie. Remarquez aussi que certaines attaques, normales ou spéciales, projettent les ennemis dans le décor. Il sera d'ailleurs parfois possible de décider où ira s'écraser votre adversaire pour toujours plus de dommages. La caméra se fige alors pour vous laisser choisir un élément visible, car coloré en orange, le temps du ralenti. C'est évidemment l'occasion d'envoyer valser l'adversaire vers un élément interactif de l'arène pour qu'il prenne plus de dégâts (voitures, panneau d'alimentation, arbres, etc.) ou les bords du ring pour passer sur un autre niveau de celui-ci. Mais pendant la scène de transition entre les deux lieux, un cliffhanger s'engagera afin de proposer un nouveau type de gameplay !

Quick Time Event

Ces fameux cliffhanger (scène de transition entre les niveaux dans un même round) n'est autre qu'un QTE entre les deux joueurs. Chacun presse un bouton de sa manette pendant la mini-cinématique afin de savoir si le joueur projeté hors de l'arène limitera les dégâts ou devra en encaisser encore plus. Cela donne parfois lieu à de jolies séquences puisque la situation s'adapte aux choix des joueurs. Il s'agit d'une dimension grand spectacle qui rajoute charme et dynamisme à l'ensemble, et qui a une influence capitale sur les dégâts occasionnés à la victime, il est donc préférable de la prendre sérieusement en considération si vous ne voulez pas être sacrément désavantagé une fois arrivé en contrebas. DOA 5 joue donc sur la diversité en proposant des combats violents, toujours faciles d'accès avec un semblant de technicité, et des scènes de transition dynamiques entre les arènes. De quoi varier les plaisir en plein combat en somme, sans pour autant aller titiller les ténors du genre en termes de technicité ou de subtilité, malgré des contres qui offrent une composante tactique aux rixes.

Radinerie vidéoludique

On termine ce tour d'horizon en faisant le point sur modes de jeu. Autant être clair, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Des modes Arcade au Versus en passant par le Time Attack, l'ensemble parait un peu léger. Evidemment, il est possible de jouer à DOA 5 en Tag, c'est-à-dire en équipe de deux personnages pour des assauts combinés spectaculaires. Le tout fonctionne bien et ajoute un peu de finesse aux joutes. Mais malgré cette option, le titre manque tout de même de contenus par rapport à la concurrence et ce ne sont pas les modes photos ou trophées qui viendront combler le manque. Reste alors le mode Histoire, extrêmement long pour un jeu du genre (compter 4 à 5h pour le boucler), qui fait office de tutoriel tout en profitant du scénario de ce cinquième volet. Ne perdons pas de temps : malgré de jolies cinématiques, le scénario est au ras des pâquerettes et les héros de la licence se mettent sur la figure sans trop qu'on sache pourquoi. Rien de nouveau de ce côté-là non plus donc. Le mode en ligne vient néanmoins sauver le tout avec les options classiques que l'on attend d'un titre du genre et des conditions correctes de jeu. Dommage néanmoins que nous n'ayons pas pu plus en profiter (nous reviendront dessus si nécessaire une fois la version finale arrivée à la rédaction).

Sans révolutionner la série, Dead or Alive 5 propose quelques nouveautés sympathiques sous la forme de nouveaux lutteurs appréciables, d'une interaction plus poussée avec les décors et d'un gameplay un poil plus technique avec de nouveaux coups spéciaux. Un volet efficace donc qui manque malheureusement un peu de consistance à cause d'un contenu qui fait cruellement défaut. Pour autant l'accessibilité est au rendez-vous et à haut niveau les rixes demeurent subtiles, mais pas au point de rentrer dans le panthéon des jeux de baston incontournables. Un bon épisode en somme qui tient sans mal tête au TTT2 de Namco. A conseiller aux amateurs de la série et à ceux qui veulent se castagner sans trop se casser la tête si je puis dire...