Si la puissance du dieu-roi, boss final d'Infinity Blade, obligeait le joueur à s'effondrer à ses pieds lors de ses premières parties, le fait de revenir avec un descendant plus puissant ensuite conférait une certaine satisfaction mais conférait surtout une grande répétitivité à l'action générale. Ce second opus souffrira du même mal mais il n'en a pas pour autant oublié de peaufiner sa technique, ses possibilités et sa profondeur, comme tout bon breteur qui se respecte !

La claque technique ?

Comme pour son prédécesseur, Infinity Blade II impose un nouveau standard pour les jeux iOS. Les textures apparaissent comme légèrement plus fines, les détails sur les décors et les personnages foisonnent et la direction artistique accouche de merveilles. Mais finalement, c'est la fluidité de l'ensemble qui surprend. En effet, les combats à l'arme blanche s'enchaînent à grande vitesse et vos réflexes seront mis à rude épreuve. Notons que désormais, les décors évoluent au fil du temps en changeant d'apparence à chaque fois que vous repassez dans une zone. Impressionnant. Pourtant, à l'image d'un jeu sur PC, il faut être bien équipé pour en profiter. En effet, le rendu sur iPad première génération est bien moins bon que sur son successeur, l'iPad 2. Les textures sont simplifiées (surtout sur les personnages) et les animations en prennent un coup. La différence entre l'iPhone 4 et le 4S est aussi assez évidente, preuve qu'Infinity Blade II a bien été conçu pour tourner sur les dernières plate-formes d'Apple et pas forcément aussi bien ailleurs. Personnellement, ça me fait un peu peur de penser qu'il faille changer de support pour jouir pleinement d'un titre compte tenu du prix d'un iPad ou d'un iPhone. Néanmoins, il faudra faire avec. Vous voilà prévenus...

A new full cycle

Le concept de chaque jeu de la série consiste à déplacer un guerrier dans des couloirs aux trajectoires prédéterminées (en cliquant sur la ou les sorties) et à affronter les duellistes qui lui barrent la route. Si un scénario plus profond vient cette fois étoffer l'histoire, que les amateurs du premier volet trouveront sans doute étonnante, le postulat de base est le même dans Infinity Blade et Infinity Blade II. On affronte des champions par dizaines avant d'aller défier les multiples boss du jeu. Il y en a désormais trois différents auxquels on accède via plusieurs routes. Outre des luttes plus variées, notamment grâce à l'I.A des adversaires (boss ou non) qui feintent maintenant avec talent, les chemins à emprunter se révèlent nettement plus nombreux et offrent des trajets alternatifs dépaysants, ainsi que moult guerriers apparaissant aléatoirement à chaque partie. On ne va pas dire que cela change fondamentalement l'expérience mais il est palpable que Chair a tout fait pour tenter de casser la répétitivité de l'action et que finalement, on revient plus facilement sur Infinity Blade II que sur son ainé.

Au doigt et à l'oeil

Ce qui distingue IB, c'est sa jouabilité. En tapotant sur l'écran de l'Ipad, le joueur se défend des attaques ennemies (blocage avec bouclier, contre, esquive, etc.) jusqu'à déceler une faille chez l'adversaire, ce qui donne accès ensuite à une succession de mouvements brefs de l'index afin de simuler des attaques à l'épée. Si ce système fonctionne parfaitement avec IB, il se révèle assez redondant et c'est pourquoi les devs d'IB II ont étoffé les possibilités offertes avec ce deuxième volet. Pour exemple, la fatigue est désormais prise en compte et on ne peut plus esquiver continuellement. Les rixes gagnent aussi en finesse avec trois types d'armes à utiliser contre une seule dans le premier volet. Avec une arme à deux mains, vous faites des dégâts monstrueux mais il n'est plus possible d'esquiver, seulement de contrer. Une stratégie risquée qui se rapproche finalement du quitte ou double ! En plus de la configuration classique (épée et bouclier), les amoureux de "dual wielding" seront heureux de savoir que l'on peut, par exemple, utiliser deux épées, une dans chaque main. Ainsi, le personnage est plus rapide et esquive nettement mieux, il peut aussi contrer mais fait moins de dégâts qu'avec une arme à deux mains. La subtilité réside donc maintenant dans la possibilité de changer d'armes entre chaque joute et en fonction des adversaires rencontrés. A vous de trouver la configuration la plus efficace face à certaines situations. C'est essentiellement en cela qu'Infinity Blade II tranche par rapport à son aîné.

RPG léger

A force de lutter, le héros, nommé Siri (tiens donc), gagne de l'expérience à répartir pour renforcer ses caractéristiques. Comme dans Infinity Blade, l'utilisation répétée des équipements (armures, armes, bijoux, etc.) permet d'en augmenter la maîtrise et donc l'efficacité. Mais la grande nouveauté apparaît avec l'utilisation de gemmes permettant de customiser les équipements. il n'y a là rien de très profond non plus mais c'est suffisant pour faire la différence pendant certaines joutes, ce qui justifie donc l'utilisation de ce système. Enfin, compte tenu des nombreuses routes et des multiples ennemis, sachez que le joueur peut obtenir nettement plus d'objets d'équipement qu'avant. De quoi satisfaire les collectionneurs mais surtout assurer l'envie de refaire des parties afin de devenir encore plus puissant ou donner un look fracassant à son héros. Et si vous avez le malheur de vouloir tout récupérer, sachez que cela prendra énormément de temps...

Sans révolutionner son concept (la révolution a eu lieu avec le premier IB), ce second volet renforce ses bases et propose bien plus de variété que son ainé. Système de combat plus profond, scénario plus présent, à l'intrigue surprenante, et de nombreux chemins alternatifs viennent casser la répétitivité de l'action générale. Enfin, une réalisation de haute volée fait office de cerise sur le gâteau. Pour moins de 6€, vous comprendrez que l'investissement en vaut la chandelle, même s'il vaut mieux jouer avec les dernières plate-formes iOS si on veut échapper aux ralentissements, voir aux bugs (désormais réglés mais qui m'ont empêché de jouer à IB II sur iPad première génération pendant presque deux semaines quand même...).