Un chauffeur de salle particulièrement remuant, des guests de renom - on y reviendra - un public très, très réceptif et des présentateurs au diapason tout au long de la soirée : au moment du coup de sifflet final de son eLigue 1, la Ligue de Football Professionnel et BeIN Sports, le diffuseur de la compétition, ont sorti le grand jeu. Il n'en fallait pas en attendre moins de la chaîne de sport qatarie, qui retransmettait la Grande Finale de ce prestigieux tournoi en direct et en clair, dès 20h sur son antenne.

"Le plus gros titre national jamais eu sur FIFA"

Bref, du beau monde, gonflé aussi par la présence de la directrice générale du FC Metz, Hélène Schrub, rejointe un peu plus tard par le directeur exécutif général de la LFP, Didier Quillot. Bien en a pris à la dirigeante messine de venir lundi soir à Paris soutenir son champion, Johann "Maniika" Simon, puisque c'est ce dernier qui l'a emporté. D'abord en écartant Diogo "Stylishzz" Peixoto, qui défendait les couleurs de Nancy (1-0). Puis en s'offrant l'une des perfs de la saison, en s'imposant face à la toute nouvelle référence mondiale du circuit, Corentin "Rocky" Chevrey. Le punch légendaire de ce dernier avait bien fait mouche lors de sa demi-finale contre le Toulousain Nathan "Herozia" Gil, battu en prolongations (2-1). Le sosie virtuel de l'Etalon Italien avait encore fait parler son sens du KO, en égalisant lors de la manche aller de la finale (1-1) contre Maniika (sur PS4, la console du natif de Porcelette).

Mais il était écrit que ce titre ne pouvait pas échapper à Johann Simon, vainqueur de la manche retour sur Xbox One (2-1). Et pour ce pur Messin, véritable supporter dans l'âme, l'émotion était à son paroxysme. "C'est vraiment incroyable pour moi de pouvoir représenter mon club de coeur, ma ville" a confié le vainqueur, récompensé d'un chèque de 10.000 euros et de ce titre de champion de France.

Plus prestigieux que les autres selon lui. "Je ne dis pas ça parce que je l'ai gagné mais je pense honnêtement que c'est le plus gros titre national qui ait jamais existé sur FIFA, le plus important en tout cas. Les années passent, l'eSport évolue. Les compétitions deviennent de plus en plus importantes. C'est passé en clair quand même sur BeIN Sports. Je ne veux pas dénigrer les autres titres mais celui-là implique directement la LFP, les clubs de Ligue 1. Il a vraiment une saveur particulière."

30.000 joueurs, 29.000 matches... et une saison 2 d'ores et déjà assurée

Une implication réelle des clubs, à l'image du champion, le FC Metz, qui a soutenu son joueur sur les réseaux sociaux avec passion. Bien conscient de l'apport de l'eLigue 1 pour sa notoriété. "Elle nous permet de toucher une communauté qui ne va peut-être pas au stade", estime la dirigeante du club lorrain, Hélène Schrub. "C'est une toute nouvelle compétition et on est honoré d'avoir remporté cette première édition. C'est un plus, clairement par rapport à ce que tous les clubs de foot font aujourd'hui."

Un plus pour la Ligue, également, qui a livré un bilan satisfaisant de cette première édition. "C'est une très belle compétition, on a eu 30.000 joueurs inscrits, plus de 29.000 matches disputés", savoure Didier Quillot. "On est la première Ligue en Europe à avoir créé un championnat eSport construit sur des équipes de l'élite. Je crois qu'Electronic Arts a l'intention de le faire avec d'autres Ligues européennes."

Et malgré l'absence des gros clubs de Ligue 1 dans ces playoffs, le spectacle était au rendez-vous. "Ça prouve que ce ne sont pas forcément les grosses équipes professionnelles constituées par les uns et par les autres qui gagnent", poursuit le dirigeant de la LFP.

"Cela permet à des clubs qui ne sont pas dans le Big Four de gagner. Je suis très content du titre du FC Metz. J'espère que ça donnera envie l'an prochain aux grosses équipes de s'impliquer plus qu'elles ne l'ont fait cette année. Vous verrez, les grands clubs d'eSport viendront avec leurs équipes Unes." Oui, vous avez bien lu : il y aura bien une saison 2 à cette eLigue 1. Toujours en deux parties bien distinctes (Hiver et Printemps).

Et, certainement, avec encore plus de passion chez les joueurs et d'interaction avec les clubs.