Cela faisait longtemps que je n'avais pas revu The Old Republic, pas depuis ces quelques jours à Londres où on avait bien accroché tous les deux, en avril dernier. Il me donnait quelques nouvelles de temps en temps, mais je le sentais distant, hésitant... Et puis finalement, il s'est décidé à m'inviter chez lui. On s'est retrouvé, il avait changé, on s'est redécouvert. Les choses se sont un peu précipitées et dès le lendemain, je suis resté la nuit avec lui. Je... Je ne sais pas si je l'aime bien ou si je l'aime tout court. À un mois de faire son coming out, je le trouve encore si vieux jeu, avec tous ces défauts, dont certains vraiment rebutants ! Je ne sais plus. Il me promet qu'il va changer, mais il reste si peu de temps pour se décider. Cela pourrait être le début d'une longue histoire... Laissez-moi vous parler de lui.

Comme si on n'avait rien vu

Oui, bon, Gameblog payant très mal ses pigistes, je tente une reconversion dans les romans à l'eau de rose homoérotiques (pas sûr que ça paie mieux :p, NdRaHaN). J'ai le droit non ? Peut-être que la production de Plus belle la vie lit Gameblog et recherche un scénariste / dialoguiste ? Je suis dispo ! Pour le travail, hein. En attendant, je traîne sur la beta de The Old Republic et ma foi je m'amuse. Ces impressions feront abstraction de la quantité phénoménale de bugs qui plombent l'expérience de jeu, puisqu'on ne sait pas trop ce qui sera, ou ne sera pas corrigé, d'ici la sortie (le 15 décembre pour les accès anticipés, le 20 pour les gens normaux et méfiants). De toute façon il me faudrait 10 pages pour les recenser : des petits, des gros, des graves, des incompréhensibles, des rigolos...

Ne patchez pas ça !

Ouaip, des rigolos. J'ai joué soldat de la Republique et l'histoire vous met dans la peau d'une recrue de l'escouade du Chaos en mission sur Ord Mantell. Arrivé à la base de départ, on me présente mes coéquipiers, avec leur pseudos, façon film de guerre hollywoodien. Petite pause dramatique pour introduire un supérieur local. Ça sent le PNJ avec qui on ne va pas s'entendre durant les missions ultra scénarisées de tOR. Ça ne manque pas, on se regarde tout de suite en chiens de faïence et je me fais traiter de bleu... sauf qu'un bug lui donne une taille de 10cm environ, transformant la scène en duo comique absurde. J'en ai eu un fou rire de plusieurs minutes (j'étais fatigué). Bref, un tas de bugs. Je prédis un lancement chaotique et du bon beta test payant pendant quelque temps avant d'avoir un truc parfait. Cependant, c'est tout à fait jouable en l'état.

TATIN ! TIN TATINTIN ! TIN !

Une chose sera certainement présente à la release comme elle l'est déjà en permanence depuis le niveau 1 jusqu'à.. euh bah 18 en tout cas, où j'en suis arrivé (je ne peux pas jurer pour la suite...) : c'est l'ambiance Star Wars. Les décors, le design, les planètes, les bruitages, les musiques... Ouais, on est dedans. Comment ne pas fondre quand le fameux thème retentit, que STAR WARS apparaît et que l'histoire de votre classe commence à défiler ? Même sans être un fan absolu, du genre à connaître tout le background (films, livres, bd, jeux) par coeur, ça ne peut que faire chaud au coeur de se retrouver blaster ou sabre laser en main avec un récit taillé sur mesure. Car chaque classe a sa propre série de quêtes le baladant de zone en zone, puis d'une planète à l'autre, tout en lui faisant visiter des endroits qui ne manqueront pas d'aventures à entreprendre. Ce qui est épatant, c'est que quasiment chaque mission, principale ou secondaire, propose un ou plusieurs choix moraux orientant votre personnage vers la lumière ou l'obscurité. Très prenant et absolument inédit dans un MMO, cet aspect de The Old Republic pourrait en accrocher plus d'un !

Moi le premier

En tant que soldat en territoire démocratique, les occasions ne manquent pas de sombrer vers le mal, que ce soit par gain personnel ou en obéissant aveuglément à des commanditaires pas très sympathiques. Car la République abrite son lot d'incompétents et de corrompus. D'ailleurs, le scénario du soldat est très lié à ce problème. Côté Empire, l'agent démarrait aussi avec une histoire assez complexe. Et oui, on peut jouer un Guerrier Sith gentil, j'ai essayé. J'ai hâte de découvrir les autres. The Old Republic sera probablement le premier MMO où je maximiserai chaque classe existante, pour sa partie solo. Mais je sais bien que beaucoup d'entre vous s'abonnent aux MMO pour participer au jeu collectif. Ca alors, quelle surprise !

Taisez-vous quand je parle

Il est vrai que The Old Republic se solote assez facilement, surtout si vous êtes suivi par un compagnon PNJ. On chope un tas de quêtes dans le hub civilisé du coin, puis on va dans la zone appropriée qui grouille de monstres ou d'ennemis. On les combat souvent par « sommes de difficulté ». Genre quatre faibles, ou un fort + deux faibles, ou un élite seul... C'est une originalité (l'unique ?) du combat, qui sinon reste très classique. Il n'y a vraiment que les champions, ou deux élites ou plus, pour corser les choses. Certaines quêtes sont d'ailleurs marquées en tant qu'héroïques, avec un nombre de participants conseillé. Les 2+ peuvent parfois être jouées seul si vous êtes costaud côté matos. Les 4+ demandent un vrai groupe. Sans oublier les grosses instances de type raid. De manière générale, c'est aussi fun de jouer groupé pour les dialogues à plusieurs : chacun choisit sa réponse, mais une seule est tirée au hasard, ce qui implique que vous ne verrez pas forcément la direction que vous aurez souhaité. En plus, on gagne des points de sociabilité qui permettent de porter des équipements cosmétiques supérieurs. Faut pas rater ça.

La guerre au quotidien

Entre deux zones, on valide ses quêtes, on fait de la gestion. D'abord on trie son inventaire : The Old Republic est assez généreux en butin et on change ou modifie souvent son équipement. Il faut aussi penser à réparer si on est mort (la détérioration est la seule pénalité de décès). Ensuite on doit s'occuper d'améliorer son ou ses compagnons, celui qui est de la même classe que vous héritant souvent de vos armes et armures de seconde main. Hop, un passage par l'entraîneur si vous avez gagné des niveaux, pour mettre à jour vos compétences et en apprendre de nouvelles (ce qui implique la réorganisation de votre barre de raccourci). Et voilà ! Vous voyez, là encore, du classique.

Au boulot, feignasses !

Bien qu'il n'y ait pas d'heure pour cela, c'est aussi un bon moment pour faire de l'artisanat. La moitié du travail étant fait par votre équipage (l'ensemble de vos compagnons), c'est une occupation de tous les instants, sauf pour celui qui vous épaule en combat à ce moment-là. En gros, vous et votre équipage aurez trois compétences au total : deux de récolte, une de confection (armes, armure, consommables, etc.). L'une des compétences de récolte sera probablement utilisée pour ramasser des ingrédients de base sur le terrain. Il y en a un sacré paquet, tout du moins en début de jeu. L'autre sert à récupérer des composants un peu plus rares : il faut alors envoyer un compagnon en mission pendant plusieurs minutes. Puis c'est la fabrication. Il existe un grand nombre de recettes : vous en apprendrez auprès des instructeurs, vous en ramènerez de mission, vous en découvrirez grâce à la rétro-ingénierie... Bref, il y a de quoi faire, mais vous devrez vous y atteler sérieusement et régulièrement pour fabriquer des choses utiles à votre niveau. Et on n'échappe pas à un peu de grind (répétition de création dans le seul but de progresser).

Quel est le niveau du capitaine ?

Et ainsi se passe la vie dans The Old Republic. Au niveau 10, on rencontre son premier compagnon, sans trop savoir si on va modifier son attitude dans les dialogues pour lui faire plaisir ou pas. Perso, je m'en contrefous : le mien aime l'honnêteté, l'obéissance et la république, il est mal barré à mes côtés. Vers le niveau 15, on acquiert son vaisseau et l'espace s'offre à nous. Bon, du calme, chaque planète à sa fourchette de niveau. Cependant, rien n'empêche d'aller y faire un tour, pour voir. On fait aussi ses premiers combats spatiaux en se demandant ce qui a bien pu passer par la tête de Bioware pour développer un truc pareil. C'est d'un naze, ces railshooters... cela dit ça correspond à certaines scènes de la Menace Fantôme. Mieux vaut faire un détour optionnel chez la / le PNJ que vous avez dragué durant l'histoire pour conclure un coup.

La force anti-litige

Pour ceux qui préfèrent l'action, le Joueur contre Joueur (JcJ) est disponible dès le niveau 10. Du matériel spécialisé et quelques bons éléments de gameplay font en sorte qu'une équipe organisée écrasera facilement les adversaires ne sachant pas trop se battre ensemble. Le tank est plutôt bien pensé, grâce à son Taunt qui réduit les dégâts d'un ennemi pour toute autre cible que lui. Une idée qui existait dans Warhammer Online et qui semble assez efficace dans The Old Republic. Les champs de bataille sont sympathiques et classiques, mais cela reste encore difficile de se faire une opinion sur la longueur. J'ai un bon mois pour cela. Et peut-être que des pros du JcJ ont des choses à dire ?

On est au max là ?

Techniquement, The Old Republic s'est beaucoup amélioré depuis mon dernier essai, surtout du côté de l'interface, beaucoup plus ergonomique. Dans l'ensemble, le jeu tourne bien, avec peu de lag. Qu'on aime ou pas le design, les textures du décors sont ok. Ca pourrait être mieux, mais ça va. En revanche, elles ne font pas l'affaire du tout pour ce qui est des personnages : trop basse résolution. J'espère qu'on aura un peu mieux d'ici la sortie, parce que ça gâche vraiment le plaisir des conversations où l'on voit les persos de près, de même que celui de la customisation, qui prend un coup dans l'aile. Sinon, les effets sont sympas, c'est mignon... Classique, quoi.

Comme vous avez pu le constater, j'ai pas mal utilisé le mot « classique » dans ces impressions. À part l'excellent déroulement des quêtes et de l'histoire, il faut bien avouer que The Old Republic offre une expérience assez old school. Déjà vue. Carrée, mais presque archaïque, à l'heure où de plus en plus de MMO se mettent à l'action et au dynamisme. The Old Republic, un nom qui sonne bien pour un gameplay et un univers assez statiques. C'est un peu dommage, mais ce n'est pas ça qui m'arrêtera. Il reste plein d'histoires à découvrir (et à jauger pour le test), et des points d'obscurité à amasser. Ah moins que je ne joue côté lumière finalement. Être méchant dans ce MMO, ce n'est pas de la rigolade.