Véritable show à l'américaine, la présentation du mode multijoueurs de Call of Duty : Black Ops, à plus d'une centaine de journalistes du monde entier, a fait mouche, si on en croyait les râles de joie de certains de nos confères à l'annonce de nouvelles armes ou de modes inédits.

Mais quelles nouveautés du cosmos peuvent bien sortir un journaliste de jeu vidéo de sa blazitude congénitale ?

S'entraîner et s'habiller avant de se faire trucider

Premièrement, une nouveauté dont je n'aurais jamais pensé qu'elle en soit une, tellement c'est l'évidence même et que l'appliquer relève du bon sens. Call of Duty : Black Ops possède un mode Combat Training. Comme son nom l'indique avec brio, ce mode vous permet de ressentir les joies du jeu multi mais face à des adversaires dirigés par l'IA. L'occasion donc de s'entraîner à son gré, avant d'aller se faire rosser en ligne. Car oui, c'est comme ça que ça finira, comme pour moi face aux Cainris de tous poils qui m'ont dézingué lors de mon premier contact, manette en main, avec Black Ops. Si les mecs avaient été de vrais sadiques mentaux, ils auraient pu utiliser le nouveau mode Théâtre permettant de monter et de montrer à loisir ses vidéos d'exploits, la présence d'une flèche dans le crâne de mon avatar ou encore la course folle du missile téléguidée que mon trouffion s'est mangé dans les dents.

On est d'autant plus aigri, quand le trouffion en question, on a bien pris soin de l'habiller, de le faire beau. En effet, en plus de créer votre propre logo grâce à une myriade de pochoirs et de motifs à faire pâlir Mario Paint, vous pourrez afflubler votre avatar de diverses combinaisons qui influeront directement sur votre façon de jouer. Ainsi, l'équipement de fantassin sera plus léger que celui de l'artificier, vous permettant de vous déplacer avec plus d'aisance, mais vous offrant moins de protection et vous laissant par exemple plus vulnérable aux explosions. Et croyez-moi les explosions, ce n'est pas ce qui manque. Le moteur du jeu tient d'ailleurs bien le coup et les fusillades et autres mises à mort, se passent en toute fluidité, à défaut peut-être de se dérouler dans une franche camaraderie. Il faut dire que lorsqu'on s'intéresse aux modes de jeu proposés en multi, on s'aperçoit que c'est la guerre mec !

Des modes originaux qui réchauffent la guerre froide (sic)

Ainsi, quatre manières de jouer sans pitié vous seront proposés à travers le mode Wager Match, dans lequel on parie de l'argent virtuel pour s'en mettre plein les fouilles, si on termine dans les trois premiers. L'occasion pour moi de vous présenter les joujoux de guerre qui ont filé la trique à moult journalistes lors de la présentation sur écran géant, ponctuée de gentils sketchs assurés par Dan Bunting (directeur du online chez Treyarch) et David Vonderhaar (directeur du design multi). Le mode One in the Chamber lance le joueur dans la bataille avec ses corones, son couteau et une balle dans le chargeur. Seul moyen de récupérer des munitions : ramasser la balle de son copain, dont le cadavre est encore fumant. Sticks and Stones, c'est un peu les cowboys et les indiens sur console et en version 18+. Ainsi les seules armes proposées dans ce mode seront l'arbalète, une sorte de seringue rigolote mais létale (si j'avais été plus attentif lors de la JAPD, je saurais peut-être qu'il s'agit d'un couteau à lame propulsée) et d'un tomahawk. Ma petite arme préférée, je dois bien le dire, même amusante quand elle vous arrive entre les deux yeux. Ce qui est moins drôle, c'est que refroidi par cette dernière, vous pouvez dire adios à votre cagnotte.

Le mode Gun Game, quant à lui, se veut une allégorie de notre société moderne : tous les joueurs débutent avec un pistolet de base identique, chaque adversaire tué permettant de gagner une arme plus puissante, jusqu'à ce que le meilleur d'entre tous possèdent toute la collec', disons jusqu'à ce que les développeurs ont appelé, la Death Machine (une gatling à faire pâlir John Rambo). En fourbe, si on se débarasse de son vis-à-vis avec son opinel, le pauvre type redescendra d'un cran dans sa course aux armes. Enfin, dernier mode présenté dans une ambiance testostéronée, le Sharp Shooter, où tout le monde commence avec la même arme, celle-ci changeant automatiquement et aléatoirement au bout d'un moment. Encore dans l'allégorie donc, du communisme cette fois, Call of Duty : Black Ops nous surprend par toutes ces figures de style. Comme il a pu nous surprendre avec ces engins de morts funky, tel que la voiture télécommandée que vous amènerez au plus près de vos adversaires pour leur exploser la tronche et si ça suffit pas, hop, un coup de fil aux potos en haut et bing, pluie de napalm ! Les plus poètes d'entre-vous pourront évidemment faire le ménage avec un lance-roquettes ou en utilisant du mortier ou des tourelles. Notez que si vous avez l'envergure d'un Terminator, vous obtiendrez des points CoD, que vous ne pourrez pas vous payer avec des thunes mais seulement avec votre talent et qui vous permettront d'avoir accès à de nouvelles armes.

Avec son équipe intégralement impliquée dans le projet (seule une partie du studio s'occupait du volet précédent, World at War) Treyarch a mis les bouchées doubles pour affuter son Black Ops et tenir le choc face à MF2 et MoH, ses principaux concurrents. Si ça ne va sûrement pas être du tout cuit, force est de constater que ce Counter Strike sous stéroïdes possèdent tous les arguments pour s'imposer comme le nouveau divertissement multi des amateurs de FPS. Les maps semblent plus grandes que celles de Warfare 2, les modes multi sont ambitieux et originaux, les nouvelles armes proposent des tueries joussives et tout cela est servi par une réalisation de qualité. Call of Duty : Black Ops ne restera pas semble-t-il, dans l'ombre du grand frère Modern Warfare 2...