C'est l'été (si si je vous assure, même si on a pas vu le soleil à Paris...) et c'est l'heure d'articles légers, frais et plutôt marrants.

J'avais promis avant mes vacances un article, ou plutôt une critique, sur le film House of the Dead de Uwe Boll. Et puis les vacances sont passées là dessus et j'ai zappé. Mais j'y ai repensé subitement en me disant que ça valait vraiment le coup de vous en parler, autant pour prévenir les jeunes générations du mal incurable que peu provoquer Uwe Boll sur une licence, que pour les plus anciens gamers parmi nous, adeptes de nanard bien merdiques et non-assumés !

 

Le film est basé sur le fameux jeu Sega... qui n'a quasiment pas de scénario

Bon d'abord, pour les plus jeunes d'entre nous : Qui est Uwe Boll ? Uwe Boll, c'est un peu comme une malédiction : On ne sait pas trop comment il est arrivé, mais depuis qu'il est là, des licences meurent chaque année...Uwe Boll, c'est un fléau, un réalisateur sans aucun talent, et même incroyablement mauvais, mais qui reste persuadé qu'il est un génie sans limites qui est juste trop bon pour être compris par le commun des mortels. Seulement voilà, Uwe Boll s'est mis en tête d'adapter les licences de jeux vidéos connus au cinéma. Et depuis le simple fait de mentionner une « adaptation de jeux vidéos au cinéma » est devenu synonyme de « film de merde » tout ça grâce à ce monsieur. Mais tout ça n'a commencé qu'en 2003, avec House of the Dead...

 

Uwe Boll, plus qu'un con, une légende

Alors House of the Dead, à la base c'est quoi ? C'est un rail shooting qui sent bon le jeu d'arcade des années 90. Le jeu avance tout seul, pendant que vous tirez sur des zombies, tout ça sur un fond scénaristique aussi loufoque que simpliste. Généralement l'histoire doit être prise au 15ème degré et est une parodie des films de série Z de l'époque (je pense surtout au dernier jeu, House of the Dead Overkill). Bref, House of the Dead, c'est jeu marrant pour une soirée entre potes, mais pas une bonne base pour un film, tant le pitch peut tenir sur 3 lignes.... Dès qu'on connaît le jeu de base, le film sent le nanar.

Et en effet, le film regroupe tous les pires clichés du film d'horreur des 90's, tout en ayant pas le moindre recul ou second degré sur ce qui se passe. Tout y passe, des filles à poils, aux morts ridicules, en passant par des gunfights qui s'éternisent, et un jeu d'acteur sous le niveau de la mer.

Le scénario est juste nul. Le pitch du film, lui aussi, tient sur une feuille de PQ... Un groupe de jeune veut rejoindre une rave party organisée sur une île abandonnée, mais la soirée va mal tourner... Oui c'est nul, mais bon là encore, avec le scénario du jeu, on se dit qu'on pouvait pas faire beaucoup mieux. Et on a tort ! Uwe Boll va réussir à rendre la chose encore plus merdique et entrer dans la légende !

 Le scénario tient sur une feuille de papier toilette... et est ridiculement cliché

Uwe Boll a une autre fâcheuse habitude, qui apparaît dès ce premier film : Il aime les femmes, et il le montre... à sa manière ! Dans le film, vous allez donc voir du boobs sans arrêt. Ok, surtout au début ou les actrices tombent le haut assez souvent, parfois pour un bain de minuit qui tourne mal, et parfois sans raison, pour montrer des seins... Le truc marrant, c'est que pour Boll, une personnage féminin qui a déjà montré ses seins, n'a plus d'intérêt et donc doit mourir. Une paire de boobs est donc synonyme de mort imminente et inévitable du personnage dans House of the Dead ! Ah, il y a aussi l'actrice principale ! Bien jolie, et possédant « toutes les qualités » pour ce rôle. Si elle ne finit pas topless, elle se battra quand même la moitié du film en corset (be oui faut pas déconner non plus) et aura droit à une superbe scène (admirez la vidéo ci-dessous !) au ralenti qui n'a d'intérêt que celui de voir ses seins gigoter quand elle court... Je caricature à peine !

 

Boobs boobs et encore boobs.... Ou comment compenser le piètre jeu d'acteur par une paire de seins

Mais en dehors des femmes, Uwe Boll n'aime pas vraiment ses acteurs. Ils sont en effet tous très mauvais et on globalement tous la chance d'incarner un magnifique cliché du cinéma de zombie (de mauvais goût). Entre le marin qui fume son cigare en dégommant le zombies au Desert eagle, l'asiatique, spécialiste des arts martiaux, qui se bat en combi moulante et les étudiants sympas qui deviennent d'un seul coup des machines à tuer, on a le droit de grands moments.

Un grand moment de cinéma...

Le meilleur moment, révélateur de tout le film, reste celui ou le groupe de survivant, armé jusqu'aux dents grâce à une miraculeuse cache d'armes du marin, fonce tête baissée à travers un cimetière remplie de zombie. Et là, on atteint le summum du WTF. Parce Uwe Boll aime styliser ses films, jusqu'à l'écoeurement.  Pendant cette scène (qui dure une éternité !) le groupe dégomme des zombies.  Or Uwe abuse des slow motion et se fait même le petit plaisir de faire un focus sur chaque perso grâce au célèbre mouvement de caméra à la Matrix sorte de Bullt Time (quand le mouvement se fige et que plusieurs appareils photo autour de l'acteur se déclenchent quasiment en même temps). Là ou c'est ridicule, c'est que ces moments ne sont pas raccords avec la scène d'action (probablement pas filmés au même moment), si bien que chaque personnage n'a pas la même arme que dans la scène ou il est censé combattre... ça en devient absolument ridicule !

 Cette scène, la plus ridicule du film, résume simplement à quel point le film est mauvais...

Mais attention, le film n'est pas seulement merdique à cause de ses acteurs, de son scénario, de ses scènes d'actions ou de la propension ridicule de son réalisateur à mettre des seins pour compenser son incompétence, non ! Le film est aussi une bouse parce que Uwe Boll a voulu faire le lien entre le jeu « House of the Dead » et ce qui s'annonçait comme un banal mauvais film de série Z. Et Uwe a du s'apercevoir uniquement au montage que le lien n'était pas assez visible, et a décidé qu'il fallait que la filiation se sente plus. Il a donc décidé de frapper fort... tout simplement en incrustant des images du jeu, dans son film. Alors en plus du fait qu'il soit assez ridicule d'incruster des images d'un jeu datant des années 90 dans un film des années 2000 (les graphismes commençant légèrement à dater), il a eu le mauvais gout d'en rajouter à des moments qui ne le justifient absolument pas ! Un plan global sur le Fjord ou se trouve l'île déserte (île portant le doux nom d'Isla de la Muerte.... Cherchez l'erreur...) est ainsi coupé pendant une demi seconde par une image du jeu ou un zombie se fait tirer dessus... Quand ça vous arrive la première fois, on croit à une erreur, un bug... mais non ! Parce que ça revient environ toutes les 20 min, même si la scène n'a rien à voir avec un combat contre des zombies ! WTF !!!

 Je ne vais pas aller plus loin, je crois que vous en avez assez eu ! En tout cas, le film est une merde sans nom, c'est clair. Mais avec quelques potes et surtout avec quelques bières, ça se regarde bien, entre les fous rires et les effluves de 1664. Ne serait-ce que pour voir le premier massacre de Uwe Boll, et comprendre à quel point cet homme est un monstre...

BONUS

Une des nombreuses scènes WTF du film...