Certains jeux de mots douteux ou encore le fait que Poker Ladies soit le premier sujet à introduire mon blog pourrait vous donner une fausse idée de moi. En vrai, mon gros kiff, c'est la tendresse bordel. Pour vous le prouver, voici un petit texte de ma composition qui fait directement écho au tendre dossier de St-Valentin de la pétulante Pia.

Avez-vous déjà eu une amoureuse / un amoureux ?

Détecter une amoureuse est simplissime, ses signaux
relevant de rites immémoriaux : si une jeune fille avec qui vous jouiez jusque-là
aux billes, à chat, voire même à la marelle, se tient désormais à l'autre bout
de la cour de récréation, entourée par son essaim de copines, rieuses et
secrètes, c'est officiel, vous allez bientôt être unis par les liens sacrés de
la récré. Le couple sera officialisé une fois que la meilleure amie de la
petite fille au regard furtif et au rire gêné sera venue vous demander : « Tu
veux sortir avec Machiiine ? »

Dans mon cas, cette petite brune m'avait toujours plu
alors j'avais dit oui.

Je me rendis vite compte que ma nouvelle situation, bien
que nos rapports se limitaient à un prêt de compas en cours de géométrie,
m'astreignait désormais à certaines obligations. Le jour de son anniversaire
arriva et contrairement aux autres enfants invités, il m'était bien stipulé que
je devais arriver au moins une heure plus tôt à la fête. Chose normale au
demeurant eut égard à mon nouveau statut, engagé dans une relation muette et
platonique de 6 jours (la petite s'était émerveillée de cette relation durable,
promise à durer éternellement dans une lettre écrite à mon attention, à l'encre
turquoise), j'imagine qu'elle souhaitait que nous accueillions ensemble ses
invités comme un couple, un vrai, comme des grands.

Arrivé chez elle, la tension est palpable. Les baskets
neuves et la chemise d'apparat ne m'aident pas à me sentir plus à l'aise
Première épreuve, la bise (joue droite ? joue gauche ? éviter la
bouche comme dans un QTE) suivie de la visite de la maison, aussi décontractée
et sympathique qu'une visite d'état des lieux.

Nous entrons alors dans une pièce toute rose. Au mur,
des posters d'hommes musclés, mais contrairement à Goku et sa bande qui
s'affichent dans ma propre chambre, ceux-là sont réels. Pas une Tortue Ninja.
Pas un petit soldat. Ce lieu inédit m'emplit évidemment de curiosité mais me
donne également un fort sentiment de mal à l'aise.

La gorge nouée, je pose enfin mes yeux sur elle.
J'aimerais passer toute l'après-midi en sa compagnie. Son élégante robe noire
se démarque clairement dans l'ambiance rose bonbon de la pièce. Sa vue me
rassure, je me dirige vers elle. Je n'ose pas la saisir sans qu'elle m'y
autorise. Elle me dit que j'ai le droit mais que je dois faire attention. J'y
insère une cartouche. J'appuie sur le bouton.

C'est une Megadrive.