Support : Ps3

Éditeur / Développeur : Codemasters

Date de Sortie Union Européenne : 23 Septembre 2010

Multijoueurs : jusqu'à 12 personnes en ligne

Note : 4,5 / 5

Abandonnée depuis maintenant plus de 3 ans, la licence officielle de F1 n'avait plus été l'objet d'une adaptation vidéoludique depuis Formula One : Championship Edition (sur PS3 uniquement), au premier trimestre 2007. Et même 4 ans en réalité, car cette itération PS3 n'était en fait qu'une actualisation  "HD" du moyen mais correct Formula One 06 (Ps2) sorti un an plus tôt, adapté sur Ps3 pour faire partie du Line-up de lancement de la Ps3... Sony était aux commandes, et la réalisation globale de ces deux titres - l'un étant identique à l'autre finalement si ce n'est un relooking graphique - était moyenne, mais satisfaisante dans l'ensemble.

Dans les faits, la prestigieuse licence n'aura plus été utilisée depuis le second sacre de Fernando Alonso (fin 2006)... Ce qui commençait effectivement à faire beaucoup pour les fans de F1 qui devaient commencer à trouver le temps long ! Sony n'ayant pas décidé de renouveler leur contrat avec la FIA , c'est Codemasters qui reprendra fièrement le flambeau (brûlant) de l'adaptation en jeu vidéo de ce qui s'avère être ni plus ni moins la compétition automobile la plus prestigieuse au monde. N'oublions pas au passage, que la F1 est le 3eme sport le plus regardé dans le monde, après le Football et les Jeux Olympiques... Alors il était plus que temps de lui accorder un jeu digne de ce nom !

Au fil des années, les jeux à licence officielle de F1 ont toujours été d'une très grande irrégularité qualitative : Tantôt bons (Formula one et Formula one 97 sur Psone étaient excellents) mais principalement moyens, voire carrément mauvais... à ce titre, mon inquiétude quand à l'annonce de la reprise de licence par Codemasters était grande... et motivée par le très récent et plus que passable Formula One 09 ! (Wii et Psp) Mais il faut croire que ce dernier avait du être terminé « à la va-vite » parce que ce nouvel opus  Next Gen  s'avère être une excellente surprise !

 

Un paddock en ébullition

L'architecture globale du soft prend une forme « à la  Dirt » dans sa conception et son design : Les menus reprennent l'interface de navigation « 3D » de Dirt 2 à partir desquels s'articulent les menus interactifs du jeu. C'est ainsi par ce véritable Motor home virtuel qu'il faudra passer pour accéder aux diverses rubriques du jeu. Un modèle sympa, qui apporte un vrai plus niveau immersion. Il s'avère toutefois que ce genre de détail ne soit que d'une incidence mineure sur l'expérience de jeu, parce que ce qui nous intéresse, c'est bien la course en elle même. Après la prise en main nécessaire que nécessite tout bon jeu de course automobile (et plus particulièrement la F1), on sent bien tout le potentiel et la puissance de la monoplace. L'effet de vitesse est particulièrement grisant dès les premiers tours de roue. Le gameplay se situe à mi chemin entre de la simulation pure - si l'on retire toutes les assistances au pilotage - et l'arcade. Le jeu se veut également très accessible aux novices de la discipline car il propose 4 niveaux de difficulté, vous ne serez donc jamais délaissé de ce point de vue, car les développeurs ont pensé leur jeu en fonction de tout les publics, comme nous l'allons voir plus loin dans ce test.

Quoi de neuf docteur ?

Côté licence, tous les pilotes officiels de la saison 2010 sont de la partie, bien évidemment, ainsi que les nouvelles écuries du plateau : Hispania Racing Team, Virgin et Lotus. Petite remarque amusante : C'est à la première apparition officielle des champions du monde Lewis Hamilton (champion en 2008) et Sebastien Vettel (encore que ce dernier ne l'était pas au moment de la sortie du jeu) dans un jeu officiel de F1. Côté rookies, le très prometteur Kamui Kobayashi et le fortuné Vitali Petrov, pour ne citer qu'eux, font leurs grands débuts de pilotes virtuels. Enfin Il est également plutôt drôle de noter que Michael Schumacher n'aura jamais disparu des jeux consoles... ayant pris sa pré retraite sportive entre 2006 et 2009, pour finalement effectuer son retour en 2010. Terminons par l'annonce du retrait officiel du pilote Kimi Raikkonen (champion 2007), parti vers d'autres horizons (WRC).

Red Bull

Ciel, lève toi !

La météo dynamique fait également son apparition et franchement, sur ce point, c'est un sans faute. Il est tout bonnement hallucinant qu'il ait fallu attendre autant de temps pour avoir enfin un système météo digne de ce nom dans un jeu de course automobile. Pour peu que vous optiez pour l'option Météo Dynamique, la pluie peut faire son apparition aléatoirement au cours d'un week end de course (essais libres, qualifs, course) et vous devrez bien évidemment adapter et revoir votre stratégie de course en fonction des caprices du ciel. Ajoutez à cela que les conditions climatiques peuvent évoluer à tout moment et en temps réel sur la piste, vous obtenez un jeu bluffant de réalisme, d'autant que les effets sont magnifiques grâce aux prouesses techniques de l'Ego Engine. Un système très complet et convainquant donc : Après en avoir fait l'expérience, vous aurez bien du mal à apprécier un jeu qui en serait dépourvu tant cela ajoute un intérêt conséquent. En revanche côté « arcade » (appelons cela comme ça) l'héritage des Flash-back de Dirt 2 . Aie ! Une option vous permettant de remonter le temps de quelques secondes en cas de gros crash ou de tête à queue. Pour le coup, cela nuit quelque peu à l'exercice de finesse qu'implique le pilotage d'une monoplace de F1, une discipline ou l'erreur n'est pas permise ! Les plus sages d'entre vous seront soulagés de savoir qu'il est possible de désactiver cette option qui n'a que peu d'intérêt dans le pinacle du sport automobile si vous êtes un intransigeant de la conduite pure et dure. Ouf !

Le mode principal du jeu, le mode carrière vous offrira la possibilité d'opter pour 3, 5 ou 7 années complètes de F1 en tant que pilote titulaire, au cours desquelles votre progression, dictée par un leveling vous permettra de gravir plus ou moins rapidement les échelons du succès en commençant au plus bas (les nouvelles écuries citées plus haut ainsi que Sauber et Toro Rosso seront votre choix de départ de carrière) pour espérer décrocher un contrat plus prestigieux à terme et d'intégrer les écuries légendaires de la Formule 1 : Red Bull Racing, Ferrari, Mc Laren... Bref, rien n'a été oublié de ce côté là, et les possibilités d'impressionner le paddock et de bénéficier d'une promotion sont donc bien là via un tout nouveau système d'interviews entre les courses, qui vous permettrons notamment de choisir un rival en cours de saison.

 

Vettel VsAlonsoVsHamilton

En piste, L'IA est plus que correcte, sans être exceptionnelle, et vous donnera du fil à retordre dans les niveaux de difficulté les plus élevés. Les adversaires sont parfois quelque-peu provocateurs, mais restent courtois, et ne sont pas « sur un rail » : Si vous êtes en difficulté, ces derniers essayerons de vous dépasser par les côtés. Ici les pilotes dirigés par la machine ont des yeux et un cerveau, et on font usage. Vous aurez donc une sacrée dose de challenge pour tenter de vous imposer dans des courses endiablées, surtout au volant de monoplaces de seconde zone. Mais c'est d'autant plus grisant lorsque vous réussissez à vous défaire des stars du milieu tels que Massa, Alonso, Vettel... aux monoplaces autrement plus puissantes que la votre.

 

Bien sur la possibilité vous est offerte de modifier tous les réglages de votre monoplace comme bon vous semble pour la transformer en foudre de guerre : étagement, rapport de boite, inclinaison des ailerons, etc, tout y passe, et même la faculté inédite jusqu'alors dans un jeu de F1 officiel de modifier l'angle de son aileron avant et de la puissance de son moteur en temps réel sur la piste. Une caractéristique bienvenue en cas de pépin sur la piste car ces choix se ressentent immédiatement sur le pilotage de la monoplace.

Enfin je signale au passage que « comme en vrai », les ravitaillements en essence sont désormais proscrits, mais vous passerez tout de même par la case « pit stop » pour changer vos pneumatiques et observer d'éventuelles pénalités en cas de mauvais comportement en piste (drive through). Qu'a cela ne tienne, l'essentiel de l'action se déroule donc bien en piste, et l'on ne va pas s'en plaindre. On pourra cependant regretter l'absence manifeste de pannes mécaniques en piste, comme les casses moteur ou autres soucis électroniques, qui sont pourtant monnaie courante en F1. Mais dans l'ensemble le tout forme un ensemble cohérent et vous n'aurez pas à pester contre les quelques rares défauts du jeu, car l'IA est somme toute relativement convenable.

 

La course dont VOUS êtes le héros.

Je terminerai ce test en citant que F1 2010 se dote également d'un mode multi plutôt efficace ,bien que très « classique » : Vous pouvez faire des parties rapides sur 3 tours, jusqu'à 12 joueurs maximum (mon seul véritable regret, car j'imaginais pouvoir jouer en multi avec l'ensemble d'une grille de départ, à savoir 24 joueurs) mais aussi personnaliser vos partie à l'aides de filtres ou tout est paramétrable... Alors bien sur, inutile de préciser que si vous tombez sur des bourrins de première catégorie prêts à vous rentrer dedans au premier freinage, l'intérêt des parties diminue grandement... Mais il arrive de tomber sur des gentlemen de la route, et par conséquent d'assister à des courses passionnantes de bout en bout. Rien ne vous empêche de faire des course à 100% de leur durée si vous trouvez des individus assez dingues pour relever le défi. Le mode en ligne dispose aussi, à l'instar du mode carrière, d'un gain d'expérience à obtenir qui vous permettra- si ce n'est de montrer votre maîtrise du jeu et vous la péter devant vos amis - de définir l'ordre des priorités du choix des monoplaces attribuées aux joueurs : Plus votre niveau sera élevé, plus vous aurez de chances de piloter la monoplace de votre choix. En effet, piloter une F1 de prestige à un prix, celui d'engranger suffisamment de kilomètres pour s'en montrer digne !

 

Conclusion : Le retour du roi ?

Michael Schumacher a attendu 2010 pour effectuer un « come back » (plutôt mitigé à l'heure ou la saison vient de s'achever... mais tout de même) dans la discipline qui l'aura vu être titré à 7 reprises. Et comme par miracle, c'est également l'année ou Codemasters reprend la licence et l'adapte avec brio alors que le challenge était de taille. L'introduction d'un tout nouveau système de météo dynamique est sans conteste le point fort du jeu, qui apporte une dimension extraordinaire et inédite aux simulations de courses automobiles. Je serais tenté d'espérer qu'à l'image du septuple champion du monde de la discipline, Codemasters reviendra encore plus fort l'an prochain avec à n'en pas douter, de nouvelles idées, et l'amélioration de celles introduites cette année. Saluons donc le travail des développeurs qui auront mis de la passion et de l'enthousiasme à développer une licence « casse gueule », car la F1 est une discipline précieuse et méticuleuse, le pinacle du sport automobile, et exige le meilleur et a une sainte horreur de l'à peu près. Ce F1 2010 est une vraie réussite et surpasse largement les attentes (qui n'étaient certes pas très hautes, il faut bien l'avouer) en devenant l'un des meilleurs titres de course automobile de cette fin d'année. Un très bon cru !

Beuffre Sébastien.