S’il y a bien un jeu qui me marqua comme jamais ce fut bien The Last of Us sur PS3 en juin 2013… Une aventure extraordinaire tant sur le fond que sur la forme. Profitant d’une intro magistrale, haletante, violente, perturbante, viscérale et d’une fin parfaite, ce jeu est pour moi encore aujourd’hui le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre.

 

The Last of Us surfait alors en 2013 sur les peurs conscientes ou inconscientes de pandémie causée entre autres par l’ampleur de la propagation de l’épidémie de grippe A (H1N1) en 2009. Une peur viscérale qui perdure toujours aujourd’hui et à forte raison, il suffit pour cela de regarder les infos en ce début 2017 pour se rendre compte que l’on continue d’abattre des millions de volailles en Europe pour éviter la propagation de la grippe aviaire due au virus H5N8 ou encore de voir les ravages que cause la vague actuelle de grippe en France. Cette peur virale du virus tueur a fait son chemin dans l’inconscient collectif depuis des années et de manière d’autant plus concrète et inquiétante car nous nous rendons bien compte que face à une telle pandémie nous ne pourrions pas faire grand chose. Cette peur est exploitée depuis une bonne dizaine d’années par la culture pop via les comics, séries tv, films et bien sûr les jeux vidéo. The Last of Us surfait sur cette vague avec maestria en 2013 et The Last of Us Remastered (2014) est toujours d’actualité en ce début 2017. Les influences cinématographiques et télévisuelles qui sautent tout de suite aux yeux sont, entre autres, Les Fils de l’homme, Je suis une légende, Le livre d’Eli, La Route, Contagion, The Crazies, The Walking Dead, Z Nation, etc…
 Ce fut pour cette raison que l’originalité du scénario de The Last of Us fut quelque peu critiqué à l’époque. Soit, mais son point fort venait et vient toujours de l’implication que nous offre Naughty Dog en nous faisant vivre de l’intérieur cette aventure, ce voyage géographique et relationnel… Car plus que l’importance d’un scénario original ici ce qui comptait et qui compte toujours avec ce remaster c’est bien évidemment cette relation entre Joel et Ellie, véritable intérêt du jeu, à l’instar de The Walking Dead de Telltale Games où le principal intérêt du jeu était bien sûr le « couple » Lee/Clémentine. Et dans The Last of Us cette relation est une véritable réussite. Le fait d’être alors IRL le père d’une petite fille de 8 ans a très certainement et absolument pesé dans la balance et fit que ce genre d’aventure, où la « relation » avec un enfant à protéger était le centre du jeu, me toucha si profondément et si viscéralement… Ma fille ayant presque 12 ans aujourd’hui, rejouer actuellement à ce remaster est d’autant plus prégnant et marquant. Son âge se rapprochant d’avantage de celui d’Ellie qu’en 2013.

 

Ce qui m’amène à parler de la narration qui est super bien foutue dans le fond et dans la forme. L’évolution de cette relation presque père/fille devient de plus en plus viscérale et on s’attache de plus en plus à Ellie au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu… Ce qui est également le cas de Joel qui finalement ne verra plus Ellie simplement comme un paquet à acheminer tout au long de l’aventure, mais bien comme un membre de sa famille. Et ça c’est super bien fait. Car dès le début du jeu on se fout un peu de cette ado bougonne et distante, puis, plus les heures passent en sa compagnie et plus on se surprend à avoir peur pour elle, à craindre pour sa vie et on s’étonne de vouloir la protéger coûte que coûte… Une véritable réussite!!!! Sans parler des dialogues parfaitement maîtrisés et sans fausse note. 
Cette urgence, ce besoin de protection, étant palpable grâce au génie de Naughty Dog qui réussit d’une manière incroyable à créer constamment une ambiance lourde, pesante, glaude et à instaurer et imposer une tension perpétuelle. Même quand il ne se passe pas grand chose, lorsque l’on explore des maisons abandonnées, des rues vides, des égouts crades, des immeubles en ruines, l’ambiance reste tendue. Une fois de plus cela participe grandement à l’immersion proposée par The Last of Us…

 

Après le fond, revenons sur la forme… Mon dieu que ce jeu est beau… Déjà en 2013 il mettait à genoux la PS3 mais profitant aujourd’hui d’un upscale maîtrisé qui n’a pas à rougir d’un Uncharted 4, The Last of Us Remastered atteint des sommets de beauté… Je suis souvent le premier à dire que les graphismes aussi beaux soient-ils ne font pas un bon jeu, mais là il faut bien reconnaître que la magnificence des graphismes de The Last of Us et de son remaster sublime cette aventure… Que c’est beau, mais que c’est beau, maîtrisé du début à la fin, sans faute de goût, nous proposant par moment de véritables pauses poétiques, oniriques et contemplatives… Plusieurs fois j’ai vraiment été subjugué et complétement émerveillé par certains décors, paysages, lumières… Je me suis surpris à m’arrêter de jouer et à rester là, en pleine contemplation, bouche bée, absolument en admiration devant la réalisation démentielle de ce jeu… Dans le cas de The Last of Us et du remaster les graphismes participent à la qualité du jeu, indubitablement…
 La bande son est vraiment très bonne, sans parler de la V.O. et de la V.F. excellentes et la B.O. de Gustavo Santaolalla est une merveille et collant toujours parfaitement au jeu. La bonne nouvelle c’est que ce génie participera également à la B.O. de The Last of Us Part II… Ce qui nous promet quelques frissons auditifs.

Certes certaines phases de gameplay peuvent sembler quelque peu répétitives mais pas de quoi les mettre en exergue pour descendre ce jeu. Ce qui fut alors fait lors de sa sortie par quelques trolls de mauvaise foi (pléonasme) qui essayèrent tant bien que mal de trouver des arguments (bidons) pour descendre ce jeu qui se voyait alors couvert d’éloges, à juste raison.

J’avais toujours voulu refaire ce jeu depuis un bon moment mais hésitant afin de conserver intacts mes souvenirs et mes émotions de 2013. Puis trainant au fond de mes tiroirs depuis des mois je me suis dit que c’était le bon moment d’y rejouer. Une envie sûrement déclenchée par la découverte du récent trailer de The Last of Us Part II.

 

Le plaisir de suivre les aventures de Joel et Ellie dans ce monde désolé et post-apo est toujours intact et toujours aussi émouvant et plaisant. Même si certaines scènes sont restées gravées à jamais, j’en ai bien sûr oublié une bonne partie et refaire ce jeu 4 ans après la version PS3 permet vraiment une réelle redécouverte. Avant de me lancer dans l’aventure principale je me suis fait le DLC inclus dans le remaster, Left Behind, préquelle émouvante et violente se focalisant sur Ellie. Un DLC qui à l’instar du jeu principal réserve quelques moments parfaitement émouvants et oniriques.

 

Quatre années après m’avoir conquis comme aucun autre jeux n’avait pu le faire en plus de 30 années passées à jouer, The Last of Us est toujours aussi puissant et demeure pour moi, de part sa narration et la relation entre Joel et Ellie le jeu que j’avais attendu toute ma vie de joueur. Un jeu qui reste encore aujourd’hui en 2017 un jeu culte… Mon jeu ultime… Avoir traversé ce petit bout des Etats-Unis durant plusieurs mois en compagnie de Joel et Ellie est, et reste, un souvenir impérissable. Je souhaite au plus grand nombre de pouvoir vivre cette aventure aussi viscéralement qu’il m’a été donné de le faire. Ravi d’avoir pu jouer à ce très grand jeu et ravi de jouer à nouveau à ce chef-d’œuvre, à cet incontournable absolu.