Dans le sillage des anciennes gloires japonaises timidement remises au goût du jour, les consoles nord-américaines des décennies 70/80 reviennent avec de meilleures intentions. Au point de parler plus légitimement de console néo-rétro.

 

Après avoir relevé avec succès l’épreuve du crowdfunding, Atari procède à un toilettage de la mythique VCS 2600 en s’appuyant sur la technologie PC. Variante de Linux comme OS, architecture reposant sur un chipset AMD, applications préinstallées s’invitent au milieu d’un catalogue de titres précurseurs (Pac-Man…). La scène indé complètera l’offre de jeux s’inspirant indéniablement de cette période dorée du jeu vidéo familial.

 

Intellivision Entertainement emboîte le pas de son féroce concurrent d’alors avec la présentation détaillée de l’Intellivision Amico. Appelée affectueusement Amico, renvoyant ainsi à une « vieille connaissance », le PDG Tommy Tallarico égratigne au passage son vieux rival pour sa campagne de financement participatif : « il est hors de question de quémander de l’argent avant d’y jouer ». Le responsable d’Atari appréciera.

 

Au-delà de cette inimité, l’Amico, ce vieil ami de la famille se présente avec les meilleures intentions du monde. Dans des propos légèrement excessifs, le haut dirigeant précise que « si le jeu est violent, il ne sera pas disponible sur notre plateforme. Aussi, sa jouabilité devra être compréhensible en dix secondes ou il sera écarté de notre catalogue de jeux ». Une exigence qui se prolonge dans le mode de représentation graphique car « nous n’allons pas créer de mondes en 3D », ainsi que dans le modèle à suivre, « nous n’essayons pas de réaliser le prochain Zelda, nous ne souhaitons pas rivaliser avec Nintendo ».

 

Bien qu’il semble s’en défendre, l’optique du plug and play (branche et joue par opposition aux micro-ordinateurs des années 80 à l’accessibilité contraignante) qui a tant réussi au constructeur japonais renvoi inévitablement à celui-ci. La forme de la manette désormais Bluetooth s’inspire dans les grandes lignes de celle qui accompagnait la console à la fin des années 70 à une différence près. Un écran couleur tactile de 3,5 pouces s’ajoute à d’autres fonctionnalités (support gyroscopique, accéléromètre, vibration, micro…). L’Amico pourra prendre en charge jusqu’à huit pads. Une application dédiée au smartphone sera également disponible. Tommy Tallarico le résume ainsi : « un disque, un téléphone, mais un téléphone un peu plus arrondi, des boutons un peu plus tactiles… C’est plat et beau à regarder (…) c’est quelque chose que tout le monde assimilera immédiatement ».

 

L’exclusivité éditoriale en plus de titres réactualisés rendront la console plus séduisante aux yeux des vétérans de l’antagonisme Intellivision/Atari. Une puce dédiée affinera leur représentation 2D. Le prix des jeux oscillera entre 3 et 8 dollars pour une console à 170 dollars. Sa disponibilité commerciale prévue en mi-octobre 2020. Cette console ne se contente pas d’avoir été le témoin de son temps, elle cherche à composer avec le paysage ludique actuel.