« Nous sommes en avance sur nos attentes initiales ». Non, ce n’est pas la satisfaction du travail bien fait affiché par Jade Raymond, responsable en chef de Stadia G&E. C’est plutôt celle de Steve Allison, directeur de l’Epic Games Store dont l’insolence des résultats financiers du spécialiste du streaming repose principalement sur les exclusivités. Une idée déjà acquise chez le géant du cloud gaming, mais que ce dernier souhaite désormais accélérer…

Effacer l’empreinte d’un lancement raté, tel est l’objectif des stratèges de Stadia. Cette nouvelle année sera donc consacrée au renforcement de l’offre éditoriale. « Notre catalogue s’étoffera de plus de 120 jeux » , explicite un communiqué officiel dans lequel est susmentionné « dix titres exclusifs à Stadia » , pour le seul premier semestre. En attendant les productions triple A développés en interne, « nous travaillons avec nos partenaires » dans la contractualisation des jeux réservés temporairement à la plate-forme de Google.

En dehors du modeste studio de création Tequila Works avec le titre Gylt, aucun éditeur de premier plan ne s’est pressé de signer un partenariat privilégié avec la firme de Mountain View, dans l'optique d’accompagner le lancement de Stadia en novembre dernier. Si bien que Phil Spencer, pilote charismatique de la branche Xbox, avait comparé sans le précisément le signifier, la plate-forme de Google à une coquille vide. Se défendant de nier cette carence, J. Raymond opposait dans les colonnes de GI.biz un engagement à « proposer des titres exclusifs et passionnant chaque année » , avec la ferme intention « d’enrichir l’offre d’année en année ».

Ce plan stratégique 2020 a été froidement accueilli par la communauté financière. Si le cabinet d’analyse de marché Newzoo affiche un optimisme forcé, DFC Intelligence charge sans ménagement Stadia. « Le fait qu’ils aient mentionné Breakpoint, un titre tellement décrié qu’Ubisoft a annoncé un changement de stratégie éditoriale (…) (rend) Stadia consternant (…) ces dix exclusivités provisoires n’ont pas de nom, personne ne dispose d’informations ».