Hello tous,

Quand on aime voyager loin en sortant un peu des sentiers battus, on apprécie de disposer d'un matériel robuste et capable de tenir la distance. C'est cette logique qui guide chacun de mes achats, et qui m'a notamment conduit, dans le domaine de la photo, à préférer un reflex Canon 1D mark II, relativement ancien, à des boitiers plus récents mais moins bien tropicalisés. Il n'y a rien de pire que de se retrouver en carafe à l'autre bout du monde, je l'ai expérimenté au Canada pas plus tard qu'au printemps 2012, lors d'une vague de froid qui a littéralement achevé l'un de mes appareils.

En quête d'une mini-caméra capable de me suivre partout et, surtout, en mesure de résister à toutes les conditions climatiques que l'on puisse imaginer (je vise l'Indonésie, cet été), je me suis donc logiquement intéressé de près à la série des Go Pro HD Hero 3, qui a pour elle de proposer sur le marché un rendu vidéo au top pour un prix relativement abordable, et ceci dans une coque ultra-résistante (des amis m'ont raconté avoir roulé sur une de ces machines dans son caisson de protection, sans la casser). Quelques semaines plus tard, j'ai finalement craqué et j'ai acquis le modèle le plus abouti de cette génération, la "black edition", principalement pour ses performances à quelques mètres sous la surface. Grosse satisfaction en rentrant avec la belle sous sous le bras à la maison, puis petite désillusion : pas facile en effet de s'y retrouver la première fois que l'on manipule la caméra et que l'on essaye d'identifier les accessoires qui l'accompagnent, d'autant plus que le bundle ne propose aucun mode d'emploi (vu le prix de l'ensemble, c'est au minimum gonflé) et que la notice en ligne proposée sur le site officiel de Go Pro est loin d'être suffisante pour accompagner les vrais néophytes. Heureusement, quelques tutos bien conçus circulent sur le web, qui permettent au nouveau venu de prendre la mesure du matériel qu'il a sous les yeux. Je vous mets ci-dessous celui qui m'a accompagné dans mes premiers pas.

La Go Pro HD Hero 3 black edition n'est pas pour rien considérée comme le vaisseau amiral de la marque : sa principale caractéristique tient à proposer un capteur de nouvelle génération (à l'inverse des éditions "white" et "silver", qui embarquent un capteur amélioré de la DH Hero 2). Le résultat s'apprécie en termes de résolution et de fluidité, pour commencer : la caméra est capable d'enregistrer jusqu'en 4K à 12 images par seconde (ips), ce qui relève de l'argument marketing tant le rendu est saccadé, propose un mode 2,7K autorisant le recadrage et donc une stabilisation en post traitement, mais aligne aussi des modes de capture vidéo standard beaucoup plus séduisants pour ceux qui veulent s'adonner aux joies du slow motion, dont un 1080p à 60 ips et un 720p à 120 ips qui s'avèreront précieux par la suite dans des suites logicielles comme After Effects, Photoshop Elements Premiere ou Avidemux.

J'utilise pour l'heure les deux derniers pour me faire la main sur le post-traitement - j'intégrerai quelques vidéos à ce post lorsque je serai totalement satisfait du rendu - mais j'escompte passer à terme à After Effects, qui possède pour principal avantage d'être compatible avec le coûteux mais redoutable plugin Twixtor, lequel permet de simuler un slow motion en 2000 ips via un algorithme de traitement de l'image très performant. Un exemple ci-dessous :

 

La Black Edition, évidemment, possède d'autres points forts, en bon couteau suisse numérique. D'abord, elle possède un mode Protune permettant d'enregistrer une image moins compressée (moins d'artefacts, donc), plus neutre et donc plus propice à un meilleur post-traitement. Contrepartie non négligeable, toutefois : le poids de la vidéo augmente de manière conséquente. Ensuite, la Go Pro Hero 3 "Black" peut prendre des photos en 12 MPixels (11MPixels pour la Silver) à raison de 30 images par seconde maximum, et dispose d'une fonction timelapse qui, couplée à un rendu visuel de belle tenue, se révèlera bien utile lorsque l'on n'a pas sous la main la dernière génération de reflex. Elle combine évidemment les avantages de sa génération : l'encombrement est minime et le poids en chute libre comparé à la Hero 2. Enfin, elle propose par défaut une télécommande wifi vendue normalement 70 euros, qui permet de contrôler la caméra à distance. L'interface est strictement identique à celle proposée par la Go Pro elle-même. Je note au passage qu'une appli Androïd et IOS permet de transformer son smartphone en télécommande tout en visualisant les vidéos enregistrées, en temps réel. Je ne m'y suis pas encore essayé, j'y reviendrai. 

En parlant d'interface, j'ai pu lire pas mal de retours négatifs sur le sujet, nombre d'utilisateurs regrettant le manque d'ergonomie des menus et la difficulté d'utilisation. Mais sur ce point, la lecture du manuel en ligne, en français, permet de régler la plupart des problèmes. Celui-ci est accessible à l'adresse https://cbcdn2.gp-static.com/uploads/product_manual/file/51/HERO3_BlackUM_FRA_130-02494-000_RevC.pdf, je ne peux que vous conseiller sa découverte minutieuse, tant la maîtrise des fonctions avancées de la caméra est cruciale pour parvenir à réaliser de belles prises de vue. Comptez une bonne heure, ce ne sera pas du temps perdu. Quant à l'interface, elle est simplissime : un bouton de mode, sur la face de la caméra, pour rechercher l'option désirée (et servir de bouton ON/OFF), et un bouton de sélection de cette option (sur le dessus de la Go Pro, il sert également de déclencheur).

Une fois que l'on est lancé, on apprécie le rendu de l'ensemble dès les premières vidéos. L'objectif à ouverture F: 2.8 délivre une image très propre, et dont la particularité du rendu tient en partie aux modes d'affichage wide (120°) et ultra-wide (170°). L'effet de distorsion est à mon goût assez saisissant. En revanche, ainsi que j'avais pu le lire dans les tests dédiés à la machine, la batterie ne permet de tenir qu'une heure, au mieux une heure et demie. Il va donc falloir que je pense à m'équiper de batteries de rechange, ainsi que d'un chargeur dédié. C'est tout l'histoire de Go Pro, cela : une fois le pack initial acquis, il faut encore s'équiper d'une carte mémoire micro SD (de classe 10 minimum, s'il vous plaît), des accessoires de fixation, des compléments énergie...

Ce qui nous amène à la question de la facture : la Go Pro black edition se trouve en magasin à 420-450 euros, et sur le web, au mieux, pour 370 euros (à moins de commander aux USA, mais gare à la douane!). Ensuite, comptez encore une fois 200 à 300 euros après l'achat initial pour profiter de votre machine à fond en achetant les fixations, les cartes SD et les batteries supplémentaires. Enfin, si vous voulez utiliser ces fichiers au mieux, vous devrez prévoir un conséquent budget logiciel : 1374 euros pour After Effects CS6 (un "leasing" existe sur le site d'Adobe, cependant, à 24,59 euros par mois), mais aussi 329 à 595 euros, selon la version choisie, pour le plugin twixtor. C'est à ce prix seulement que vous obtiendrez le même rendu que sur les vidéos officielles de la marque. Pour ma part, c'est un investissement que je finirai par consentir, une fois que je maîtriserai suffisamment la chose. Mais un Premiere Elements fait très bien l'affaire en attendant.