Dans une allocution vidéo débordant de bon sentiment, Shinya Takahashi responsable du pole développement chez Nintendo annonce la refonte totale du quatrième volet de sa franchise Metroid  Prime. L’évènement est suffisamment rare chez le constructeur qui fait habituellement de la culture du secret son principal cheval de bataille.

« Nous sommes très attentifs aux attentes passionnées manifestées lorsque nous avons projetée  la bande-annonce lors de l’e3 2017, s’est ému la main sur le cœur le décisionnaire (…) nous n’avons pas été en mesure de communiquer sur le développement du jeu » car les critères qualités autoritairement fixées par l’état-major n’ont pas été atteints.

L’occasion est trop belle pour rappeler à tout un chacun la politique du zéro défaut séculaire qui habite l’entreprise et par l’occasion d’organiser une sortie par le haut. Car Saborder un titre d’importance dans le portefeuille clairsemé de la Switch représente une épine dans sa carrière commerciale ascendante. Les investisseurs ont immédiatement sanctionné l’action sur la place financière japonaise, elle cède près de 3%.

Le responsable de la branche développement a désigné comme chevalier blanc Retro Studios, auteur des trois épisodes précédents – des succès colossaux, lancés sur GameCube et Wii. Selon le producteur Kensuke Tanabe, le studio élite nord-américain est mieux à même de défendre la ligne qualitative exigée par l’état-major. Pas un mot sur le précédent studio de création auquel Nintendo a confié le développement qu’on imagine dans l’embarras.

A ce sujet, le constructeur n’a jamais nommément révélé le studio chargé de la réalisation de MP 4, préférant un évasif « dirigé par une nouvelle équipe de développement talentueuse ». Après investigation journalistique, le site Eurogamer.net a été en mesure d’éventer ce secret de polichinelle, aidés par des programmeurs un peu trop volubiles sur le réseau professionnel LinkedIn.

Ce n’est pas tant la politique d’externalisation de Nintendo qui est en cause ici mais des problèmes internes à l’éditeur japonais BN incapable de répondre aux exigences du donneur d’ordre. Le studio satellite ouvert à Singapour, pourtant composés de développeurs exercés ayant travaillé sur le projet mort-né Star Wars 1313, rencontrait des difficultés. Si bien que la coordination des parties impliquées dans la réalisation du jeu a souffert de ce déséquilibre.

Retro Studio reconnu pour l'excellencede son travail reprend de zéro la production des aventures de Samus acte IV.

Il faut remonter à l’année 2015 durant laquelle Eiji Aonuma, alors en charge de Zelda Breath of the Wild, s’excusait de repousser la date de lancement du jeu. Un acte de contrition qui en appel un autre.