L’accord signé entre DeNA et Nintendo a beau représenter un gigantesque intérêt financier (chiffré à environ 1 milliard de dollars à moyen terme), l’ex numéro un mondial persiste à décrier ce segment de marché au taux de croissance à deux chiffres (le marché iOS/Android dépasse désormais celui des consoles au Japon).

C’était hier. De concert, Fils-Aimée et Iwata critiquaient vertement le caractère ludique ingrat des jeux évoluant sur smartphone et tablette. Chacun rivalisait de superlatifs pour exprimer tout le mal des jeux bricolés « dénués de gameplay », au propos ludique tellement « fragmenté » qu’il est impossible de parler « d’expérience divertissante ». Mais les doutes chroniques du monde financier à l’égard de la solidité et de la pertinence du modèle Nintendo l’a poussé à se jeter dans les bras d’un pilier du marché domestique, DeNA. Les choses n’ont pas pour autant changé, les mots sont juste soupesés.

Nintendo veut rester maître de la création de contenus et mettre à profit la précieuse expertise technique de son partenaire. « Nous avons annoncé que M.Kono – force motrice de la série Mario Kart – sera notre développeur attitré », appuie Reggie Fils-Aimée dans les colonnes du site Polygon.com. Le président de NoA réaffirme son autorité éditoriale sur ses juteuses licences, « notre propriété intellectuelle » insiste-t-il. L’expression de cette prééminence sur son catalogue de jeux est garante de la fidélité du savoir-faire de Nintendo destinée à « offrir une expérience positive de nos franchises ». Traduction : notre partenaire n’aura aucun droit de préemption dans la conduite de notre politique éditoriale.

Cette prérogative préservée des pratiques douteuses de son partenaire caresse un autre objectif : « Attirer le public vers notre coeur de métier que ce soit sur console de salon ou portable ».

Source : Nintenboy.com